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Saint-Imier

Le Carioca se ranime au bout de 20 ans

Sous l’impulsion de deux jeunes tenancières, le restaurant jumelé à l’ancien cinéma Lux a rouvert ses portes le 8 juin.

De gauche à droite: Laura Jurgi, l’une des deux tenancières, aux côtés de Tatiana Tanner, propriétaire du bâtiment depuis 2016. Photo: Salomé Di Nuccio

Par Salomé Di Nuccio

Du va-et-vient sous une enseigne flambant neuve, mais surtout une petite terrasse et des consommateurs. Face à la gare de Saint-Imier, ce décor vivant laisse pantois malgré sa sobriété. Resté fermé et à l’abandon pendant  près de 20ans, le restaurant Le Carioca a rouvert ses portes le 8 juin, à la grande surprise des gens du coin et des pendulaires. Une renaissance à laquelle tenaient Laura Jurgi et Ionica Dogaru, nouvellement cotenancières, mais également Tatiana Tanner, propriétaire: «Ce n’est peut-être pas un lieu au centre du village, mais c’est le premier que les gens voient lorsqu’ils descendent du train.»

Ex-rencard de cinéphiles
Sis au rez d’un immeuble classé datant du 19e siècle, Le Carioca se démarque par son enveloppe singulière, qui abritait le cinéma Lux jusqu’en 1980. Il était fréquent qu’avant d’aller «se faire une toile», les cinéphiles y prenaient l’apéro ou y mangeaient un morceau. Chargé des réminiscences d’un café-théâtre d’époque, l’établissement est de surcroît hanté d’histoires locales. En acquérant le bâtiment en 2016, Laurent et Tatiana Tanner souhaitaient ardemment une embellie. Or, sans l’approche des actuelles exploitantes, le couple de Sonvilier ne se serait pas lancé. «La beauté du bâtiment nous avait donné envie de l’acheter, mais nous n’avions pas de projet bien défini pour le restaurant.»

Originaires de Roumanie, les deux gérantes habitent la région depuis une dizaine d’années. Issues toutes deux du métier de la restauration, elles rêvaient de longue date de ranimer l’endroit. En tant que cheville ouvrière d’un renouveau, Laura Jurgi ne craint pas  le défi. «Nous sommes très motivées, optimistes, et nous avons envie de travailler!»

Etages dans un étatencore catastrophiques
Au-dessus du local commercial et du cinéma, six appartements coiffent les étages du bâtiment. A entendre Tatiana Tanner, tous sont dans un triste état: «C’est catastrophique! Tout est à refaire. Quant au cinéma, il est magnifique mais on ne sait pas encore ce qu’on en fera.»

Pour les rénovations du restaurant, les époux Tanner ont injecté environ 60 000 francs. Entièrement repeinte et remise aux normes, la salle à manger a toutefois gardé son âme d’antan. Ceci à la grande joie des nostalgiques, qui ont retrouvé l’ancien comptoir et une grande partie du mobilier.

Dès la réouverture, les responsables font équipe avec un cuisinier imérien. Tout en projetant des soirées thématiques, le trio s’en tient pour l’heure à une restauration simple et traditionnelle. Outre une petite série de plats à la carte, il propose chaque midi de la semaine un menu différent.

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