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Canton de Berne

La police mérite d’être bien mieux soutenue

Souhaitant renforcer la sécurité et l’intégrité de la population, cinq élus UDC demandaient de mieux soutenir la police dans l’exercice de son mandat. Le gouvernement appuie la proposition.

Les élus demandent que les auteurs de violence contre la police soient punis plus sévèrement. dr

Par Philippe Oudot

Les rues bernoises ne sont certes pas des coupe-gorge, mais la sécurité y est de moins en moins garantie. C’est en tout cas le sentiment partagé par cinq députés UDC, dont la Neuvevilloise Anne-Caroline Graber. Dans une motion déposée en septembre dernier, ils demandaient au gouvernement de s’assurer «que les policiers puissent exécuter leurs tâches conformément aux exigences légales, sans être restreints par la politique et en étant soutenus par le pouvoir judiciaire».

Or, relevaient les élus, pour lutter contre les actes de violence contre les forces de police qui sont en constante augmentation et enrayer cette spirale de la violence, il faut une application stricte de la loi. Notamment veiller à ce que la force publique soit en mesure de faire respecter la loi lors de ses interventions.

Bas les masques!
Pour les cinq motionnaires, la stratégie 3D (dialogue, désescalade, intervention) tant vantée n’a guère d’effet sur les groupes militants. Pire, la désescalade est devenue une épine dans le pied de la police, et la risée des groupes extrémistes qui n’hésitent pas à défiler le visage masqué et à se livrer à des déprédations qui ne sont pas systématiquement punies.

Dans ce contexte, l’Etat se doit de réagir, il en va de sa crédibilité. Aussi ces élus demandaient-ils de permettre à la police «de sanctionner sévèrement toute violation de l’interdiction de manifester masqué et d’intervenir immédiatement en cas de dommage à la propriété. Deux requêtes que soutient le Conseil exécutif, tout en rappelant qu’«on doit toujours respecter le principe de proportionnalité».

S’il n’y a que quelques rares personnes masquées, une intervention de la police risque en effet de faire dégénérer la manifestation. Il en va de même en cas de déprédation. Le gouvernement estime qu’«on ne peut pas définir de façon générale et abstraite les circonstances dans lesquelles la police doit intervenir. Elle doit pouvoir évaluer la situation au cas par cas.»

Pas de zone de non-droit
Les auteurs de la motion déploraient également l’existence de zone de non-droit et martelaient qu’une telle situation n’était pas tolérable. Un avis évidemment partagé par le Conseil exécutif, qui assure que «la police agit en conséquence, par sa présence et sa doctrine d’intervention».

Enfin, les cinq députés demandaient au gouvernement de faire en sorte que les actes de violence à l’encontre de la police soient punis des arrêts. Une sanction qui est aujourd’hui déjà applicable, indique le Conseil exécutif. Le Code pénal prévoit en effet que «la violence contre les membres de la police ou d’autres fonctionnaires constitue un délit sanctionné par une peine privative de liberté de trois ans au plus, ou une peine pécuniaire, selon l’appréciation».

Il note par ailleurs que suite à une motion acceptée par le Grand Conseil, le canton a déposé une initiative cantonale demandant un durcissement des dispositions pénales pour les cas de violence ou de menace contre les fonctionnaires. La question sera prochainement traitée par les Chambres fédérales.

Quoi qu’il en soit, le Conseil exécutif assure porter une grande attention à la sécurité et à l’intégrité de la population et des membres de la police, et il fait tout pour les garantir. Il propose donc au Grand Conseil d’accepter la motion et de la classer.

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