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Bienne

La photographie en format carnet de voyage

Passionné pour la photographie et pour les livres de photographies, le Biennois Sébastien Gerber a créé les Editions Bergtatt.

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Murielle Badet

Elles se nomment les Editions Bergtatt, «parce que ça sonne bien et que c’est le titre d’un disque que j’aime beaucoup!» Au-delà de ce coup de cœur au niveau du titre, c’est bien sa passion pour la photographie qui a poussé le Biennois Sébastien Gerber à créer sa propre maison d’édition.

Celle-ci a pour but de mettre en valeur le travail personnel de photographes dans un format de livre proche du carnet que l’on feuillette. «J’avais déjà édité en 2017 un petit livre de photos que j’avais prises lors d’un voyage au Japon. Le résultat m’avait bien plu et je me suis décidé à retenter l’expérience, pour d’autres photographes que je connais», explique-t-il.

Plus accessible
Les deux premiers ouvrages édités par Bergtatt sont en effet consacrés au travail de deux copains à lui, eux aussi de la région biennoise. Volontairement éloigné des traditionnels et luxueux livres-objets de photographies, le format choisi par Sébastien Gerber se veut accessible, tant par la taille que par le prix. «J’avais envie de créer une série de carnets, à la mise en page minimaliste, que l’on peut facilement collectionner. Ces petits livres s’apparentent au format journal de bord. Ils racontent chacun une histoire, un projet personnel lié à l’histoire du photographe», développe encore celui qui est aussi graphiste avant d’être photographe.

Le livre «Beira mar fordiste» présente un projet personnel du photographe Fabrice Nobs. Celui-ci a passé presque 10 ans à immortaliser, hors saison, la station balnéaire d’Armaçao de Pera, située dans le sud du Portugal. Cet ancien village de pêcheurs s’est transformé au fil des ans en véritable jungle de béton, accueillant chaque été des milliers de touristes. A la saison creuse, toutes ces tours de béton inanimées le long de la côte attendent en silence le retour des touristes.

Autre livre, autre atmosphère avec les clichés noir-blanc de Lio Clebart qui a sillonné, durant un an, les rues et les environs de Berlin. «House of Red Doors» montre ainsi deux univers bien distincts: celui des spectacles burlesques et celui de bâtisses abandonnées. Deux mondes underground unis par le chaos et l’attrait de tous les possibles, où tout est permis.

Projets à venir
Sébastien Gerber a d’ores et déjà contacté de nouveaux photographes d’éditer leur travail. Il a aussi reçu quelques demandes de personnes qu’il ne connaît pas directement, afin de publier leurs clichés.
Quand on l’interroge sur une nouvelle publication de ses propres photos, il répond: «Il faut que cela fasse sens, et que j’aie suffisamment de matière! Par exemple, je suis actuellement un athlète de kettlebell, un sport de force d’origine russe, que je pratique également. Il y a des règles très précises et le sportif que je photographie est un vrai personnage qui s’entraîne selon certains rituels. Je me réjouis de voir cette série de clichés noir-blanc prendre la forme d’un livret à feuilleter».

Le vernissage de ces deux ouvrages et le lancement des Edition Bergtatt se tiennent ce soir (dès 17h) à la galerie Art-Etage (faubourg du Lac 71, Bienne).

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