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Vu de Chaindon (7)

La sécurité par les voies annexes

Durant le lundi de la foire, le centre de Reconvilier est occupé par une foule dense et si compacte qu’on imagine mal comment y faire passer une ambulance par exemple. Pourtant, tout est planifié.

Le patron de la Foire de Chaindon, Ervin Grünenwald et le commandant des sapeurs-pompiers de la Birse Raphaël Ramseier, à l’heure des derniers préparatifs. Photo: Stéphane Gerber

Par Blaise Droz

Enorme bastringue s’il en est, la Foire de Chaindon est naturellement confrontée à des risques pour la sécurité des utilisateurs et des habitants des immeubles proches. Réunir 50'000 personnes d’un coup d’un seul dans les rues d’un village de moins de 3'000 habitants est un exploit peu banal pour Reconvilier, mais un exploit qui ne doit pas faire oublier qu’un incendie ou une urgence médicale peuvent survenir en tout temps au cœur des festivités.

S’il est vrai qu’une intervention ne sera jamais aussi simple pendant la foire que lors d’un jour ordinaire, les atouts sécurité ont été mis en place de longue date et se renforcent année après année.

S’il est impensable de fendre la foule en quelques secondes seulement avec une ambulance, les mesures de sécurité n’en sont pas moins strictes et voulues efficaces.

Ce que la grande majorité des visiteurs de la foire ne voient pas, ce sont les rues qui doivent rester libres d’accès sur tout le pourtour de la manifestation. Il s’agit en particulier de la route de Saules, celle du Moulin, de la Colline et d’autres du côté de Bénévis. Aucun doute à avoir, ces rues seront clairement jalonnées de panneaux d’interdiction de stationner.

Avec fermeté
Responsable de la manifestation, le conseiller municipal Ervin Grünenwald se veut intransigeant sur ce point. «Le Conseil municipal a décidé dans sa séance de lundi dernier de faire appliquer la règle avec une grande fermeté. Tous les véhicules qui obstrueront le passage dans les rues interdites au parcage seront enlevés par une entreprise spécialisée et mises en fourrière. Aux frais des propriétaires des véhicules, cela va sans dire.»

Le service des ambulances du Jura bernois sera de piquet pour l’occasion et mettra un homme à disposition pour la coordination d’éventuelles interventions nécessitant une urgence médicale.

Avec le service du feu également la coordination s’active et, hier encore, Ervin Grünenwald a rencontré le commandant du corps des sapeurs-pompiers de la Birse, Raphaël Ramseier, afin de régler encore certains détails pour qu’une éventuelle intervention puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles.

Notamment pour éviter des problèmes comme ceux survenus hier, à Carouge: les pompiers, qui devaient intervenir pour maîtriser un incendie qui s’était déclaré, au Musée de Carouge, ont eu de grosses difficultés d’accès en raison des préparatifs  de la Vogue, une grande fête populaire. Il y aura évidemment un service de piquet des pompiers.

Pour les cas plus banals, des Securitas sont engagés, par exemple pour sécuriser le champ de foire et les stands de machines agricoles. Des petits malins ont parfois profité de venir se ravitailler en gasoil dans les engins exposés. En outre, le service des parkings ne pourra plus être assuré que par des enfants. D’autres Securitas seront de service, histoire de désamorcer d’éventuels coups de sang.

La police cantonale, elle non plus, ne manquera au rendez-vous, mais avec un petit contingent de 10 agents. Le secrétaire municipal, Claude Röthlisberger, qui a été chef du poste de police de Reconvilier dans une autre vie, entre 1988 et 1992, se souvient à quel point la gestion de la sécurité a changé depuis ce temps-là.

«A l’époque, la police cantonale assumait seule la sécurité et il s’agissait d’un service gratuit. Les 68 agents de la région y étaient de piquet par tournus. Ils aimaient cette affectation, qui consistait surtout à circuler dans la foire pour faire acte de présence. Les problèmes étaient rares, sinon que, parfois, deux personnages qui avaient un contentieux à régler pouvaient saisir l’occasion pour en découdre. Quelques nez et mâchoires s’en souviennent, mais ces faits sont toujours restés rares à la Foire de Chaindon.»

Une fête de jour
Si, de manière générale, les problèmes sécuritaires sont rares, c’est sans doute parce que le raout reconvilierain est resté dans son essence une fête de jour, qui attire des  chalands venus des quatre coins du pays pour des raisons bien précises, ainsi que des familles.

«Certes», constate le secrétaire municipal, «la journée du dimanche et maintenant du samedi attirent progressivement un autre public, plus fêtard. Il se peut que dans les années à venir les problèmes de sécurité se décalent un peu vers ces journées-là, mais pour l’heure on s’organise sans précipitation et on touche du bois. Par ailleurs, la sécurité officielle de la foire est mise en place à partir du dimanche soir. Les jours précédents, il appartient aux organisateurs privés de gérer leur propre sécurité.»

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