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Saint-Imier

Le sol pollué pourrait être à l’origine du retard

On l’espérait pour 2015, mais le futur magasin Migros n’est toujours pas en chantier entre les voies CFF et les anciens abattoirs. De nouvelles séances sont prévues prochainement.

Le terrain prévu pour accueillir la future Migros est pollué aux métaux lourds. Blaise Droz

Blaise Droz

A l’occasion de la dernière séance du Conseil de ville imérien, l’élu socialiste Gerolamo Pepe s’était inquiété du retard considérable pris par le projet de construction du nouveau magasin Migros à Saint-Imier, plus précisément à l’Est du village entre les voies CFF et les anciens abattoirs. La question du représentant du PS ne manquait pas de pertinence, sachant que lors de la première révélation de l’existence de ce projet (Journal du Jura du 14 mai 2014) il était question d’une ouverture possible du nouveau magasin dès 2015. C’est ce que nous avait confié à l’époque la directrice de Migros Neuchâtel-Fribourg, Marcelle Junod.

Son langage était clair, l’actuelle Migros en sous-sol à la rue Baptiste-Savoye 62, auquel on accède par la Rue du Pont, ne répond plus aux critères en vigueur et doit être abandonnée. Désireuse de rester dans le Vallon et en particulier à Saint-Imier, la coopérative avait multiplié les contacts avec l’ancien maire Stéphane Boillat et un terrain sis au bord des voies CFF à l’Est de la gare avait été pressenti. En mai 2015, le Conseil de ville acceptait de vendre une des parcelles nécessaires à l’implantation de la future Migros, d’aménager les alentours et de renforcer l’alimentation électrique. L’autre parcelle nécessaire à cette implantation avait été vendue à Migros par les CFF. Tout se mettait en place dans les meilleures conditions possibles et la suite aurait dû se dérouler rapidement. Evoqué pendant un temps, le projet de construire des appartements où même un hôtel à l’étage supérieur avait fait long feu. Il était question d’un magasin de plain-pied avec un parking souterrain.

Des détails en décembre
Peu disert quant à ce dossier, le maire Patrick Tanner avait promis à Gerolamo Pepe de lui répondre lors de la séance de décembre du Conseil de ville. Du côté de la Migros, notre demande de renseignements s’est vue opposer un délai d’attente «parce que plusieurs séances auront lieu prochainement.»

 Après plus de trois ans d’évolution de ce dossier, le moins que l’on puisse dire est que ce silence pèse lourd. Aussi lourd peut-être que... des métaux lourds !

Ce que l’on sait
Au village une rumeur circulait depuis quelques temps. Le terrain vendu par les CFF aurait été pollué par des résidus provenant des très anciennes locomotives à vapeur, cette parcelle aurait servi à collecter ce type de déchets. A l’Office cantonal des eaux et des déchets, Olivier Kissling n’est pas de cet avis. Il concède que parmi la masse de déchets inertes faits principalement de terre mais aussi de  pierres, tuiles, planelles et ferraille qui constitue le remblai, on trouve aussi quelques scories, cependant le problème n’est pas là. «En fait, note-t-il, ces remblais contiennent des métaux lourds d’origine inconnue. Ils ne s’y trouvent pas dans une quantité massive qui obligerait le propriétaire du terrain à l’assainir et cette parcelle reste constructible. Cependant, en cas de terrassement, les matériaux extraits nécessiteraient un traitement approprié plus onéreux que la simple mise en décharge de matériaux inertes.»

 Il n’appartient pas à Olivier Kissling de dire si telle est la cause du retard pris par le projet, mais les citoyens peuvent le supposer.

Ce que l’on suppose
Dans ce contexte, il n’est pas impossible que le projet se concrétise sans sous-sol afin d’éviter de devoir évacuer des matériaux contaminés. On entend dire en ville que le projet pourrait comporter un magasin au rez-de-chaussée surmonté d’un parking à l’étage. Quant à la surface de vente, si l’on se réfère aux premières informations données par Migros en 2014, elles ne seraient pas substantiellement différentes de celles de l’actuel magasin.

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