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Courtelary

La belle histoire de l’horloge d’un collège plus que centenaire

Il était l’heure de la changer après 90 ans de service

Nonante ans de bons et loyaux services pour cette jolie horloge du collège de Courtelary. Otto Borruat

Otto Borruat

Elle donne des signes de fatigue depuis quelque temps déjà, cette horloge du collège de Courtelary, du haut de ses 17 mètres. C’est qu’elle affiche fidèlement les heures depuis 90 ans et n’est actuellement malheureusement plus fiable dans la mesure où un fort vent, voire la bise agissant sur ses aiguilles, ont pour conséquence de la dérégler.

Le Conseil municipal a dès lors pris la décision de procéder à son remplacement pur et simple car son mouvement n’est plus réparable.

Il faut savoir que cette horloge n’a été installée que 17 ans après l’inauguration du collège datant de 1908, soit en 1925 seulement. Comme en témoigne une chronique parue dans Le Jura Bernois du 2 octobre 1925.

Deux mots d’histoire

C’est en 1908 que la commune de Courtelary a inauguré son nouveau collège. Mais en 1925, tout n’est pas encore fini. «A l’étage supérieur, les locaux sont à l’état brut. Ceci toutefois ne se remarque pas de l’extérieur. Ce qui de la route frappait les regards c’était l’immense cadran de 3m20 de diamètre qui ne montrait point l’heure. On avait remis à plus tard l’installation d’une horloge, pouvait-on lire dans Le Jura Bernois de l’époque. En avril 1913, une vente de charité prélevait 400 francs sur son bénéfice et créait un fonds pour l’horloge. Mais la guerre vint, 15 mois plus tard, avec tout le retard qu’elle apporta à la réalisation de tant de projets».

Après la guerre, la Société d’embellissement mit la question de l’horloge à son programme. «Le coût de l’installation oscillait entre 1800 fr. et 2500 fr. C’était trop pour ses moyens. En 1919, la maison Lesquereux de Genève fit des offres pour l’installation d’un groupe d’horloges électriques. Coût approximatif: 800 fr. Après des pourparlers qui auraient pu facilement être moins laborieux, la Société d’embellissement vota un subside de 200 fr.,  à ajouter au fond de l’horloge joliment grossi par les intérêts accumulés de 12 ans et la Municipalité déclara vouloir payer le reste», poursuit la chronique.

Belle technique de l’époque

Enfin, l’horloge est installée et fonctionne. «Au bureau du collège, une horloge-mère mue par des piles électriques et qu’on n’a pas besoin de remonter donne le contact qui fait marcher les autres horloges. Au grand cadran, repeint à neuf, de puissantes aiguilles se promènent et laissent couler les minutes dans l’éternité tandis qu’au corridor du premier étage une horloge à double face donne l’heure à l’intérieur du collège.  

Sur l’installation qui marche à souhait, on peut à l’avenir greffer encore des horloges secondaires à n’importe quel endroit du village. Tout est préparé pour cela. Il n’y aura plus, le moment venu, qu’à tendre des fils depuis le collège», précise Le Jura Bernois de 1925. Cette possibilité n’a finalement jamais été utilisée.

«Puisse la nouvelle horloge du collège ne marquer que des heures belles et fécondes pour tous les petits, qui, le nez en l’air contemplent la marche grave et lente des aiguilles, sans toutefois réaliser tout le trésor de joie et de bonheur qu’elles égrènent de leur vie d’écolier», conclut la chronique .

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