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Assemblée des actionnaires du Swatch Group

«La Silicon Valley de la miniaturisation»

Malgré un contexte devenu plus difficile en raison du franc fort, le management reste optimiste. Le groupe continue d’investir pour assurer son avenir

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Philippe Oudot

Comme en 2014, c’est dans le magnifique vélodrome de Granges que le Swatch Group a tenu hier son assemblée générale. Une assemblée très fréquentée, avec pas moins de 3497 actionnaires présents. Mais contrairement à l’an dernier où les points à l’ordre du jour n’avaient quasiment pas fait débat, le conseil d’administration a dû répondre à plusieurs interventions (voir «Questions et remarques critiques»).

En ouverture de l’assemblée, Nayla Hayek, présidente du conseil d’administration, a rappelé que le succès du Swatch Group reposait sur des bases solides, avec quelque 150 usines de production en Suisse. Et le groupe investit en permanence pour garder sa place de numéro Un.

L’an dernier, plusieurs nouvelles usines ont été inaugurées, notamment à Saint-Imier, à Bienne, à Longeau ou encore à Granges, créant plus de 770 nouveaux emplois en Suisse. «C’est ici, en Suisse, que nous voulons être implantés et produire. Pour nous, ‹délocaliser à l’étranger› est une expression inepte!», a-t-elle asséné.

Des brevets à la pelle

Mais le Swatch Group ne construit pas seulement des usines, il continue d’investir dans la recherche et le développement de nouveaux produits – puces électroniques à haute performance, batteries, écrans tactiles, panneaux solaires ou matériaux antimagnétiques. «En 2014, nous avons déposé en moyenne un nouveau brevet tous les deux jours!»

S’agissant des résultats, elle a constaté que le bénéfice net avait certes reculé à 1,4 milliard, mais qu’avec un rendement de 16,3%par rapport au chiffre d’affaires net, c’était un résultat remarquable dans le contexte actuel pour une entreprise industrielle. Et de fustiger la BNS qui, en abandonnant le taux plancher, «a laissé tomber l’industrie».

Malgré la stagnation des exportations horlogères en avril, le CEO Nick Hayek s’est dit malgré tout optimiste quant à l’avenir. Ases yeux, «la consommation dans le monde reste excellente et les produits horlogers suisses sont très recherchés. Ce qui pose problème, ce sont les taux de change!» Et d’espérer un affaiblissement du franc au 2e semestre.

A la pointe de l’innovation

Pour Nick Hayek, le Swatch Group a de bonnes raisons de voir l’avenir avec sérénité. Il est en effet à la pointe de l’innovation dans de nombreux domaines. En matière de production – «nos usines fabriquent plus de 16 mios de composants par jour!» – ou de miniaturisation – «nous fabriquons des spiraux dont le poids est sept fois plus léger qu’un grain de riz. Nous sommes la Silicon Valley de la miniaturisation!»

Le groupe est également leader dans le domaine des systèmes électroniques, des écrans tactiles – mis au point en 2000, soit bien avant l’iPhone –, ou encore dans celui des batteries. Ace propos, il a rappelé qu’en collaboration avec la société Belenos (qui appartient au Swatch Group), mais également de l’EPFZ, la fabrique de piles Renata préparait pour 2016 la sortie d’une batterie à haute performance, utilisable dans le domaine de la mobilité.

Financièrement solide

Maudits taux de change Directeur financier, Thierry Kenel a commenté les grandes lignes des résultats financiers, lourdement pénalisés par les effets de change:à taux constant, le chiffre d’affaires brut se serait en effet élevé à 9,357milliards, soit 138 de plus que les 9,2milliards atteints. Le résultat a malgré tout progressé de 4,6%, contre 1,7% pour l’ensemble de l’horlogerie suisse.

S’agissant du résultat opérationnel, en baisse de 24,3%, le directeur financier l’a expliqué en rappelant qu’en 2013, celui-ci avait été boosté grâce aux indemnités versées par Tiffany, et que les déboires liés à l’incendie survenu à fin 2013 dans l’atelier de galvanoplastie d’ETA, à Granges, avaient pesé lourd.   

Capitaux propres S’agissant des montres et bijoux, Thierry Kenel a souligné que le Swatch Group avait gagné des parts de marché, notamment grâce à sa politique de prix modérée et ses investissements en marketing à long terme. Au niveau de la production, plusieurs nouvelles usines et sites ont été mis en service, et ETA a pu stabiliser sa production au 2e semestre, après l’incendie susmentionné. Quant aux capitaux propres, ils s’élèvent à 10,6 milliards, soit un ratio de 83,7% par rapport au bilan.

Dans ce contexte, le conseil d’administration a proposé aux actionnaires un dividende inchangé de 1fr.50 par action nominative, et de 7fr.50 par action au porteur.

Questions et remarques critiques

Résultats distincts Contrairement à ces dernières années, plusieurs voix critiques se sont élevées lors de la mise en discussion des différents points à l’ordre du jour. Un actionnaire a regretté l’absence de chiffres détaillés par marque, ou au moins par segments. «Nous ne donnons que des indications, pas de chiffres précis qui pourraient être exploités par la concurrence», a expliqué Nick Hayek.

Manque de transparence Président d’Actares (Actionnariat pour une économie durable), Rudolf Meyer a notamment déploré le maintien du vote à main levée au lieu d’un système électronique, estimant que ce n’était pas digne d’un groupe d’envergure mondiale. «Dire qu’un objet a été adopté à une large majorité n’est pas suffisant. Je voudrais connaître la part des non.»

Il a aussi fustigé l’absence d’information en matière de développement durable où Swatch Group se montre ambitieux. «Pourquoi ne pas être plus transparent? Vous auriez tout à gagner, ce serait un joyau de plus à votre couronne!»

S’agissant du vote à main levée, Nayla Hayek a répondu que le vote électronique n’était pas exclu, mais qu’il n’était pas envisagé pour le moment. Un avis défendu par un actionnaire qui est monté à la tribune pour défendre ce mode de faire. «Avec l’électronique, nous autres actionnaires n’avons aucun contrôle, tandis qu’à main levée, on voit mieux la situation. Et les votes vont plus vite!»

Une famille Un autre actionnaire a constaté la mainmise de la famille Hayek dans le management du groupe, se demandant s’il ne fallait pas l’ouvrir davantage à l’extérieur. «Mais avec tous nos collaborateurs, nous formons la famille Swatch Group!», a rétorqué Nayla Hayek. «Chez nous, chacun peut gravir les échelons jusqu’au sommet, comme Pierre-André Bühler, boss d’ETA et membre de la direction générale de Swatch Group, qui a commencé sa carrière chez nous comme apprenti!»

Ces quelques points critiques n’ont eu aucune influence sur le vote des actionnaires qui ont adopté tous les points à l’ordre du jour à de fortes majorités.

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