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Moutier

Le Conseil de ville sort gentiment de sa torpeur

Le vote communaliste désormais derrière eux, plus ou moins, les membres du législatif se replongent dès lundi dans des dossiers plus terre à terre. On le remarque à la lecture de l’ordre du jour, plus urbain qu’épais.

Le plan du quartier Moulin II, qui s’étend de la zone herbeuse près du rond-point du «Suisse» à l’actuelle Coop, a besoin d’une modification. Photo Matthias Käser

Par Dan Steiner

D’aucuns ne jurent que par le béton. Son côté brut de décoffrage, dans tous les sens du terme, son côté rassurant de par l’impression de solidité qu’il dégage. Or quand les bâtiments construits majoritairement à l’aide de ce matériau sont à l’abandon dans une zone où il ne devrait pas l’être, l’endroit n’a pas si fière allure. A Moutier, c’est notamment le cas de l’ancienne Coop, près du rond-point du «Suisse». C’est l’une des raisons qui poussent la Municipalité à proposer au Conseil de ville, qui se réunit lundi soir pour la première fois depuis janvier, une modification du plan de quartier Moulin II.

Déjà détaillé dans nos colonnes au terme du dépôt public par le responsable du dossier au Conseil municipal, Pascal Eschmann (aucune opposition; lire ici), ce premier point au léger ordre du jour de la séance est un passage obligé pour augmenter l’attractivité du centre-ville prévotois. S’il est accepté par le législatif, ce projet de modification de plan de quartier devra encore recevoir l’approbation finale de l’Office cantonale des affaires communales et de l’organisation du territoire. Le locataire principal de la future surface commerciale est connu des autorités.

Les travaux pourraient alors se dérouler de 2022 à 2024 si le reste des occupants est trouvé et après la délivrance du permis de construire, bien entendu. «Cela doit résoudre définitivement le problème de ce no man’s land abandonné par la Coop. L’endroit est bien placé et, une fois habillé, il montrera que le centre de la cité se développe», nous expliquait le conseiller municipal en mars.

Du vert, on grille!
A l’instar de ce qui précède, la suite est résolument urbaine. Renvoyé à ses études lors d’un précédent dépôt de motion, Pierre Roth est revenu à la charge avec son idée d’améliorer la climatisation naturelle de la ville grâce à davantage de végétalisation. Dans sa réponse, l’exécutif local se montre cette fois plus ouvert, mais recommande toutefois d’accepter son intervention sous la forme moins contraignante du postulat. L’élu PDC, assisté de trois collègues, demande en effet que les aménagistes de la cité, lorsque se présente un projet urbain, se réfèrent à un catalogue à créer de «mesures et de lignes directrices d’aménagement fraîcheur végétal». Et ce en réponse aux chaleurs estivales de plus en plus fréquentes.

Consultés, les différents services communaux impliqués estiment que la prise en compte systématique de ces directives est trop contraignante. Les conflits avec les conduites souterraines ou les zones de parcages sont par exemple mis en avant par les Travaux publics, alors que le Service des bâtiments juge que l’arborisation des écoles et places de jeux est suffisante. Bref, la Ville agit généralement au cas par cas et prend déjà la végétalisation des projets en compte.

En bus, à pied ou à vélo
Tout cela dit, on dispose encore en stock de pas moins de trois interventions traitant de sujets similaires. On se bornera toutefois à les résumer succinctement en indiquant d’abord que l’état des lieux des parcs à vélos et trottinettes communaux a été effectué, comme exigé par le Rassemblement des Prévôtois jurassiens. Pour compléter l’offre existante, le Conseil municipal a calculé un montant de 36'000 fr. Il envisage cependant qu’y aller par étapes, à coup de 5'000 fr. par an pour des remplacements d’équipements, est préférable. Il propose donc l’acceptation et le classement.

Francis Pellaton (Moutier à venir), lui, souhaitait qu’on pose deux abribus, un devant le Credit Suisse, l’autre devant la BCBE. La Ville rétorque que certains arrêts devront être adaptés à la loi sur l’égalité pour les handicapés dans un futur proche, donc qu’un postulat permettrait de temporiser. Et puis le PSA avait émis l’idée de teinter un passage pour piétons aux couleurs de l’arc-en-ciel, en signe de soutien à la cause LGBTQI+. Mais, même transformée en interpellation, cette proposition n’a pas séduit le Conseil municipal. Pas par noirceur d’âme, mais pour une question de sécurité. Fresque, illumination ou drapeaux seraient par contre envisageables.

Lendemains d’hier
Pour être complets, on rappellera que le Conseil municipal avait répondu, ces derniers mois, à deux motions urgentes déposées pendant la campagne du vote du 28 mars par l’Ensemble-Prévôtois – que l’on peut désormais désigner comme le futur ex-escadron non séparatiste? Mais tant la remise à l’ordre d’un ancien maire autonomiste que des autorités communales de Delémont n’avait pas été plébiscitée par celles de la Prévôté. On dira que c’est désormais de l’histoire ancienne...

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