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Bienne

Le carnaval à quatre jours fait grogner les passionnés

La manifestation biennoise durera cette année un jour de moins et les festivités débuteront sur la place Centrale.

Le charivari du carnaval de Bienne aura lieu cette année à la place Centrale. Photo archives

Heidi Flückiger / Traduction Marcel Gasser

Lors de sa dernière assemblée générale, la Guilde du carnaval biennois a annoncé aux personnes présentes que le carnaval de Bienne ne se déroulerait plus sur cinq jours, mais quatre. Cette décision a une incidence majeure: l’inauguration officielle du carnaval (avec le traditionnel charivari et la marche en étoile des cliques cacophoniques) ne se fera plus dans la vieille ville, mais à la place Centrale. La manifestation en elle-même n’est aucunement supprimée et reste au programme des festivités, mais elle change d’endroit et elle est déplacée du mercredi soir au vendredi soir. Cette décision croule sous le feu des critiques, et plusieurs cliques cacophoniques ont d’ores et déjà annoncé qu’elles festoieraient quand même mercredi, et dans la vieille ville.

«Cela fait longtemps que les cliques cacophoniques remettent cette manifestation en question», explique Daniel Ochsner, président de la Guilde du carnaval biennois. Depuis que le prix des lanternes n’est plus remis au moment du charivari, mais seulement lors du cortège nocturne, le lancement du carnaval dans la vieille ville a perdu de son attractivité, ce qui s’est traduit par une baisse du nombre de visiteurs. Ce prix récompense les plus beaux objets illuminés par les carnavaliers et constitue une partie du concours mis sur pied par le comité du jury de la Guilde du carnaval de Bienne. Alain Bays, président de l’Union des fanfares cacophoniques biennoises, confirme les propos de Daniel Ochsner: «Beaucoup de cliques déploraient en effet la désaffection du public lors de l’inauguration dans la vieille ville».

Des discussions ont donc eu lieu au sein même des cliques et avec le comité de la Guilde pour trouver un remède à cette baisse d’affluence. «Mais aucune idée nouvelle n’est sortie du chapeau», raconte Alain Bays, qui n’épargne pas les restaurateurs de la vieille ville dans ses critiques. «A l’exception de la patronne du restaurant Le Faucon, nous n’avons guère trouvé de restaurateurs intéressés par une collaboration», poursuit-il. «Pour éviter sa suppression, il a donc fallu remanier la manifestation et la délocaliser», déplore Daniel Ochsner.

Frustration chez les mordus

Mais le déplacement à la place Centrale fait également des mécontents. Karin Zumwald, la patronne du Faucon, au Ring, regrette que le charivari disparaisse de la vieille ville. «Encore une manifestation qui déserte le coin», commente-t-elle, forcée de constater qu’après la cérémonie d’ouverture officielle «il y avait de moins en moins de monde qui restait sur place». Daniel Mischler, responsable du charivari, se demande comment on en est arrivé là, incriminant les caprices de la météo. «Par temps sec, la vieille ville a toujours été pleine à craquer lors du charivari», fait-il remarquer. Il aurait souhaité que l’Association des cliques cacophoniques charge son comité de proposer une refonte de la manifestation plutôt que de se contenter de voter contre elle. Daniel Mischler est un mordu de carnaval: il a défilé dans les groupes pamphlétaires francophones, fut intronisé Prince Carnaval, a siégé au comité de la Guilde et a dirigé le charivari pendant des années. Il est aujourd’hui administrateur de la Cave de la Guilde du Carnaval, érigée en coopérative.

Quoi qu’il en soit, le charivari du carnaval de Bienne 2020 aura bel et bien lieu à la place Centrale, et non dans la vieille ville. La réception par les autorités n’aura pas lieu à l’Ecole d’Ingénieurs, mais au Palais des Congrès. Quant à la cérémonie d’ouverture, elle se déroulera exactement de la même manière que jadis dans la vieille ville: les cliques cacophoniques se déploieront en étoile en direction de la place Centrale, en compagnie du Prince Carnaval de cette année Marques 1er, du maire de Bienne Erich Fehr, de la Vieille Garde et des invités des autorités. «Je n’en dirai pas plus», conclut Daniel Ochsner. Et quand on lui demande s’il y a une chance qu’on revoie un jour le charivari dans la vieille ville, il répond: «Rien n’est impossible».


Mercredi 26 février, 19h30, au Ring: «Warm-Öp», spectacle de cliques cacophoniques. Le carnaval se déroulera du 27 février au 1er mars.

Mots clés: Bienne, Carnaval, Février

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