Le canton cherche des solutions

Par Aude Zuber

Malgré une légère diminution du nombre de bénéficiaires, les coûts de l’aide sociale continuent à augmenter dans le canton. «Cette hausse enregistrée en 2017 est principalement attribuable à la baisse des revenus. Ces dernières années, il est devenu de plus en plus coûteux pour les services sociaux de générer des revenus, par exemple, à partir des droits à la sécurité sociale ou des héritages. Ces indemnités ont été versées de manière plus restrictive et à des taux plus bas, notamment pour les indemnités journalières et de pension», a expliqué Gundekar Giebel, responsable de communication à la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale (SAP). Et l’homme d’ajouter: «Les économies réalisées par les assureurs sociaux entraînent également des charges supplémentaires pour l’aide sociale.»

Augmentation stable
L’augmentation des coûts est constante mais stable: 1% en 2015, 2% en 2016 et également 2% pour l’année dernière. «Pour le canton, la maîtrise des coûts de l’aide sociale est une tâche permanente. Dans cette optique, nous avons pris plusieurs mesures, comme une réduction de la prime d’intégration qui a été ramenée d’un maximum de 300 à 100fr. ou l’introduction d’un montant maximum pour les placements consensuels», détaille le responsable.

C’est également dans ce cadre qu’intervient la révision de la loi partielle de l’aide sociale, adoptée par le Grand Conseil. «L’objectif est de rendre l’emploi rémunéré plus attrayant que l’aide sociale. Cette révision vise aussi à soulager le canton et les communes des charges financières.» Et Gundekar Giebel de préciser: «Ces optimisations sont prévues à partir de 2020.»

Les coûts augmentent, mais pas le taux d’aide sociale qui reste inchangé par rapport à l’année précédente. Avec 4,6%, Berne se situe au-dessus de la moyenne suisse (3,3%), malgré une bonne situation économique. Bienne demeure la ville suisse où le taux d’aide sociale est le plus élevé avec 11,5%. A titre de comparaison, Lausanne qui arrive en deuxième position affiche un taux de 8,7%.

Jura bernois en 2e position
A l’intérieur du canton, le Jura bernois, qui réunit sept services sociaux (Centre Orval, Courtelary, La Neuveville, Prévôté, Saint-Imier, Tavannes et Tramelan), affiche le taux le plus important (6,2%), après le Seeland. Dans la région administrative de Saint-Imier, on frôle le pourcentage de la cité seelandaise avec 11,43%. Tavannes ne fait guère mieux avec un taux de 9,80%. Le meilleur élève jurassien bernois est Courtelary qui se situe à4,11%.Le taux d’aide sociale varie fortement selon les régions. «Il est habituellement plus important dans les centres urbains et les grandes communes», écrit la SAP dans son rapport.

En effet, il y a davantage de personnes peu ou pas qualifiées ainsi que de familles monoparentales – principaux facteurs qui déterminent le taux d’aide sociale – qui s’installent dans les zones urbaines plus attractives en termes d’anonymat, d’offres d’emploi ou de logements bon marché. De plus, les réseaux familiaux et sociaux seraient plus développés à la campagne.

Groupe de travail
Pour améliorer le taux d’insertion professionnelle des bénéficiaires de l’aide sociale, notamment des personnes peu qualifiées, la SAP a institué un groupe de travail composé de représentants des milieux économiques. «Ils sont chargés de proposer des mesures pour faciliter leur accès au marché du travail. Dans le cas des demandeurs d’asile, l’objectif est qu’ils acquièrent une première expérience professionnelle, afin qu’ils trouvent par la suite un emploi fixe et donc qu’ils quittent l’aide sociale», a conclu Gundekar Giebel.