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Le plusQ’île refait son cirque

Il revient pour nous jouer de jolis tours: le festival des arts vivants a bravé les incertitudes pour se produire cette année. Sous forme réduite, il se renomme minusQ’île.

Les 11 et 12 juin, le duo de cascadeuses Quat’fers en l’air présentera «Gravir», un spectacle en apesanteur. Lluc Miralles

Par Maeva Pleines

Il a fallu jouer aux équilibristes pour assurer une édition 2021 malgré les incertitudes liées au Covid. Mais l’équipe du plusQu’île l’a fait! Elle donne ainsi rendez-vous au public, avec billet, de mercredi à dimanche. «Après le jubilé de 10ans avorté l’année dernière, notre objectif principal était d’organiser cette édition coûte que coûte. Pour les artistes, pour la survie du festival, et bien sûr pour le public», souffle la directrice artistique Nina Pigné. La décision ayant nécessairement été prise avant les derniers allégements du Conseil fédéral, il a fallu voir les choses en plus petit, se montrer flexible et croiser les doigts. Un format réduit a donc été prévu et le nom du festival a été changé, non sans humour, en minusQ’île. 
Pas de bucoliques chapiteaux cette année, mais les joies du plein air, des chaises pliables distribuées à l’entrée et une sélection de spectateurs beaucoup plus intimiste que d’habitude. «Nous avons été obligés de renoncer à nos valeurs de circulation libre en instaurant une billeterie. Un choix nécessaire pour réguler le nombre de visiteurs, regrette Nina Pigné. La jauge est ainsi fixée à 100par spectacle. «Il aurait théoriquement été autorisé de placer 300personnes assises mais il n’aurait pas été possible de bien voir les performances, tout en respectant la distance de sécurité», justifie la responsable. 
Le système de billets permet également d’honorer le travail des artistes en leur assurant une rémunération correcte. «En temps normal, nous préférons être accessibles à tous et, ainsi, favoriser les rencontres. En week-end, nous pouvions accueillir jusqu’à 2000curieux. Mais, avec les limites actuelles, une collecte au chapeau n’aurait pas été viable», conclut Nina Pigné. Afin de conserver une certaine flexibilité, selon les possibilités financières des familles, il existe toutefois plusieurs formules: des billets standards et d’autres de soutien, un peu plus onéreux. 
Compagnies suisses
Les pass d’entrée fonctionnent par blocs, donnant accès à deux ou trois représentations. Au choix: six compagnies feront leur numéro de cirque ou d’art de rue. La plupart des artistes viennent de Suisse et sont des habitués du festival. «Nous souhaitions soutenir la vie culturelle locale... et nous craignions les restrictions de voyage. Cela nous permet également de compter sur des valeurs sûres, bien connues et attendues par le public», souligne Nina Pigné. Et d’ajouter que trois compagnies présenteront des premières, ce qui représente une plus-value pour le festival tout en permettant aux artistes de présenter des projets en dormance depuis une année.
L’ambiance se fera poétique, grâce aux notes d’Armelle et son piano Pistache offrant un interlude aux spectacles. Toujours en musique, la compagnie FaDa, de Genève, proposera une tragi-comédie «pour deux idiots, un triporteur et un poisson». Quant aux équipes de Buffpapier et Têtes de Mules, elles s’associent pour la première fois dans un jeu forain apocalyptique nommé Calypso. Un frisson sera également garanti par les cascadeuses des Quat’fers en l’air. «Nous sommes très heureux d’accueillir ce duo déjanté, notamment car il est rare de voir des formations 100% féminines. Suite à une édition complètement masculine en 2018, je prête désormais attention à cet aspect, car la représentation n’est pas toujours équilibrée dans les arts du cirque», note Nina Pigné.

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