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Swatch Group

Le géant confiant pour 2019

Lors de sa conférence de presse annuelle qui s’est tenue dans son nouvel écrin, le numéro un mondial de l’horlogerie est revenu sur ses résultats 2018 et quelques-unes de ses dernières réalisations.

Installée au 4e étage du bâtiment de la Cité du Temps, à la jonction entre le siège de Swatch et celui d’Omega, la salle de conférences Nicolas G. Hayek a été utilisée pour la première fois hier lors de la conférence de presse du Swatch Group. Peter-Samu

Par Philippe Oudot


C’est dans la magnifique salle de conférences Nicolas G. Hayek, perchée en haut du bâtiment de la Cité du Temps, à la jonction entre le siège de Swatch et celui d’Omega, que Nick Hayek et son staff avaient convié les médias, hier, pour la conférence de presse annuelle du groupe. L’occasion, pour le CEO, de souligner qu’après une très bonne année 2018, les bons résultats semblaient se poursuivre, au vu du 1er trimestre 2019.

En effet, malgré les incertitudes politico-économiques, le climat de consommation reste très positif, que ce sont en Chine, aux Etats-Unis ou en Suisse. Apropos de la Chine, il a rappelé que le Swatch Group y était le leader dans tous les segments, avec toutes ses marques. Et vu l’importance de ce marché de plus de 1,3 milliard d’habitants et de sa classe moyenne friande et connaisseuse de produits horlogers, il n’est pas étonnant que le Swatch Group réalise plus d’un tiers de son chiffre d’affaires dans ce qu’on appelle la Grande Chine (avec Taïwan, Hong Kong et Macao).

Directeur financier, Thierry Kenel est revenu sur les principaux éléments de l’exercice 2018. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires net de 8,475milliards de francs, en hausse de 6,1%par rapport à l’année précédente. Le résultat opérationnel a augmenté de 15,2%, à 1,154milliard. Quant au bénéfice net, il s’est élevé à 867mios (+14,8%).

Au niveau des marchés, l’Asie (Moyen-Orient compris) représente plus de trois cinquièmes des ventes (61,6%), la Grande Chine pesant à elle seule 36,5%. Le groupe a réalisé 28%de ses résultats en Europe, dont 8,8% pour la Suisse. Aelle seule, cette dernière pèse davantage que le marché américain (8,6%).

Si tous les segments ont enregistré une progression par rapport à l’an dernier, c’est celui du luxe qui a fait les meilleurs résultats, a indiqué Thierry Kenel. Il a aussi souligné la part croissante de l’e-commerce. Au niveau de la production, le groupe a utilisé ses infrastructures à pleine capacité, ce qui n’a pas empêché un certain engorgement et des retards de livraison dans le secteur de l’habillage.

Parmi les principales innovations, le directeur financier a cité le développement du nouveau ressort de balancier en Nivachron, un nouvel alliage amagnétique qui sera progressivement introduit dans tous les mouvements mécaniques du groupe. Quant aux investissements, ils se sont élevés à pratiquement 700mios l’an dernier, dont 244 pour des équipements techniques.

Pas besoin de Baselworld
Interpellé à l’heure des questions à propos des conséquences que pourrait avoir l’absence du Swatch Group à Baselworld, qui ouvre ses portes la semaine prochaine, Nick Hayek a répondu qu’il fallait poser la question aux responsables du Salon. «Nous n’avons jamais eu besoin de Baselworld pour nos marques, car nous sommes présents dans le monde entier et pouvons y rencontrer les revendeurs», a-t-il asséné. Mais si le Swatch Group ne sera pas à Bâle, il pourra néanmoins accueillir les professionnels qui souhaitent venir découvrir les dernières nouveautés.

Apropos des manifestations des gilets jaunes en France, Nick Hayek a reconnu qu’elles avaient un impact certain sur les résultats dans l’Hexagone, non seulement sur le marché intérieur, mais aussi et surtout sur les achats de touristes, qui évitent désormais ce pays dans leur tour d’Europe.

Il a aussi été question du développement des nouvelles batteries sur lesquelles travaille la société Belenos, promises à un bel avenir grâce à l’électromobilité. Mougahed Darwish, membre de la direction générale, a indiqué que l’entreprise poursuivait ses recherches, mais que le projet avait pris un peu de retard. En effet, plutôt que de se lancer dans la technologie actuelle en cherchant simplement à l’améliorer, les spécialistes ont opté pour une nouvelle approche, beaucoup plus performante, basée sur l’électrolyse solide. Mais cela prend plus de temps…

 

Le nouveau calibre 321, réplique exacte de l’original

Cette année 2019 marque le 50e anniversaire du premier pas de l’homme sur la Lune. Une occasion dont Omega entend profiter puisque les astronautes américains portaient une montre chronographe Speedmaster au poignet. Ce garde-temps avait été dûment sélectionné par la NASApour ses missions lunaires. Cette montre était équipée du calibre 321, un mouvement robuste et élégant, devenu iconique. Hier, Raynald Aeschlimann, CEOet président d’Omega, a annoncé que la marque avait décidé de relancer ce mouvement emblématique, un demi-siècle après la fin de la production de ce calibre mythique.

Pour redonner vie à ce mouvement, Omega a constitué un groupe de travail composé de chercheurs, d’ingénieurs, d’historiens et bien sûr d’horlogers les plus expérimentés. Et comme Omega a le privilège d’exposer dans son musée la Speedmaster que portait au poignet Gene Cernan, le dernier astronaute à avoir foulé le sol lunaire, les spécialistes ont choisi d’analyser cette pièce d’exception pour reproduire le mouvement aussi fidèlement que possible. Et comme il n’était pas envisageable de la démonter, celle-ci appartenant au Gouvernement américain, «elle a été scannée par tomographie afin de pouvoir en observer l’intérieur et de reproduire fidèlement les quelque 220 composants», a expliqué Raynald Aeschlimann.

Le nouveau calibre 321 est donc une réplique parfaite du mouvement d’origine, les pièces les plus emblématiques ayant ainsi pu être refabriquées conformément aux spécifications d’origine. Qui plus est, a poursuivi le CEO, le fonctionnement du mouvement a pu être amélioré grâce à l’utilisation des nouvelles technologies.

Enfin, a précisé Raynald Aeschlimann, pour chaque mouvement, l’assemblage, de même que l’assemblage de la tête de montre et du bracelet, seront réalisés par un seul et même horloger.

 

Un écrin de bois et de lumière signé Shigeru Ban

Le nouveau siège de Swatch, dont les travaux de construction ont démarré en 2014, est l’œuvre de l’architecte japonais Shigeru Ban, tout comme le bâtiment de la nouvelle manufacture Omega et la Cité du Temps, à la jonction entre les deux. Un créateur dont la vision est fortement liée à l’environnement et la nature. D’où le choix du bois.

Comme l’a souligné Carlo Giordanetti, directeur des créations de Swatch, le nouveau siège de la marque fun du Swatch Group est doté d’une gigantesque charpente de bois voûtée dont les éléments s’entrecroisent pour former quelque 2800alvéoles. Mesurant 140m de long par 35 de large, cette bâtisse en forme de serpent culmine à 27m de haut et offre quelque 400 places de travail. Il a précisé que les près de 2000m³ de bois utilisés pour cette construction provenaient exclusivement de forêts suisses, et que ce volume correspondait à la quantité de bois qui y pousse en tout juste… deux heures. Et pour donner une idée de la taille du bâtiment, Carlo Giordanetti a indiqué que mises bout à bout, les quelque 4600poutres utilisées pour la charpente mesuraient quelque… 11km de long! Quant à l’intérieur de l’édifice, il offre une surface au sol de 25000m².

La façade voûtée en bois du bâtiment mesure quelque 11000m² et traverse la rue Nicolas G. Hayek pour venir coiffer la Cité du Temps. Ce bâtiment entièrement vitré abritera le musée Swatch, mais également le musée Omega, faisant ainsi le lien entre héritage et modernité. «De par leur conception et leur transparence, ces bâtiments correspondent pleinement à l’ADNde Swatch, a indiqué Carlo Giordanetti.

Au 4e étage de la Cité du Temps se trouve un vaste hall de conférence Nicolas G. Hayek. De forme ovale, il mesure de 31m de long par 22 de large. D’une capacité de 400 personnes, cette salle est équipée d’équipements techniques de pointe, comme cet immense écran LED incurvé de 9,6m par 2,7m, qui permet d’afficher simultanément plusieurs images et vidéos.

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