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Apprentissage, mode d’emploi (4)

A la recherche d’autres solutions

A la sortie de l’école obligatoire, les plus chanceux décrochent une place d’apprentissage ou poursuivent des études. Et les autres?

Effectuer des stages pratiques, un préapprentissage ou sa 12e année dans une autre partie linguistique du pays: les options ne manquent pas en attendant de commencer une formation ou d’y voir plus clair.

Par Nicole Hager

Pour des milliers d’élèves en dernière année d’école secondaire, la rentrée d’août marquera le début d’un apprentissage, d’une formation en école ou du gymnase. Contrat signé, examens réussis, sereins, ils entament actuellement leur dernier semestre de scolarité obligatoire. Tous leurs copains ne sont malheureusement pas logés à la même enseigne. Bien que la situation sur le marché des places d’apprentissage ne soit pas tendue, comme on pouvait le craindre en raison du contexte de pandémie, certains jeunes peinent à trouver une place de formation. Ils vivent une période imprévisible, très incertaine. Heureusement, plusieurs solutions s’offrent à eux. A commencer par la poursuite des démarches en vue de décrocher un job. De nombreuses places d’apprentissage restent encore vacantes, mais pas dans tous les secteurs d’activité.

Multiplier les expériences
Si le jeune n’est pas encore très au clair avec son choix de métier, il peut opter pour une année scolaire de préparation professionnelle (APP), une APP+ ou un préapprentissage. Ces modules, sur une année, allient beaucoup de pratique à un peu de théorie. Ils permettent de compléter des connaissances scolaires, de tester sa motivation, d’acquérir une expérience professionnelle et d’être ainsi mieux armé pour affronter le marché du travail.
Il existe aussi les semestres de motivation ou encore la possibilité de faire une 12e année d’école dans un autre contexte linguistique. Les élèves francophones bernois participant à ce programme sont scolarisés dans la partie alémanique du canton de Fribourg. Dans une même optique, un séjour linguistique à l’étranger est aussi une option à envisager, pour autant que ce soit possible dans les circonstances actuelles, en attendant de commencer une formation ou d’y voir plus clair.
Si un jeune rencontre des difficultés, il ne doit pas hésiter à faire appel à un centre d’orientation professionnelle (OP) pour bénéficier de différents services gratuits. Sur rendez-vous, un conseiller en orientation est à disposition pour faire le point avec les jeunes sans solution. Il existe aussi des structures, comme aJir ou Pro Apprentissage, qui proposent un coaching personnalisé dans la recherche d’un apprentissage, en aidant à la création d’un CV, à l’élaboration de lettres de motivation cohérentes, à l’entraînement aux techniques d’entretien et à la constitution de méthodes de recherche. L’ensemble de ces prestations, publiques ou privées, ont pour objectif de permettre au jeune d’acquérir davantage de maturité et de confiance afin de trouver une voie professionnelle qui correspond à ses envies et ses aptitudes. Chez aJir, en dehors des jeunes soutenus dans le cadre de projets subventionnés, les prestations sont payantes, sauf le premier rendez-vous et les aides ponctuelles.

Le soutien des parents
Dans un contexte de désarroi et de tâtonnement, le soutien des parents est indispensable pour encourager un enfant à poursuivre des démarches en dépit de l’impasse dans laquelle il se trouve, estime Adriano Cattaneo, directeur des centres d’OP de la Berne francophone. «Les parents peuvent s’engager en accompagnant leur enfant aux portes ouvertes des écoles, en participant aux soirées mises sur pied à leur intention par l’OP dans le cadre de l’école secondaire. La dernière d’entre elles est d’ailleurs consacrée aux solutions transitoires.»

La digitalisation du recrutement  
Pandémie oblige, le processus de postulation se fait de plus en plus virtuellement. Les candidats doivent déposer leur dossier de postulation en ligne, réaliser des vidéos de présentation ou encore passer leur entretien d’embauche par vidéoconférence. Pour celles et ceux qui maîtrisent les outils informatiques, pas de souci. Mais pour tous les autres, et ils sont nombreux, ce nouveau mode de sélection représente un obstacle de plus, estime Alberto Rodriguez de l’association aJir, rompue à l’accompagnement de jeunes dans leur recherche de places d’apprentissage. «Certains ne savent même pas comment rédiger un mail. Ils écrivent le message dans l’intitulé. Ce nouveau mode de processus de candidature présente un défi supplémentaire et creuse les inégalités», déplore le vice-président d’aJir. NH

 

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