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Parti socialiste romand

Le PSR comme Zidane et Maradona

Trois députés au lieu de deux et Christophe Gagnebin au gouvernement: limpide, l’objectif.

Samantha Dunning, Christophe Gagnebin, Mohamed Hamdaoui, Laura Renggli, Pascal Oberholzer et Mamadou Diop (de droite à gauche): tous unis pour le reconquête de la majorité rose-verte au gouvernement. Voire au parlement. Photo:Matthias Kaeser

Pierre-Alain Brenzikofer

Toujours avide de rappeler qu’un vrai socialiste n’est pas dépourvu d’humour, Mohamed Hamdaoui a osé cette devinette, hier, lors de la conférence de presse destinée à présenter la liste du Parti socialiste romand de Bienne (PSR): «Quel est le point commun entre le PSR, Maradona, Zidane, et Pelé ?» Trois personnes, on le rappellera pour les étourdis, qui évolu(ai)ent dans la sphère footbalistique et non dans la défense des damnés de la terre. Eh bien, ces trois stars portaient le numéro 10. Ce chiffre 10 qui est aussi celui de la liste PSR au parlement, donc.

«Tout cela pour dire que nous ne sommes pas partis pour faire de la figuration, a martelé  Mohamed Hamdaoui. Chez nous, pas de faire valoir ou de porteur d’eau.»

Raison pour laquelle les 11 candidats (sur 13) présents hier à la conférence de presse se sont tous exprimés. Ils espèrent bel et bien décrocher un troisième siège au parlement et évidemment propulser le Tramelot Christophe Gagnebin au gouvernement, façon de regagner cette majorité rose-verte perdue il y a deux ans. Pour en revenir à cette liste 10, «elle respecte au mieux la mixité et la diversité, aussi bien au niveau du sexe, de la formation professionnelle, de l’âge, des origines et des centres d’intérêt politique», foi de Mohamed Hamdaoui, apôtre de la laïcité.

Invité d’honneur, en quelque sorte, Christophe Gagnebin a rappelé que le PS cantonal avait aussi choisi Bienne (voir ci-dessous) pour souligner l’importance qu’il accorde au bilinguisme. Evoquant son parcours, l’homme a rappelé qu’il avait toujours soutenu le point de vue selon lequel le Jura bernois et Bienne devaient se rapprocher, défendre ensemble les intérêts francophones face à la majorité alémanique, contribuer à ouvrir ce canton davantage encore à la Suisse romande. Il a évidemment glissé que le rôle du Jura bernois serait déterminant pour la reconquête de la majorité rose-verte au gouvernement.

Bien évidemment, les divers candidats ont eu l’occasion de défendre les nombreuses valeurs qui leur tiennent à cœur. L’enseignant Manuel Jacot a ainsi plaidé pour une école forte, mais surtout pour une égalité des chances:«C’est à l’école que se joue le futur du canton.Malheureusement, c’est aussi à l’école que nous ne parvenons pas à former certains élèves.» Allusion à ceux qui sont en décrochage scolaire, qui vivent des situations familiales difficiles. Pour tout cela et aussi pour ceux-là, le PSR militera pour des investissements dignes de ce nom dans l’enseignement.

Ah! cet Axe Ouest...
Christiane Vlaiculescu-Graf s’est attachée à relever les nombreux désavantages, selon elle, d’un Axe Ouest de l’A5 tel que prévu actuellement: «Je viens tout juste d’apprendre qu’on va proposer une nouvelle alternative qui cheminerait au bord du lac tout en raccourcissant le trajet de trois kilomètres, a-t-elle révélé hier soir. Mais je n’en sais pas davantage.» Affaire à suivre, comme on dit toujours. Concernant le projet actuel, l’oratrice à tour à tour dénoncé destructions massives, atteintes à la qualité de la vie et prix qualifié d’exorbitant. Tout comme elle s’est interrogée sur la réduction du trafic promise, la pertinence de travées à ciel ouvert et sur le passage abrupt de multipistes de contournement à une seule voie, etc. «Les gens actuellement satisfaits par la variante concernée sont ceux qui ne sont pas touchés, a-t-elle déploré. Or, une politique se doit de penser à tous les citoyens. Enfin, une ville qui se coupe de son bord du lac est une ville qui se prive de quelque chose de capital», a-t-elle conclu.

Le troisième âge, cet exclu
Forcément, le PSR est sensible aux nombreux problèmes rencontrés par le troisième âge, comme par les personnes qui touchent l’aide sociale: «Elles doivent vivre dans la dignité. Mais, actuellement, pour beaucoup d’entre elles, ce n’est plus possible», a insisté Caroline Jean-Quartier. La faute, selon elle, aux décisions prises par la majorité bourgeoise du parlement. «La nouvelle loi sur l’aide sociale doit être modifiée. Il n’est pas possible que le canton de Berne ne respecte pas les normes CSIAS, valables dans toute la Suisse», a-t-elle plaidé.

Une politique financière humaniste
Cheval de bataille du PSR comme du PS, la politique financière a longuement été détaillée par la députée Samantha Dunning. A l’entendre, il est nécessaire d’avoir des finances saines pour garantir un service public de qualité et développer le potentiel du canton. Car ils sont ambitieux pour ce dernier, les camarades. Ils aspirent tout à la fois à une école forte, à un réseau routier prenant en compte les besoins des habitants. Sans oublier, bien sûr, les transports publics.

Romand d’amour
«Nous voulons encore une politique du troisième âge qui garde nos aînés actifs et autonomes le plus longtemps possible et enfin que ce canton soit réellement bilingue», a encore énuméré Samantha Dunning. Alors, même si le parti n’est pas fondamentalement opposé aux rabais fiscaux, il exige qu’ils soient octroyés à certaines conditions telles que des contreparties sociales. Samantha Dunning a cité à ce propos des efforts particuliers pour l’insertion ou la réinsertion professionnelle: «Comment la droite et l’exécutif peuvent-ils envisager d’effectuer des économies sur le dos de la population, alors que les finances cantonales sont relativement saines?» a amèrement déploré la politicienne. Et puisque le PSR est avant tout romand, Pascal Oberholzer, à l’origine du groupe Facebook «Discriminations des francophones de Bienne» – déjà 1100 abonnés, donc – s’est fait le chantre d’une francophonie bien comprise: «Longtemps, on a mis de telles revendications sur le compte de la Question jurassienne. Mais elle n’est plus d’actualité. Alors, qu’on s’occupe vraiment des Romands et qu’on ne parle plus de minorité à Bienne. Avec 42%, ce n’est pas une minorité, mais bien une communauté francophone!»

Parti égalitaire, le PSR a fait parler tous les candidats présents, hier. On en fera de même  pour glisser que pour Pierre Ogi, plus on paye d’impôts, plus on est riche. Que pour José Duarte, il faut soigner la formation continue. A raison, Madadou Diop ne veut pas laisser aux Verts la responsabilité de la transition énergétique. Quant à Laura Renggli, elle soutient que le bilinguisme doit exister dans la bouche des gens. Cette fois, on n’a vraiment plus de place...

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