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Reconvilier

Le ju-jitsu de retour au dojo

On pratique à nouveau le ju-jitsu au Judo-Club de Reconvilier, qui possède une section dédiée à cet art martial grâce à un professeur très qualifié en la matière.

Les adeptes de ju-jitsu bénéficient des conseils de Cédric Frère de Subreville Gerber r

Sélim Biedermann

Qu’est-ce que le ju-jitsu? Un sport qui a retrouvé sa place dans le Jura bernois, à Reconvilier. Ou plutôt «un véritable état d’esprit, un art de vivre», dit-on du côté du Judo-Club du lieu, qui a rouvert, après 10années de stand-by, une section qui lui est dédiée grâce à l’expertise du nouveau coach Cédric Frère de Subreville.
Les adeptes ne sont pour l’instant que six, dont trois dames, mais «l’objectif est de monter bientôt l’effectif à une quinzaine de personnes», espère le président Yan Rausis. Soit un mélange d’athlètes de20 à 50ans de différents niveaux qui s’entraînent ensemble à raison d’une fois par semaine, le jeudi soir, au Dojo sis au sous-sol de la halle de gymnastique, entre19h et20h30. «Ce sont des gens qui viennent du kung-fu, du karaté ou du judo et qui désirent développer davantage l’équilibre mental propre au ju-jitsu. C’est-à-dire prendre en quelque sorte conscience de ses membres, en apprenant à les travailler.»
Juste avant la pratique des grands, deux enfants enfilent leur kimono et s’essaient aussi à cet art martial. Il n’y a pas d’âge pour le ju-jitsu, vraiment pas: ils n’ont que 5ans! «Chez les plus jeunes également, nous aimerions pouvoir augmenter le nombre de participants», glisse le dirigeant. Et ce dans un délai plus ou moins court. «On n’est encore qu’une petite structure, mais comme le travail y est effectué avec sérieux, celui-ci devrait porter ses fruits.»
 

Entre de bonnes mains
Tous les élèves se retrouvent entre de bonnes mains avec Cédric Frère de Subreville, l’unique professeur. Un expert en la matière, qui vit par ailleurs à Courtelary. «Il est vraiment plongé dans ce monde, très qualifié, avec une vingtaine d’années de pratique derrière lui. Il est cinquième dan», précise Yan Rausis, quant à lui citoyen de Malleray.
Mais le pôle du Jura bernois de cette discipline japonaise se situe bel et bien à Reconvilier. «Bénéficier d’un coach d’une stature pareille est une opportunité pour le club», explique le président. Cédric Frère de Subreville a aussi sous son aile une quinzaine de ju-jitsukas à Bienne et autant à LaChaux-de-Fonds. Cela fait une année qu’il œuvre désormais au JCR.
«Un précédent entraîneur avait instauré à l’époque le ju-jitsu dans notre club (réd:fondé en1964). Mais après quelques années, il est parti dans celui de Delémont.» Yan Rausis, pour sa part en poste depuis deux ans, est donc tout heureux de la venue du nouveau maître, sur qui repose cette section de ce que l’on peut qualifier comme «l’ancêtre du judo», relève-t-il.
 

«Coordonner ses gestes par rapport à ceux de l’autre»
Le président poursuit: «Ce sport a un grand défaut de communication. Il demeure moins connu et répandu que le judo, alors que les techniques de défense et d’attaque sont plus abouties.» En plus de l’aspect mental qui s’en dégage, il fait aussi la part belle à la maîtrise du corps. «Les frappes sont retenues», explique Yan Rausis. «C’est beaucoup basé sur les clés de bras et les étranglements. Il s’agit de coordonner ses gestes par rapport à ceux de l’autre.» Celui-ci s’apparente ainsi plus à un partenaire qu’à un adversaire.
D’ailleurs, une des particularités du ju-jitsu traditionnel –au contraire du brésilien, où l’on ne retient pas ses coups– réside dans le fait que les compétitions sont très rares. En tout cas en Suisse, avec seulement deux clubs qui y prennent part. Ce qui n’est pas le cas du JCR. A Reconvilier, on parle essentiellement d’«école de vie».

Mots clés: Reconvilier, Judo, ju-jitsu, Dojo

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