Vous êtes ici

Abo

Installations sportives

Le ras-le-bol des clubs biennois

La Ville de Bienne n'a toujours pas trouvé de solution pour régler le problème des vestiaires au Marais de Mâche, ce qui agace les Seelanders et les Bienna Jets.

Les infrastructures du Marais de Mâche sont dans un état de délabrement avancé (photo Stefan Leimer)

Christian Kobi

Cette fois, la coupe est pleine pour les Bienne Seelanders (inline hockey) et les Bienna Jets (football américain). Lassés de voir le dossier des vestiaires au Marais de Mâche traîner depuis des années, les dirigeants des deux clubs ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol auprès des autorités de la Ville de Bienne.

La cause de leur courroux? L’abandon du dernier projet en date, qui prévoyait la construction de vestiaires flambant neufs pour remplacer les vétustes containers dans lesquels les sportifs doivent se changer depuis des décennies.

Dans un courrier adressé en début d’année à Cédric Némitz, directeur de la Formation, de la culture et du sport, le président des Bienna Jets Gérald Koehn estime que la situation est devenue «inacceptable». Il déplore que son équipe, qui existe depuis 17ans, ne dispose toujours pas de vestiaires dignes de ce nom. «De plus, les installations sanitaires publiques disponibles sont une catastrophe aussi bien pour les équipes que pour les spectateurs, en particulier pour les femmes», ajoute-t-il.

L’absence d’un abri est aussi évoquée: «Si l’on s’entraîne alors qu’il pleut, toutes nos affaires prennent l’eau.»

Projet à nouveau trop cher
Pourtant, il y a une année, le Conseil municipal annonçait que les phases d’avant-projet et de remaniement étaient achevées. Il souhaitait accorder une augmentation de 135000 francs du crédit d’engagement afin d’élaborer un projet final de nouveaux vestiaires et un avant-projet de toiture du terrain d’inline hockey. Sous réserve de l’acceptation du projet par le Conseil de ville, il prévoyait que les travaux de construction puissent débuter et se terminer en 2017.

Mais le temps a passé, et rien n’a bougé. Dans sa réponse à Gérald Koehn, Cédric Némitz indique que le projet a été abandonné en raison de son coût trop élevé. Le conseiller municipal mentionne aussi le fait que le terrain se trouve sur une ancienne décharge, ce qui n’est pas sans poser des problèmes au niveau de la future construction.

Le montant de ce dernier projet se montait à quelque 2,5millions de fr., selon le président des Seelanders Michel Hirt. «C’est un montant trop élevé pour ce qui était prévu, à savoir la construction de deux vestiaires trop petits pour accueillir des équipes d’inline ou de football américain», s’agace-t-il. «De plus, le projet ne prévoyait même pas de local pour stocker notre matériel. Nous avons perdu une année.»

Les Seelanders menacés
Ce n’est pas la première fois qu’un projet qui semblait à portée de main est abandonné. En 2009, le bureau Apart-Architectes avait remporté le concours d’architecture pour son projet «Mimikry». Mais, devisés à quelque 5 millions de fr., les luxueux vestiaires Mimikry avaient finalement été mis sur la touche. Trop chers. «La Ville ne veut pas de provisoire mais un beau projet qui puisse tenir 45 ans et qui s’avère au final toujours trop cher», regrette Gérald Koehn au micro de Canal3. «Nous ne voulons pas du luxe, mais juste une solution acceptable.»

L’avis est évidemment partagé par les Seelanders, sur qui plane une menace supplémentaire. En  janvier, le club triple champion de Suisse en titre a reçu une lettre de la Fédération suisse de inline hockey qui lui enjoint de se mettre aux normes au plus vite. Elle exige des garanties écrites de la Ville de Bienne concernant la réalisation de vestiaires d’ici mars 2018, sous peine de ne plus pouvoir utiliser le terrain du Marais de Mâche après cette date.

Vestiaires à 200 mètres
Pour répondre aux normes, les terrains de jeu doivent être équipés de deux vestiaires se trouvant à moins de 200m de la place de jeu et pouvant accueillir au minimum 18 joueurs et leurs équipements, ainsi que des toilettes et des douches en suffisance. On est loin du compte aujourd’hui. Utilisés lors des matches, les vestiaires de l’école du Battenberg se situent à 350m du terrain.

Les containers du Marais de Mâche, avec une seule et unique douche, sont eux tellement repoussants que personne n’ose plus s’y aventurer. «La situation est telle que nos équipes se rechangent dehors», écrivent les Seelanders sur leur site internet.

Contactées, les autorités biennoises n’ont pas souhaité faire de commentaires sur l’avancée du dossier. Elles précisent juste que les départements concernés ont formulé des propositions qui seront soumises au Municipal, lequel communiquera la solution choisie en temps voulu.

Articles correspondant: Région »