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Bienne

La passion des As

Une manche du championnat de Suisse de poker se tiendra en ville samedi. Portrait de trois passionnés seelandais fiers de faire partie du top 10 national.

Stephan Horvath, Tatjana Kraska Horvath et Marc Bregnard ont fondé le club Next level poker sports à Bienne il y a un peu plus d’un an. Il fait déjà partie du top 10 national. Matthias Käser

Par Jérôme Burgener

Tatjana Kraska Horvath, son époux Stephan Horvath et Marc Bregnard sont trois passionnés de poker. «Cela fait très longtemps que je joue au poker durant mon temps libre. Je dirais que j’ai commencé aux alentours de 2006, quand la pratique de ce poker était entièrement légale», témoigne Marc Bregnard, propriétaire d’une fiduciaire à Bienne.
 
A l’époque, une poignée de lieux biennois offraient la possibilité de s’adonner au fameux jeu de cartes. Sa pratique est désormais légiférée, et de manière assez stricte. «Il n’est pas autorisé de jouer plus de 300 francs par partie, seulement en argent liquide, et toutes vos informations sont soigneusement notées, ainsi que les sommes que vous avez jouées», précise Tatjana Kraska Horvath. Pour elle et son mari, l’amour pour les cartes a débuté durant les années d’études: «A la même époque, nous faisons partie d’un club de jeux. Nous pratiquions les jeux de société, les jeux de cartes, tout. Un des membres du club travaillait dans un casino. Un jour, il a proposé que nous nous essayions au poker. C’est ainsi que nous avons peu à peu abandonné les jeux de société pour nous consacrer au Texas hold’em (lire ci-contre).» Tatjana Kraska Horvath s’est ensuite lancée dans une formation de croupière. 
 
Avant le retour, sous conditions strictes, du poker dans les lieux publics, les trois joueurs se sont adonnés à des parties privées ou en ligne. 
 
Rien à voir avec la chance
En échangeant, les trois pratiquants balaient rapidement l’idée que le poker serait un jeu basé sur la chance, comme la loi le considère. «Ce n’est clairement pas le cas est des études scientifiques l’ont démontré. Il y a clairement un facteur chance, notamment dans la distribution des cartes. Mais bien que je ne connaisse pas la main de mon adversaire, un certain nombre de cartes ouvertes figurent sur le tapis, ce qui permet de mettre en place une analyse mathématique», rétorque la joueuse. 
«La chance est un élément important auprès des joueurs débutants mais qu’un certain niveau est atteint, elle ne joue plus un rôle décisif», complète Stephan Horvath. 
 
Le bluff fait plus partie d’un mythe que d’une réalité. «C’est une toute petite composante dans une partie mais tous les films qui traitent du poker mettent le bluff en avant. Je ne suis pas certaine qu’un joueur qui suit et paie toujours pour voir les cartes finisse par remporter beaucoup de parties», rigole la joueuse.
 
Marc Bregnard apporte un peu de nuance: «Cela peut faire partie d’une stratégie chez un pratiquant de haut niveau. Ne pas suivre les normes peut parfois payer.» «Le bluff, comme le mensonge, doit être très bien construit pour fonctionner», assène Stephan Horvath, également psychologue du sport. Il estime  qu’un bon joueur doit savoir construire une histoire en jouant, afin d’avancer plus incognito.
 
Ligue nationale A
Les trois joueurs font partie du club biennois Next level poker sports (NLPS), qu’ils ont fondé il y a un peu plus d’un an. Bien que très jeune, l’équipe du NLPS a déjà sa place dans l’élite du pays. Sur 24 équipes, les Biennois trônent à la 7e place. «Les dix premières équipes sont considérées commefaisant partie de la Ligue nationale A», glisse fièrement Tatjana Kraska Horvath. Une position que les seelandais comptent bien maintenir, voire embellir, ce week-end, à l’occasion de la 13e journée de championnat qui se déroulera à la maison. Cette manche se jouera en deux sessions. Les Biennois, représentés par deux joueurs, se frotteront aux autres équipes en deuxième partie de journée. 
 
Le Texas hold’em
Elle est la variante la plus jouée du poker, notamment dans sa forme no-limit, c’est-à-dire sans restriction maximale de mise ou de relance. C’est aussi la plus utilisée au cours de l’épreuve principale des World Series of Poker, le plus gros tournoi de poker du monde du point de vue des gains et de la popularité. Chaque joueur reçoit deux cartes fermées (visibles par lui seul) au début de chaque partie. Progressivement s’ajoutent cinq cartes ouvertes (visibles par tous) au milieu de la table. Pour avoir la meilleure main au Texas Holdem poker, il est nécessaire d’avoir la meilleure combinaison possible de cinq cartes parmi les sept dont le joueur dispose. La paire d’As comme main de départ est mathématiquement la plus forte. Elle se fait aussi appeler AmericanAirlines (AA), Rockets, Bullet ou Croupe. La deuxième meilleure main, Roi et As, est surnommée Anna Kournikova (AK)
 
Le public peut se rendre à la rue Fritz-Oppliger 21, samedi dès 11h45, pour assiter à cette manche du championnat de Suisse de poker.
Mots clés: Poker, Bienne, Championnat

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