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Eaux usées

A l’assaut des micropolluants

Les stations d’épuration de Tramelan et de Loveresse pourraient être raccordées au cours des années à venir.

Stéphane Weber, exploitant de la STEPde Loveresse, Jacques Steiner, ancien président du SETE, et Marc Voiblet, nouveau président, de gauche à droite, se réjouissent de la future collaboration avec Tramelan. SGO

Par Sébastien Goetschmann

Le syndicat d’épuration des eaux usées de Tavannes et environs (SETE) a pris langue avec le service des eaux usées de Tramelan pour imaginer un avenir commun. L’idée est de raccorder la station tramelote à celle de Loveresse. «Les discussions avancent bien et les parties concernées semblent vivement intéressées», estime Marc Voiblet, le président du SETE depuis environ deux mois.

Pour ce faire, deux projets bien différents sont actuellement envisagés. Le premier consisterait en l’installation d’une station de pompage à Tramelan et d’un raccordement hydraulique qui tracerait son chemin jusqu’à Loveresse, en passant par le Plateau d’Orange, à Tavannes. Estimation des coûts: huitmillions de francs.

Le deuxième prévoit une évacuation gravitaire des eaux usées à travers 10km de tuyauterie serpentant par LeFuet et Tavannes, pour un total de 10millions de francs.

«Jusqu’ici, le canton a financé l’étude de faisabilité», indique Jacques Steiner, président du syndicat au cours des dix dernières années. La suite est supervisée par un comité de pilotage composé de représentants de l’Office des eaux et des déchets, du plan directeur des eaux de la Birse, et des deux stations d’épuration.

 

Première étape en 2022?
«Les prochaines études pour la réalisation du projet seront à la charge du canton pour 50%, le reste étant partagé à parts égales par le syndicat des eaux de Tavannes et la commune de Tramelan», poursuit Jacques Steiner.

Les résultats seront présentés en juin de l’an prochain, et, dans le meilleur des cas de figure, l’un des projets mentionnés précédemment pourrait être réalisé à l’horizon 2022. «Le problème est que les canalisations traverseront de nombreuses propriétés, ce qui pourrait induire des oppositions au permis de construire.»

Dans l’optique où l’entreprise venait à aboutir, la STEP de Tramelan ne comprendrait plus que des bassins d’eaux pluviales, qui permettront de stocker temporairement le liquide excédentaire lors de fortes précipitations, avant de le restituer à la station d’épuration de Loveresse. Celle-là devra être aménagée pour avoir la capacité de traiter davantage de quantité d’eau que les 5500m³ par jour, à l’heure actuelle.

 

Micropolluants dans le viseur
Ainsi, la purification des eaux, par traitements mécanique et biologique, aura lieu uniquement sur le site de Loveresse.

En finalité, l’objectif de ce rapprochement entre les deux stations d’épuration est de venir à bout des micropolluants. «Ce sont, par exemple, des résidus de médicaments ou de maquillage, qui ne sont pas éliminés avec les procédés actuels», explique Stéphane Weber, exploitant de la STEP de Loveresse. De nouvelles installations devront donc y être mises en place, mais cela n’est pour le moment pas prévu avant 2030.

Ce futur investissement sera donc favorable aux habitants de Tavannes, Reconvilier, Loveresse, Saules, Saicourt (membres du SETE) et de Tramelan, puisqu’un seul dispositif sera nécessaire. Cela profitera également aux installations de Moutier et de Court, qui éviteront de devoir, elles aussi, se doter d’infrastructures pour éliminer les micropolluants.

 

Traitement des eaux usées
A la station d’épuration, l’eau polluée passe par différentes étapes, avant d’être rendue à la rivière, quelques heures plus tard. Les dégrilleurs et les dessableurs permettent de retenir les objets et le sable.

Après cette phase mécanique, le traitement biologique se déroule dans les bassins d’aération, où les bactéries se nourrissent des polluants (carbone, azote, phosphore). Un apport artificiel d’oxygène aide à améliorer le processus. Les boues sont récupérées pour être stockées dans les digesteurs. Une fois chauffées, celles-là fermentent et le méthane produit sert à chauffer les digesteurs et les locaux de service.

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