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Bienne

La décontamination du radium se poursuit

A Bienne, 37 bâtiments ont besoin d’un assainissement

Marjorie Spart, avec l'ATS

Du radium a potentiellement été utilisé dans plus de 1000 ateliers ou bâtiments d’horlogerie en Suisse. Ce chiffre, double des premières évaluations, ressort d’une recherche historique de l’Université de Berne. L’Arc jurassien, foyer de l’industrie horlogère helvétique, est le premier touché. L’étude, réalisée sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), montre que du radium a été utilisé dans près de 700 anciens ateliers horlogers. S’y ajoutent environ 300 autres bâtiments où l’utilisation de radium est incertaine, a indiqué l’OFSP hier.

Deux tiers des sites identifiés se trouvent dans les cantons de Neuchâtel et de Berne. Le premier compte 342 bâtiments et le second 289, principalement à Bienne (202). Le canton de Soleure en recense 155, Genève 45, le Jura 29 et Vaud 17.
Le radium a été utilisé dans les ateliers d’horlogerie de 1920 à 1960 pour la luminescence des cadrans et des aiguilles de montres. Sur la base de l’étude de l’Université de Berne, l’OFSP a établi un inventaire des bâtiments à contrôler ou à assainir si nécessaire. La liste a été évaluée avec l’aide des communes concernées.

Sites à assainir
Des contrôles systématiques ont déjà eu lieu sur 400 des 700 bâtiments contaminés. Quelque 83 sites doivent faire l’objet d’un assainissement, dont 37 à Bienne et 19 à La Chaux-de-Fonds.
«Parmi les 37 bâtiments concernés à Bienne, 26 ont déjà fait l’objet d’un assainissement», a complété Barbara Schwickert, directrice biennoise des Travaux publics, de l’énergie et de l’environnement. Les 11 restants seront pris en charge avant la fin 2019, selon le plan d’action déterminé par la Confédération. Barbara Schwickert salue l’étude détaillée menée par l’Université de Berne et le travail de fond réalisé dans le domaine du radium. «L’OFSP a fait son maximum pour détecter et assainir tous les sites concernés.»

A la charge de l’Etat
L’OFSP précise que les travaux sont terminés ou en cours dans plus de 50 endroits. Les diagnostics et les assainissements se poursuivront cette année dans l’ensemble des cantons touchés. Pour les bâtiments dans lesquels l’usage du radium est incertain, des investigations sont en cours. Elles permettront d’évaluer si un contrôle systématique est requis.

Dans un bilan publié fin 2016, le Conseil fédéral estimait le coût moyen par assainissement entre 10 000 et 600 0 0fr. avec des pics à 180 000 fr. Il a alloué 5 millions de francs pour l’exécution du plan radium 2016-2019 tout en recherchant une participation financière supplémentaire de la part d’autres parties telles que les cantons, les communes et l’industrie horlogère.

La Confédération est tenue de procéder aux mesures d’assainissement. Les coûts ne peuvent pas être reportés sur les propriétaires actuels des immeubles, d’autant plus qu’il est difficile de remonter aux responsables des contaminations.
L’étude de l’Uni de Berne a été menée dans le cadre du plan d’action radium 2015-2019 de la Confédération. Celui-ci a été lancé après la découverte de déchets contaminés sur le site de l’ancienne décharge des Fléoles à Bienne et la publication en juin 2014 par les médias de sites potentiellement contaminés. Un rapport d’évaluation sera soumis au Conseil fédéral à la fin de l’année.

Depuis 1963, date de l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur la radioprotection, l’OFSP a mené des opérations d’assainissement. Elles consistaient dans la plupart des cas à enlever des planchers ou d’autres matériaux (siphon, armoire, cadre de fenêtre) ainsi que de la terre des jardins.

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