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Bienne

La ville des présidents

Simonetta Sommaruga et Hans Stöckli ont fêté hier leurs présidences respectives dans la cité seelandaise. Après la cérémonie officielle, ils ont rencontré la population dans une ambiance décontractée.

Simonetta Sommaruga et Hans Stöckli se sont rendus à pied au Ring, en passant par la place Centrale. Photo: Peter Samuel Jaggi

Julie Gaudio

«Vous êtes accueillants, et bienveillants avec les gens de tous horizons. C’est pour cette chaleur humaine que je reviendrai toujours à Bienne.» Simonetta Sommaruga a choyé les citoyens biennois, qui le lui ont bien rendu. Rassemblés au Ring, en vieille ville, ils ont allègrement célébré en chansons leur future présidente de la Confédération, venue avec Hans Stöckli, fraîchement élu à la tête du Conseil des Etats. L’ancien maire de Bienne a retrouvé sa ville de cœur avec le sourire et a remercié les Biennois de lui avoir donné «la plus belle profession» de sa carrière, qu’il a endossée pendant 20 ans.

La population avait largement répondu présent à l’invitation de venir rencontrer ces deux présidents élus au Ring. Petits et grands n’ont pas boudé leur plaisir et tous ont pu échanger avec Hans Stöckli et Simonetta Sommaruga, mais aussi avec des élus fédéraux de tout bord. Un groupe d’enfants a même pris un malin plaisir à entourer Simonetta Sommaruga pour discuter avec elle. A moins que ce ne soient les saucisses, la raclette et le thé chaud offerts par la Ville de Bienne qui les aient fait venir! Comme ce garçon de huit ans qui a avoué: «Les saucisses, c’était mieux que les paroles!»

Quoi qu’il en soit, l’ambiance était joyeuse et le sourire se lisait sur les visages. Un magnifique chant s’est soudainement élevé depuis les fenêtres illuminées du Ring, surprenant toute la place. Certains habitants sont descendus partager un verre de vin chaud en famille. «On apprécie que les festivités se passent ici en vieille ville», a témoigné Philippe, venue avec sa femme et ses garçons. «C’est important de venir avec les enfants et de leur expliquer ce qu’il se passe», a-t-il ajouté.

Musique et classe ouvrière

La musique a largement entouré les présidents élus et ce, dès le début d’après-midi avec les célébrations officielles qui se tenaient à la Maison du Peuple. Le lieu était une évidence pour Simonetta Sommaruga, avec l’école de musique dans les mêmes murs. Les élèves ont même réalisé les intermèdes musicaux, avant d’interpréter le premier couplet de l’hymne national. «Ils ont magnifiquement joué», a reconnu la présidente élue de la Confédération. Pour la grande pianiste et passionnée de musique classique qu’elle est, le compliment ne pouvait être que sincère.

Avant elle, son camarade du parti socialiste, Hans Stöckli, a exhorté la jeunesse à s’engager. «Nous avons besoin de jeunes qui s’engagent et qui défendent notre système», a-t-il clamé, dans ce lieu emblématique de la classe ouvrière. Et c’est tout en humour qu’il a retracé le fil de sa propre carrière, guidée par deux valeurs: la liberté et le pouvoir. «Etre maire a été mon plus beau métier pour ces deux raisons: j’étais libre de choisir ce que je voulais faire et j’avais le pouvoir de réaliser mes souhaits!» Cela n’enlève rien à sa satisfaction de siéger à la présidence du Conseil des Etats: «C’est la cerise sur le gâteau et je m’en réjouis!»

En fanfare

Dans le cortège qui s’est ensuite ébranlé depuis la place Guisan, c’est encore la musique qui guidait les pas. Simonetta Sommaruga et Hans Stöckli ont suivi la fanfare de la Ville, empruntant la rue de la Gare, la place Centrale et la rue de Nidau, pour finalement parvenir au Ring. Quelques passants tentaient de capter en images le passage de ce cortège, composé essentiellement d’élus et de journalistes.

Après les festivités en vieille ville, Hans Stöckli, Simonetta Sommaruga et leurs invités sont partis en bus, puis en train pour Wabern, au sud de Berne, avant de monter jusqu’au Pavillon du Gurten pour un banquet.

Voie spéciale à Berne

Pour venir à Bienne, Hans Stöckli, Simonetta Sommaruga et leurs invités ont voyagé à bord d’un train spécial parti de Berne à 13h22. Ont-ils dû marcher 400 m de plus jusqu’à la voie 49, avant de monter dans leur train? Mohamed Hamdaoui, député PDCau Grand Conseil bernois et conseiller de ville à Bienne, a posé la question dans un post Facebook. La réponse, que l’on trouve dans l’invitation faite aux médias, est négative. Le train est parti de la voie 8. Un «traitement de faveur» pour la conseillère fédérale en charge des Transports et l’ancien maire de Bienne, auxquels n’ont pas le droit les pendulaires et voyageurs du Jura bernois depuis deux mois, qui se rendent ou quittent la capitale fédérale.  JGA

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