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Bienne

Le X-Project a lancé son opération sauvetage

L'institution a réagi aux coupes dans les subventions proposées par le Conseil municipal.

Photos archives

Didier Nieto

Les coupes dans les subventions prévues dans le Budget 2014 continuent de provoquer des réactions (voir notre édition du 25 septembre). Le X-Project, qui loue des locaux à de jeunes adultes pour réaliser différents projets culturels, compte parmi la vingtaine d’institutions concernées par ces restrictions. L’association a lancé un cri d’alarme à l’attention des conseillers de ville, qui devront se prononcer sur le plan budgétaire les 23 et 24 octobre. «Nous les avons invités hier soir à découvrir ce que nous faisons à l’intérieur de nos murs, pour qu’ils se rendent compte de la diversité des projets menés par les jeunes ici», explique Sandrine Hilfiker, membre du comité du X-Project.$

Précision sur les chiffres

Plus important encore, la responsable entend rétablir la vérité des chiffres. D’après les montants communiqués par la Ville, l’institution touche actuellement 383400 fr de subvention par année. Le Budget 2014 prévoit d’amputer cette somme de 70000 fr, soit la réduire à 313400fr. «Mais cela ne correspond pas à la réalité de ce que nous touchons effectivement, nuance Sandrine Hilfiker. Car sur ces 383400 fr., 293000 fr. correspondent à la valeur du terrain et du bâtiment, que la Ville met à notre disposition.»
Ainsi, le X-Project touche un subside effectif de 90000 fr. Un montant qui passerait donc à 20000 fr. si les coupes budgétaires proposées par le Conseil municipal sont approuvées par le parlement. Le budget annuel de l’institution pour 2014 s’élèverait alors à 170000 fr. contre  240000 fr. actuellement. «Nous pourrions gérer cette perte l’année prochaine, estime toutefois Sandrine Hilfiker, mais il faudrait mettre toute notre énergie dans la recherche d’autres sources de financement».
Beatrice Bösiger, de l’équipe de gestion, fait preuve de plus de retenue: «Il est plus facile de trouver des financements lorsqu’il s’agit de soutenir un projet spécifique, comme le skatepark, que pour supporter des coûts tels que les frais de personnel ou d’électricité.»
Consciente que la Ville n’a plus d’argent, Sandrine Hilfiker assure ne pas être en colère contre les autorités. Elle ne cache en revanche pas sa consternation quant à la soudaineté des coupes budgétaires: «Il me semble que de telles réductions, pour l’ensemble des institutions touchées, auraient pu être prévues depuis des années.» La responsable préfère attendre la décision du Conseil de ville avant de se projeter dans un futur qui, de toute manière, est entouré d’incertitudes. «Il nous faudra nous adapter aux subventions que nous toucherons, quitte à changer notre fonctionnement et notre stratégie.» Par contre, elle exclut de faire des compromis quant à «l’esprit» qui anime les lieux: «Nous n’augmenterons pas le loyer des locaux que nous louons, cela irait à l’encontre de nos valeurs éthiques. Nous préférerons encore fermer.»

Future relocalisation

Les subventions allouées au X-Project ne sont pas la seule inconnue qui concerne l’avenir de l’institution. Son emplacement fait également l’objet d’interrogation. Dans le cadre du plan de quartier «Zone centrale du Masterplan n°2», dont le périmètre s’étend entre la rue d’Aarberg et le bâtiment «Communication Center», la Ville prévoit de construire un nouvel immeuble situé sur le terrain occupé par le X-Project (voir notre édition du 16août). L’institution est donc amenée à être relocalisée, même si aucune date n’a été arrêtée pour l’instant. «Nous n’avons reçu aucune information pour le moment, indique Sandrine Hilfiker. Mais nous avons un accord oral avec la Ville nous préviendra suffisamment à l’avance. Les autorités se sont aussi engagées à nous aider à trouver un nouvel espace le cas échéant.»
Créée en 1998, l’association X-Project occupe depuis 2000 le bâtiment derrière la gare, qui représente une surface de 2900m2. L’institution abrite en ce moment 27 projets culturels et sportifs, dont un skatepark, des cours de danse, une salle de varappe, des ateliers d’artistes ou des salles de répétition pour des groupes de musique. Au total, 150 personnes sont impliquées dans ces différents projets.

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