Vous êtes ici

Abo

Pour le fun (3)

Le délicieux vertige de la tyrolienne

Située sur les hauteurs de Champex-Lac (VS), au sommet du télésiège de la Breya, la Woufline se démarque en offrant un panorama à couper le souffle et un trajet aller-retour dans les airs.

A priori, sur une tyrolienne, il n’y a qu’une seule manière et qu’un seul tracé pour aller du point A au point B. Héloïse Maret

 

Par Adrien Délèze

Une tyrolienne, ça se mérite. En tout cas, dans mes souvenirs de parcs aventure. Parce que, avant de s’offrir quelques secondes de fun et de vitesse, il fallait en gravir des petites échelles, tenir en équilibre sur un fil de fer, décrocher et accrocher à nouveau son mousqueton, se jeter dans une toile de corde… Mais en arrivant au sommet du télésiège de la Breya, le seul effort que j’avais dû fournir était celui de baisser la barrière de sécurité au moment de quitter Champex-Lac (VS).

Alors bien sûr, il existe plusieurs autres variantes pour atteindre la tyrolienne alpine de la Breya – qui a pour petit nom Woufline – mais on m’a demandé de réaliser un «j’ai testé pour vous la tyrolienne» et non pas «la randonnée pédestre».

Un panorama à 360 degrés
Arrivé au sommet du télésiège, à 2194 m d’altitude, Corentin Fiora, le technicien des installations de Champex, nous offre un tour d’horizon et une petite leçon de géographie. «Là, ce sont les trois Combins, ici, vous voyez les Dents du Midi. Là, c’est le Catogne et, tout au bout là-bas, on voit le Léman.» La voilà, la première sensation forte de ma matinée! Un panorama à 360 degrés à couper le souffle, baigné par un soleil estival. Nous prenons ensuite la direction de l’arête de la Breya pour rejoindre le départ de la tyrolienne. A peine le temps de se mettre en marche que nous sommes déjà arrivés. Curieux, j’essaie du coin de l’œil d’observer ce qui m’attend. Mais pour le moment, tout ce que je vois, ce sont une passerelle de départ, une combe et un pierrier, et plus de 500 mètres plus loin, deux drapeaux, l’un suisse, l’autre valaisan.

Avant de s’élancer, il faut s’équiper. Sarah et Méline, les exploitantes de la Woufline sont aux petits soins. Baudrier, casque et gants enfilés, le grand moment se rapproche. Est-ce que je suis stressé? Pas tout à fait.

A priori, sur une tyrolienne, il n’y a qu’une seule manière et qu’un seul tracé pour aller du point A au point B. Il suffit de laisser faire. Comme à chaque départ, Corentin ouvre la voie pour me «réceptionner» au bout du câble, 540 mètres plus loin. Je le regarde faire.

Enfin, en réalité je regarde plutôt son ombre qui semble flotter à toute vitesse sur le pierrier de la combe de la Breya. Une trentaine de secondes plus tard, c’est mon tour. Sécurisé par Sarah, les deux mains agrippées aux supports de la poulie, assis sur le ponton, calé dans mon baudrier, je me laisse glisser dans le vide. Rapidement, je prends de la vitesse et, en dessous de moi, les mètres commencent à s’empiler. Mais il y a tellement à voir autour, tout près ou très loin, qu’on en oublie de regarder en bas.

J’en oublie d’ailleurs aussi la vitesse, le bruit de ma poulie et le vent qui me fait plisser les paupières. L’instant est magique et le temps semble s’être ralenti. La proximité du drapeau rouge à croix blanche me ramène cependant à la réalité. On ne peut pas dire que le freinage se fait dans la légèreté, mais la réception, elle, est plutôt coulante. Mon séjour dans les airs se termine en douceur.

Un retour dans les airs
Se termine? En réalité pas vraiment. Et c’est sans doute ce qui fait la force et le charme de la tyrolienne de la Breya: elle se décline au pluriel. Sur l’arête, un petit sentier – aménagé par Corentin et ses collègues au cœur d’un pierrier – nous emmène vers la seconde passerelle de départ, celle au drapeau valaisan.

Cette fois-ci, j’ouvre la voie. Les 570 mètres du retour sont au moins autant bons que ceux de l’aller. J’en ai les yeux qui pleurent. Bon, plutôt à cause de la vitesse et du soleil, mais l’intention y est. Et de retour sur la terre ferme, je n’ai qu’une seule envie, recommencer.

 

Infos pratiques

540 mètres à l’aller, 570 mètres au retour. Mises bout à bout, les tyroliennes de la Breya forment «la plus longue tyrolienne de Suisse romande». Inaugurée en septembre 2017, la Woufline du Pays du Saint-Bernard est ouverte au public tous les jours de début juillet à mi-septembre entre 9 heures et 16heures. Durant tout le mois de juin et de mi-septembre à mi-octobre, elle est également accessible durant les week-ends. Les réservations – vivement recommandées – peuvent se faire par téléphone au 027 783 13 44 ou sur le site internet du Pays du Saint-Bernard: www.saint-bernard.ch.

Les tyroliennes alpines se trouvent sur les hauteurs de Champex-Lac (VS). Un parking est disponible au bas du télésiège de la Breya. Le prix d’un billet combiné télésiège-tyroliennes est de 34.- pour les adultes, 31.- pour les jeunes (de 15 à 20 ans) et de 29.- pour les enfants.

A noter que l’activité est accessible à tous les enfants, puisqu’elle peut se faire en compagnie d’un parent ou d’un exploitant. Depuis la station d’arrivée du télésiège, deux petites minutes de marche suffisent pour se rendre au départ de la Woufline. L’équipement (baudrier, casque et gants) est fourni sur place. Sept minutes de marche, dans un pierrier, séparent l’arrivée de la première tyrolienne du départ de la seconde.

Articles correspondant: Région »