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Moutier: fête de la jeunesse

Le Bélier convie six poules à table

Discours et mise en scène pour la partie politique de la 52e Fête de la jeunesse jurassienne

La mise en scène du Bélier pour parodier un débat entre les comités Moutier-ville jurassienne et Moutier-Prévôté... représenté par des poules. S. Gerber

Michael Bassin

La Sociét’halle de Moutier s’est transformée en poulailler, samedi, le temps de la partie politique de la 52e Fête de la jeunesse jurassienne. Raillant le refus du comité Moutier-Prévôté à venir débattre, le Bélier avait, en guise de remplaçants, convié six volailles (six poules mouillées selon le Bélier) pour croiser le fer avec un représentant du comité Moutier-ville jurassienne.

Tandis qu’Alain Piquerez répondait aux questions du modérateur sur les avantages, pour la jeunesse, à rejoindre le canton du Jura, les réponses fournies par la partie adverse n’étaient que caquètements enregistrés. «Ce débat est représentatif de ce qu’il arrive toujours lorsqu’on confronte les idées bernoises et celles du camp autonomiste. D’un côté on se perd rapidement en caquètements inintelligibles et l’on n’est incapable de présenter des idées nouvelles et constructives. De l’autre, le discours est clair et raisonné», a lancé Clément Piquerez, animateur principal du Bélier, face à la septantaine de personnes présentes.

Pour rappel, le comité Moutier-Prévôté a décliné l’invitation à débattre jugeant celle-ci prématurée.

Encore le cœur et la raison

Au-delà de ce petit «happening», les intervenants ont semé, à défaut de graines pour gallinacés, quelques messages et arguments en vue du vote communaliste à Moutier du 18 juin 2017.

Alain Piquerez a dit combien, selon lui, rejoindre le Jura permettrait aux jeunes Prévôtois de prendre leur avenir en main et de disposer de meilleures prestations en transports publics nocturnes. Le membre du Rauraque a aussi mis en avant la politique jurassienne avantageuse en matière de bourses d’études.

Présidente du Parlement jurassien, Anne Roy-Fridez (PDC) a évoqué les votes communalistes en ces termes: «Durant ces prochains mois, nous aurons l’occasion d’écrire une nouvelle page de l’histoire jurassienne, que je souhaite riche en émotions et entière dans sa réalisation.»

La citoyenne de Porrentruy a également abordé le futur message du canton du Jura qui figurera dans l’enveloppe de vote. «Le Gouvernement jurassien s’est engagé à soumettre ce message à l’approbation du parlement, a-t-elle rappelé. Si des éléments rationnels semblent incontournables et doivent être prioritairement examinés avec une extrême attention, comment imaginer dans une telle prise de décision que le cœur n’ait pas également un rôle important à jouer?» Et Anne Roy d’imaginer l’issue du scrutin de juin 2017. «Forts de nos racines et fiers de notre liberté, nous pourrons fêter tous ensemble les retrouvailles d’une famille jurassienne séparée depuis trop longtemps.»

Porte-parole du comité Moutier-ville jurassienne, conseiller municipal PDC et candidat à la mairie, Marcel Winistoerfer était à nouveau à la tribune de la Fête de la jeunesse, comme l’an dernier. «Dans 435 jours, nous serons Jurassiens!», a-t-il lancé samedi.
Pour Marcel Winistoerfer, c’est la jeunesse qui détient la clé du problème dans ce scrutin.

«C’est vous et votre génération qui portez notre espérance, c’est vous qui devez décrire notre avenir en rouge et blanc. C’est vous qui devez être convaincus et ensuite convaincre vos contemporains que c’est dans une structure plus petite mais tellement plus unie et plus homogène que l’on peut défendre réellement et pour le mieux nos intérêts», a-t-il défendu.

Pouvoir décisionnel

Relevant que Moutier élit des autorités à majorité autonomiste depuis 30 ans, Marcel Winistoerfer a aussi noté que les Prévôtois peuvent parfois être «déconcertants» et «troublants». D’où l’appel à son camp à continuer de travailler avec franchise, sourire, dans la tolérance et le respect, mais aussi la détermination.

Pour lui, il ne fait aucun doute que Moutier y gagnera à rejoindre le Jura. «Nous ne nous abriterons plus derrière un artifice constitutionnel qui tient plus de la condescendance et de la commisération que d’une véritable attribution de pouvoir politique.»

Projet de fusion fustigé

Clément Piquerez a insisté: à ses yeux, les mouvements probernois sont «avant tout des mouvements antijurassiens» dont «les arguments sont le plus souvent construits pour justifier leur conclusion».

L’animateur du Bélier a par ailleurs dénoncé la remise sur les rails du projet de fusion dans le Cornet. Selon lui, cette démarche provient des rangs probernois et a pour unique objectif de tuer dans l’œuf le vote communaliste demandé par certaines localités. «Un processus fondamentalement antidémocratique», a-t-il dit.

«Seule Belprahon a vu clair dans le jeu bernois et refusé d’entrer en matière. C’est un signal fort adressé à nos opposants: Moutier ne partira pas seule.»

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