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Bienne

L'accueil préscolaire augmenté

Une nouvelle structure pour la petite enfance ouvrira ses portes en février. Même si cette crèche n’est pas subventionnée, elle répond à une forte demande

Olga Angel et Esther Ecoffey tiennent toutes les deux les rênes de la nouvelle crèche Teddy Bear, qui ouvrira ses portes en février à la rue Hugi 3. (Image: © Olivier Gresset / Journal du Jura)

Marjorie Spart

Bonne nouvelle pour les parents d’enfants en bas âge et en quête d’une place d’accueil préscolaire: une nouvelle crèche bilingue privée ouvrira ses portes le 1er février. Elle viendra ainsi étoffer l’offre d’accueil des bambins de 3 mois à 4 ans et demi, soit ceux qui sont en âge préscolaire.
Actuellement, Bienne compte cinq crèches municipales (252places), deux crèches privées subventionnées (48 places) et huit établissements privés (224places). Mais la demande est bien réelle, puisque 268 enfants sont inscrits sur une liste d’attente (voir ci-dessous).
La crèche Teddy Bear, installée au 3e étage du bâtiment de la rue Hugi 3, vient donc compléter cette offre privée. «Durant les premiers mois d’ouverture, nous pourrons accueillir 12 bambins, explique la directrice Esther Ecoffey. Puis, après les différents contrôles du canton de notre travail, nous pourrons accueillir jusqu’à 30 jeunes enfants.»

Duo d’éducatrices

La capacité d’accueil des établissements spécialisés dépend de la taille des locaux. «Ici, nous avons une surface de 280 m² pour une dizaine de salles», indique Olga Angel, propriétaire de la crèche Teddy Bear, très fière de présenter ses nouveaux et spacieux locaux. Si ce projet a vu le jour, c’est essentiellement sur son initiative. Enseignante et expatriée russe, Olga Angel vit à Bienne depuis plus de 20 ans. «Grâce à Teddy Bear, je réalise mon rêve!», se réjouit-elle.
En été dernier, elle a déposé une demande d’autorisation auprès du canton pour ouvrir une crèche. Et simultanément, elle a déniché ce vaste local central, situé tout près de la gare, que le propriétaire immobilier a accepté de lui garder jusqu’à ce que tombe l’autorisation cantonale. Ce qui fut chose faite le 24 décembre dernier. Un véritable cadeau de Noël pour Olga Angel qui, après avoir achevé une formation socio-éducative au ceff en 2013, poursuit ses études en leadership et ressources humaines pour pouvoir pleinement diriger son établissement dans trois ans.
Durant cette période de transition, elle s’est attaché les services de son amie proche Esther Ecoffey, qui a brièvement hésité avant de se laisser tenter par cette aventure. «J’aurai 65 ans l’an prochain. Alors signer un contrat de trois ans m’engage à travailler au-delà de l’âge de la retraite. Mais ce défi est passionnant», relève l’éducatrice de la petite enfance.
Les deux éducatrices seront épaulées par deux stagiaires. Puis, l’équipe sera complétée selon l’augmentation de sa capacité d’accueil.

Philosophie d’entreprise

Si la limite imposée par le canton est de 12 enfants au début, celles-ci ne se font pas trop de souci pour l’avenir. «Je sais qu’augmenter les places d’accueil à Bienne répond à une réelle demande des parents», indique Olga Angel. Pour preuve, la longue liste d’attente qui touche tous les établissements (surtout les crèches publiques), mais aussi le fait que des demandes sont parvenues aux oreilles des éducatrices, alors qu’elles n’avaient même pas encore fait de promotion pour leur structure...
Parmi cette concurrence entre les établissements privés, Teddy Bear entend se démarquer des autres structures par la mise sur pied d’un concept éducatif distinct. «Nous comptons établir des contacts avec le Théâtre pour les petits et celui de la Grenouille pour éveiller les enfants à la culture. Dans ce même contexte, nous aimerions travailler avec des musiciens qui pourraient venir jouer dans nos locaux de temps en temps», explique Olga Angel. D’autre part, les éducatrices entendent impliquer davantage les parents dans la vie de la crèche, en organisant par exemple des ateliers parents-enfants. «Nous ne voulons pas que les échanges avec les parents se limitent à cinq minutes le matin et le soir au moment de l’arrivée et du départ des enfants», note Esther Ecoffey.

 

Une longue liste d'attente

Accueil A Bienne, quelque 2000 enfants sont en âge préscolaire. Selon des statistiques tenues par le Département écoles & sport, 900 d’entre eux sont accueillis au moins une demi-journée par semaine dans une crèche. La ville compte 300 places de crèches subventionnées et 224 réparties dans des structures privées. «En ce moment, 268 enfants sont inscrits sur liste d’attente», confie Rahel Schweiter, responsable du Service 0-4 ans de la Ville de Bienne. «Pour satisfaire la demande actuelle, il faudrait créer environ 120 places subventionnées supplémentaires. Ce sont ces places soutenues financièrement par la Ville qui sont le plus recherchées par les familles», poursuit-elle.
A côté des crèches, des bambins sont aussi accueillis par des parents de jour. «Actuellement, 21 familles d’accueil s’occupent de 88 enfants», souligne encore la responsable.
Hausse Le nombre de places d’accueil subventionnées est un thème qui revient régulièrement sur le tapis. En 2012, le Conseil de ville a accepté l’ouverture de 33 places subventionnées supplémentaires et en 2013, 14 places non subventionnées. «La volonté d’augmenter encore ce nombre est bien là, mais pas forcément les finances, souligne Cédric Némitz, directeur de la Formation, de la culture et du sport. Cette année, le canton envisage de mettre de l’argent à disposition pour répondre à cette demande. Mais des discussions doivent encore avoir lieu.»
Dans ce contexte de manque de places d’accueil, l’ouverture d’une nouvelle structure, même si elle est privée et donc plus chère, réjouit Cédric Némitz: «Pour que Bienne reste attractive pour les familles, elle a besoin de ces places en crèche, pour autant que les critères de qualité soient respectés.»

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