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L’argent, éternel nerf de la guerre

Le point sur les relations de proximité entre les communes du Vallon.

Commune phare du Vallon, Saint-Imier dispose d’installations dont les localités voisines bénéficient également. (Archives/ Stéphane Gerber)

Blaise Droz

A Saint-Imier, le Conseil de ville vient d’accepter un budget déficitaire à hauteur de 432000fr. établi sur des bases très prudentes compte tenu de la grande inconnue que constitue le revenu de l’impôt, en particulier celui des personnes morales. Cela fait quelques années que le budget table sur un déficit, mais qu’au final les comptes dégagent un bénéfice bienvenu.

Retrouvera-t-on une pareille situation en 2015? On n’en sait absolument rien. En revanche, le débat en cours sur l’harmonisation au niveau national, voire international, sur le taux d’imposition des sociétés laisse présager des répercussions très négatives sur les rentrées fiscales des personnes morales à Saint-Imier dans un avenir proche. Du coup, à l’heure d’accepter le budget jeudi dernier, les conseillers de ville avaient fait part de leur inquiétude quant à l’avenir à moyen terme.

Les politiciens imériens sont tous conscients de l’origine des problèmes de leur localité. Des infrastructures ont été construites à l’époque où la population comptait plus de 6000 âmes. La crise horlogère et les suivantes ont fait fondre ce chiffre à près de 4500 habitants avant qu’il ne remonte à un peu plus de 5000 aujourd’hui. Les rentrées fiscales ont aussi subi d’importantes fluctuations et le fait que la commune se porte actuellement bien ne fait oublier à personne que les moyens pourraient à nouveau manquer à l’avenir. Des installations comme les piscines de plein air et couverte, ainsi que surtout la patinoire, coûtent cher au moment de les entretenir ou de les rénover. Du coup, chez certains élus imériens, l’idée de frapper à la porte des communes voisines afin qu’elles participent au financement d’installations d’intérêt public dont elles profitent également est revenue sur le tapis lors du dernier Conseil de ville.

Société anonyme

Le ton a été donné par John Buchs au nom du Parti libéral-radical. Toutefois, l’homme fort du PLR se veut extrêmement prudent dans ce dossier: «Je ne demande pas que l’on convoque les représentants des autres communes en leur indiquant un montant dont ils devront s’acquitter.» En revanche, pour la patinoire qui aura très bientôt besoin d’être assainie, John Buchs propose une solution. «Actuellement, la patinoire est pilotée par une coopérative, une structure juridique inadaptée à mon sens. Il vaudrait beaucoup mieux remplacer cette coopérative par une société anonyme à laquelle la commune siège et les communes voisines seraient invitées à participer, selon leur bon vouloir.» Notre interlocuteur précise que, bien entendu, la commune siège aurait une participation et une responsabilité prépondérantes. Il appartiendrait aux actionnaires de faire tourner la patinoire en trouvant les meilleures solutions. Dans la foulée, John Buchs assure que Saint-Imier devrait aussi s’ouvrir à l’idée de soutenir des projets d’envergure dans l’une ou l’autre des communes voisines, afin que les collaborations profitent à tous les habitants de la région.

Fusion en retrait

Collaborations nombreuses S’exprimant au nom d’ARC, Patrick Tanner aborde le dossier du financement des installations sportives à pas feutrés. «On ne peut pas dire que les communes voisines ne participent pas aux frais, c’est inexact. Beaucoup d’entre elles diffusent déjà le Pass-Sport, qui incite leurs jeunes à utiliser les installations sportives de Saint-Imier. Il en va de même dans le dossier des collaborations au sens large. Je suis partisan d’une approche au cas par cas comme pour le financement de l’Espace nordique Erguël, la centralisation de l’office AVS ou la déchetterie.» Du côté des petites communes, ces questions ne sont pas inconnues ni refusées d’emblée, comme le relève Otto Borruat, maire de Courtelary. Encore faut-il connaître l’avenir du Comité de pilotage du projet de fusion. Son actuel président est le maire démissionnaire de Cortébert Michel Walther. Son successeur, Manfred Bühler, se dit ouvert à toutes ces questions de collaboration, mais il ne se prononce pas en détail avant de consulter le Conseil municipal. £ BD

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