La rénovation prend son envol

Julien Graf

Suivant la proposition du Conseil municipal, il a avalisé un premier crédit de 4,5 mios de fr. destiné à des mesures urgentes de construction. Cet argent ne permettra de financer que la première étape d’un processus qui devrait être échelonné sur une période de 15 ans et dont les coûts totaux sont estimés à 30 mios de fr. Erigé entre 1967 et 1968 et n’ayant subi que peu de rénovations, le bâtiment ne sera pas soumis à un lifting en profondeur, a rappelé Martin Scherrer au nom de la Commission de gestion: «Si l’on repousse ces travaux, les problèmes et les coûts ne seront que plus grands. Seul le strict nécessaire sera réalisé.»

 Substances toxiques

Dans l’aula, le projet prévoit entre autres le remplacement de la cuisine et du système de ventilation, l’augmentation de la capacité porteuse de la galerie et la création d’un accès pour personnes à mobilité réduite. Quant à l’école, des substances toxiques dans les murs seront éliminées et les dispositifs de protection contre les chutes seront renforcés. Le bâtiment sera aussi mis aux normes anti-incendie tandis que l’efficacité énergétique permettra des économies de quelque 11000 fr. par an, comme l’a signalé la directrice des Travaux publics, de l’énergie et de l’environnement Barbara Schwickert.

Reconnaissant l’urgence de la situation, la fraction FDP/PRR/UDF/PEV a estimé que les travaux auraient pu être entrepris il y a plusieurs années déjà. «Pourquoi faut-il attendre d’avoir le couteau sous la gorge pour entreprendre quelque chose?», s’est interrogé Christian Löffel, rejoint dans sa pensée par l’UDC Pascal Bord: «Durant les législatures précédentes, des projets bien moins indispensables ont été réalisés. Nous avons négligé ce qui était vraiment urgent.»
Saluant la proposition du Municipal d’échelonner les travaux en plusieurs étapes, le socialiste Martin Wiederkehr a rappelé que d’autres établissements scolaires auraient aussi besoin d’un coup de neuf, comme l’école du Battenberg. Des propos corroborés par l’écologiste Fritz Freuler qui a profité de l’aubaine pour marteler une nouvelle fois la nécessité de revoir la quotité d’impôts à la hausse: «Ce soir, on ne peut rien faire de mieux que d’accepter ce crédit. On reparlera très vite de cette problématique des bâtiments scolaires, mais l’argent manquera toujours pour parvenir à les rénover.»

 D’autres écoles concernées

Arguant que la situation financière de la Ville ne permettait pas d’investir 30 millions d’un coup, Barbara Schwickert, a rappelé que plusieurs écoles avaient été construites dans les années 60 et 70 et que des projets d’assainissement similaires seraient tantôt à l’ordre du jour: «Le Battenberg, les Platanes ou les Tilleuls sont aussi concernés. Notre manière de procéder par étapes doit permettre de faire le nécessaire dans les autres établissements.» Les travaux débuteront à l’automne pour s’achever fin 2015. Ces mesures urgentes seront réalisées majoritairement durant les vacances scolaires. Quant à l’aula, elle restera fermée dès l’automne et jusqu’au printemps.

Satanée casquette!

Bisbille en pleine séance! Juste après avoir accepté le crédit pour l’assainissement du Sahligut, les débats au Conseil de ville ont pris une bien curieuse tournure. Se coiffant d’une casquette, le président du Conseil de ville, le libéral-radical Daniel Suter, a exigé de l’écologiste Andreas Bösch qu’il retire la sienne sur-le-champ. Le parlementaire, de 20 ans son cadet, a décliné la proposition d’un hochement de tête. La fraction écologiste a alors demandé une interruption de séance de cinq minutes. Dans la foulée, Daniel Suter est revenu sur ses exigences, «faute de base légale pour faire exécuter mon ordre. Mais je reste convaincu qu’il s’agit ici d’une question de respect. Lorsqu’on participe au Conseil de ville, on retire sa casquette!» Et les parlementaires de reprendre la séance... sur les chapeaux de roues! /jug