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Manifestation

A la conquête du public

L’association Les Concerts de Sonvilier organisera son tout premier festival printanier de musique de chambre. Six concerts de qualité seront offerts.

Johan (au piano) et Jeanne-Lise Treichel (violon) se produiront à plusieurs reprises dans le cadre de ce festival.

Texte et photo Aude Zuber

Rompre avec l’image élitiste de la musique de chambre. C’est le pari lancé par l’association Les Concerts de Sonvilier, qui proposera son premier festival printanier dans l’église du village. «Après deux saisons musicales, nous avons voulu changer de formule en organisant sixconcerts répartis sur trois week-ends», a déclaré hier matin devant la presse Johan Treichel, membre du comité d’organisation de la manifestation.

L’objectif est double. «Nous souhaitons toucher davantage de publics et, inscrire de manière plus visible Les Concerts de Sonvilier dans le paysage culturel de la région», a-t-il annoncé.

Pour y parvenir, le collectif mise sur la qualité, la diversité et la gratuité des représentations. Les concerts seront assurés par les musiciens de l’association et d’autres virtuoses invités, qui se produiront tous de manière bénévole. A commencer par la soprano Hélène Walter, qui chantera lors du concert d’ouverture, organisé ce samedi, à 19h15. «Je l’accompagnerai au piano. Nous plongerons dans l’univers romantique allemand. Le public pourra entendre de Liederkreiz opus 39, de Schumann, ainsi que les Rückert-Lieder, de Mahler, assortis de quelques incursions dans le monde de Brahms», a précisé Johan Treichel.

Pièce unique
Le dimanche, place à une pièce unique en son genre, dont la modernité opérera un contraste important avec le reste du programme. «Entre deux sonates pour piano et violon de Beethoven et Schumann, Myriam Andrey et moi joueront du violon. Plus précisément, la sonate opus 56, de Prokofiev. Avec cette œuvre, nous changeons complètement d’époque pour se situer au début du 20e siècle», a expliqué Jeanne-Lise Treichel, également membre du comité d’organisation du festival. Et la violoniste d’ajouter: «Les duos de violons sont extrêmement rares!»

Le deuxième week-end, qui se déroulera les 4 et 5 mai, est le fruit d’une collaboration avec Oreille sans détour. «Des membres de l’association Oreille sans détour travaillent à l’Ecole de musique du Jura bernois (EMJB) et, nous aussi, alors le rapprochement s’est fait assez naturellement», ont indiqué Jeanne-Lise et Johan Treichel.

Philippe Krüttli et Pierre Eggimann, respectivement directeur et vice-directeur de l’EMJB, utiliseront des instruments des plus exotiques, comme un nay, un tuba ou un serpent en duo. Il s’agira d’un concert improvisé.

Musique expérimentale
Le lendemain, on retrouvera le saxophoniste Urs Leimgruber. «Son concert sera la transposition ‹live› de son dernier disque solo où son jeu imagine le silence d’où vient originellement toute musique, en le brisant dès le début, pour finalement y retourner inexorablement. Autrement dit, il proposera quelque chose d’expérimental», a commenté Johan Treichel.

Le troisième et dernier week-end, qui aura lieu les 11 et 12mai, débutera le samedi avec un concert réunissant quatre virtuoses: Marc Borel, Marc Durollet, Jeanne-Lise et Yohan Treichel feront revivre la musique galante du 18esiècle. «Pour une fois, il n’y aura pas de piano, mais un clavecin. Nous utiliserons des copies d’instruments d’époque. Par exemple, les cordes ne seront pas réalisées à partir de métal comme c’est le cas aujourd’hui, mais de boyau.» Et Jeanne-Lise Treichel d’ajouter:  «Marc Borel et Marc Durollet ont également mené tout un travail sur l’interprétation, l’ornementation, les diapasons et les tempéraments utilisés... Le but est d’essayer de jouer comme à l’époque.»

Pour clore le festival, les trois musiciens fondateurs des Concerts de Sonvilier – Marina Zinsstag-Cotallo, Jeanne-Lise et Yohan Treichel – opéreront en quelque sorte un retour aux sources. «Nous interpréterons le premier programme que nous avons joué ensemble», a conclu Jeanne-Lise Treichel.

Maison de la musique
«Nous n’avons pas intentionnellement programmé le festival juste avant le vote du 19mai, qui portera sur la création d’une Maison de la musique dans les murs de l’ancien manège, à Saint-Imier. «Mais nous pensons qu’une telle institution serait un avantage pour le paysage culturel de la région. Cela permettrait d’attirer un public plus nombreux et davantage d’artistes.La voie serait ainsi ouverte à de nouvelles collaborations et à des projets inédits», ont expliqué Jeanne-Lise et Johan Treichel.

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