Par Jérôme Burgener
Sur la chaîne Youtube de Julien Brault, «Les actus de Julien», ouverte début mars, figure une petite poignée de vidéos. «Pour réaliser un format de quatre minutes, il faut compter plus d’une vingtaine d’heures de travail. N’oublions pas que je suis autodidacte et que j’utilise des outils basiques», précise le trentenaire, français d’origine et établi à Bienne depuis 2017.
Le jeune vidéaste, commercial de profession, a pourtant une connaissance approfondie de la plateforme. «Youtube m’a toujours fasciné. Je suis dessus depuis plus de dix ans et je m’intéresse à tous les formats, podcast, contenu philosophie et politique, de tous les bords, parfois abrasifs», sourit-il.
Penchant politique
Il ajoute: «Pour bien cerner une thématique et trouver les réponses adéquates, je dois m’intéresser à tous les avis, même s’il est parfois douloureux de cliquer sur certaines vidéos...»
Julien Brault traite de politique, souvent biennoise, parfois fédérale. Avec une réelle différence de traitement entre ces deux sujets:«Quand je parle de l’actualité locale, j’avance clairement mes affinités politiques, car je suis membre de l’UDC. Par contre, quand je décortique les objets des prochaines votations fédérales, je reste neutre, en mettant les arguments de chaque camp. Avant d’apporter ma conclusion.»
Julien Brault affiche donc ses couleurs pour traiter de l’actualité de la ville:«J’estime que c’est le seul parti qui se bat pour les libertés individuelles mais je sais que mes affinités vont faire fuir des gens avant même de regarder mon contenu. Etant donné que je parle de Bienne, mon public est déjà plutôt réduit.» Pourtant, le youtubeur s’efforce de produire des vidéos bilingues. Il admet toutefois que des progrès restent à faire en suisse allemand. Mais si le Franco-Suisse s’est lancé dans la production de vidéos, c’est pour occuper un terrain et combler une lacune:«Je ne vois aucun autre parti à Bienne qui produit un vrai contenu numérique contemporain. J’estime, malheureusement, que les médias régionaux proposent des informations laborieuses à trouver. Elles ne viennent pas assez clairement vers le public.» En même temps que la chaîne, une plateforme d’échange politique est apparue sur Facebook, le Forum Politique Biennois. «C’est un endroit neutre mais là aussi, je ne vois aucun politicien ou militant issu d’un autre parti publier quoi que ce soit alors que je m’intéresse à la politique. Je n’ose pas imaginer à quel point ce monde peut sembler opaque pour une jeune de 20 ans.»
La dernière vidéo publiée sur la chaîne est un entretien de longe durée avec le conseiller municipal Beat Feurer. «J’ai saisi l’occasion quand l’UDC biennoise s’est prononcée en faveur du mariage pour tous. Beat Feurer a tout de suite accepté cet entretien.»
Place aux autres
Durant ces quarante minutes, la création d’une commission pour superviser le travail du directeur de l’Action sociale (Le JdJ du 30.04) est abordée:«La mise en place de cette structure est scandaleuse», lâche Julien Brault, ajoutant:«J’estime que cela ne sert qu’à étendre le monopole rose-vert sur la politique de cette ville. En plus, cela va coûter 100000 francs par an.» Les vidéos longue durée sont jugées essentielles par le vidéaste: «Youtube, c’est soit des formats très courts soit de très longs, l’entre-deux n’a plus aucun intérêt.» Il envisage donc de réaliser encore des entretiens costauds à l’avenir, avec quelques idées derrière la tête: «Les autres conseillers municipaux!»
En fin d’entretien, Julien Brault affiche clairement son militantisme:«Avec ces vidéos, j’essaie de dédiaboliser – je déteste ce mot – l’UDC et montrer à un pubilc plus jeune que ce parti est attrayant.»
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