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Bienne

"La maison d'accueil est prête"

La Mädchenhouse des filles a ouvert ses portes hier. Tout est prêt pour héberger les premières femmes victimes de violence.

Photo PSJ/archives

Marjorie Spart

«Nous n’avons pas déboursé un centime pour meubler la maison d’accueil. La générosité des gens qui nous soutiennent est incroyable!» Co-présidente de l’association Mädchenhouse des Filles, Claire Magnin avait le sourire mardi au moment d’ouvrir officiellement les portes de la structure d’accueil destinée aux jeunes filles de 18 à 20 ans, victimes de violence. Elle était très reconnaissante envers le public qui s’était montré si généreux. Elle était aussi heureuse que l’établissement soit prêt à accueillir les femmes en danger. «Les éducateurs, assistantes sociales et veilleurs ont un contrat en bonne et due forme et ils sont prêts à accueillir les premières victimes», précise-t-elle.

Les jeunes filles qui sont victimes de violence physique ou psychologique peuvent donc s’adresser à l’association pour trouver refuge. «Nous leur fixons un premier rendez-vous et évaluons la situation pour savoir si elles peuvent bénéficier de notre aide», explique Claire Magnin. Les trois lits que compte l’établissement, dont l’adresse est tenue secrète pour des raisons évidentes de sécurité, n’étaient pas encore occupés hier, «mais nous avons des demandes qui sont actuellement étudiées par notre équipe. Nous en avons bien plus que prévu, preuve que cette maison d’accueil répond à un réel besoin.»

Vers un projet définitif?
Pour l’heure, cette structure existe sous la forme d’un projet pilote d’une durée de six mois, qui a pris vie grâce à des dons privés et à un crowdfunding participatif. «A terme, nous voulons proposer huit lits de secours, et pas que trois comme aujourd’hui, et inscrire ce projet dans la durée. Mais pour ce faire, nous avons besoin d’un budget de 1,2mios de francs», note la co-présidente en précisant que le budget pour les six mois avoisinait les 250000 de francs et qu’il était assuré pour toute la durée du projet pilote.

La pertinence de poursuivre ce projet devrait être évaluée par les instances compétentes, puisqu’un postulat sur le sujet a été accepté au Grand Conseil: «Celui-ci demande que le canton étudie les besoins d’accueil d’urgence pour les filles âgées de 14 à 20 ans victimes de violence.»

Les jeunes filles qui demandent à être hébergées dans la Mädchenhouse le font sur une démarche volontaire «et peuvent nous quitter quand elles le désirent. La seule consigne qu’elles doivent impérativement respecter est de ne jamais dévoiler l’adresse de la maison d’accueil», conclut Claire Magnin, confiante dans le succès de cette entreprise.

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