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Environnement

La Ville de Bienne toujours plus écolo

La Ville continue de rattraper son retard en matière de consommation d’énergies durables. Le label «Cité de l’énergie» lui a été remis pour la troisième fois

La conseillère municipale Barbara Schwickert (à dr.) s’est fait remettre le label par Daniel Büchel, vice-directeur de l’OFEN. PSJ

Julien Baumann

«Ce label est bien pour la réputation de la Ville. Mais il ne faut pas oublier que de nombreuses mesures concrètes et évaluables se trouvent derrière cette reconnaissance», a déclaré hier Barbara Schwickert, directrice des travaux publics, de l’énergie et de l’environnement, au moment de recevoir pour la troisième fois le label «Cité de l’énergie» (lire encadré).

Cette distinction a été remise à la Ville de Bienne par Daniel Büchel, vice-directeur de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Il en a profité pour souligner l’importance du rôle des communes pour atteindre les objectifs de la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération. «Elles peuvent agir plus rapidement que le Conseil fédéral, elles sont proches de la population et disposent d’une grande marge de manœuvre.»

Derrière d’autres villes
Bienne a fait de nombreux efforts dans le domaine de l’environnement ces dernières années. En 2008, année de la première labellisation, la cité seelandaise remplissait 53% des objectifs fixés dans le cahier des charges du label «Cité de l’énergie». Huit ans plus tard, cette proportion est passée à 69%.

Quelques exemples concrets de mesures réalisées: le remplacement par des LED d’une partie de l’éclairage public, ce qui a entraîné une baisse de la consommation ainsi que de la pollution lumineuse. La Ville a aussi installé deux stations de recharge électriques pour les véhicules à la gare et au Palais des Congrès. Les autorités expliquent encore avoir augmenté de 8% la part d’énergies renouvelables destinées aux chauffages des bâtiments.

Cette part se monte à 35% aujourd’hui et l’objectif est d’atteindre 70% d’ici 20 ans.

Malgré ces progrès, Bienne reste encore en retard par rapport à d’autres villes de Suisse. Une quarantaine – dont Neuchâtel, Berne, Lucerne, Bâle et Porrentruy – dépasse déjà les 75% d’objectifs réalisés pour le compte de «Cité de l’énergie». Lausanne et Zurich, en tête de classement, approchent même les 100%.

L’objectif fixé par les autorités biennoises est de passer la barre des 75%d’ici au prochain audit, prévu en 2020. La Ville espère ainsi obtenir la distinction «Gold» reconnue au niveau européen. Pour ce faire, les efforts devront être concentrés dans les domaines de l’assainissement des bâtiments et des installations communaux ainsi qu’en matière de dépollution et d’approvisionnement.

Le potentiel du solaire

De manière plus globale, Daniel Büchel est convaincu que le tournant énergétique est en marche: «Nous disposons des technologies adéquates, ce n’est plus de la science-fiction.» Le spécialiste croit notamment au potentiel des petites centrales solaires installées sur les toits des particuliers ou des entreprises.

Même si aujourd’hui 70000 demandes – dont la majorité concerne l’installation de panneaux photovoltaïques – sont en attente de subventions de la part de la Confédération, Daniel Büchel pense que la situation va prochainement se débloquer. «Actuellement, vous pouvez produire de l’énergie solaire qui vous coûtera, sur une durée de 20 ans, 16 à 17 centimes le kilowattheure, vous n’avez donc plus besoin de subventions pour que ce soit avantageux.

Il y a aussi l’arrivée des batteries produite par Tesla qui permettent aux ménages de stocker de l’électricité. Je suis donc convaincu qu’il y a vraiment un potentiel dans ce domaine.»

Un outil important

Un suisse sur deux  Depuis 20 ans, le label «Cité de l’énergie» incite les communes à mener une politique énergétique active et durable. Il est devenu un instrument important de la politique énergétique suisse. Plus de la moitié de la population du pays vit aujourd’hui dans une cité labellisée.

400 communes  Un catalogue de 79 mesures touchant à six domaines – «développement, planification urbaine et régionale», «bâtiments de la collectivité publique et équipements, approvisionnement», «dépollution, mobilité, organisation interne» ainsi que «communication, coopération» – sert de base au processus de certification.

Dès que 50% des mesures ont été décidées ou réalisées, la commune reçoit la distinction. Des procédures d’audit (organisés tous les quatre ans) garantissent l’orientation à long terme des activités durables. 397 communes suisses ont été récompensées à ce jour.

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