L’école au cœur des débats

Julie Gaudio

L’école a été au cœur de discussions animées du Parlement biennois hier soir. Les conseillers de ville ont accepté l’octroi d’un crédit de 18,3 millions de francs pour la rénovation de l’école Dufour. Un montant qui inclut tant les travaux d’assainissement que le déménagement du matériel scolaire et l’installation de locaux provisoires pour l’accueil des enfants durant les travaux.

Pour la droite, dépenser autant d’argent pour rénover un bâtiment qui ne peut être utilisé comme véritable école n’est pas une priorité, en cette période de pénurie de salles de classe. Les groupes FDP et PRRavaient ainsi proposé de renvoyer l’affaire, pour que le Conseil municipal ne limite la rénovation qu’à l’extérieur: façades, fenêtres et distribution de chaleur. Mais ce renvoi n’a pas été accepté par la majorité et a été combattu par la gauche. La population se prononcera sur l’octroi de ce crédit pour l’école Dufour le 17 mai.

Eviter l’illusion de façade

L’école Dufour abrite actuellement la plus grande école à journée continue (EJC) de Bienne. Mais le bâtiment, qui date de plus de 500 ans, doit être assaini. Il n’est cependant pas possible de toucher à la structure du bâtiment, ni d’ajouter des ailes supplémentaires, car l’édifice historique est protégé par le patrimoine. Les travaux doivent non seulement permettre d’assainir le bâtiment à l’extérieur, mais aussi d’améliorer l’intérieur. Ce qui n’a pas plu à la droite. «On investit 18 millions de francs juste pour de meilleures conditions pour l’EJC», a argumenté Daniel Suter (PRR). «On dépense des millions pour l’école alors qu’il n’y a toujours pas de nouveaux locaux scolaires», a ajouté Max Wiher (GLP).

Mais les travaux de l’école Dufour – qui doivent s’étendre du printemps 2021 à l’automne 2022 –, ne concerneront pas que l’EJC. Ils permettront également d’accueillir le service de ressources pédagogiques (logopédie, psychomotricité, soutien aux enfants à haut potentiel), dispersé actuellement aux quatre coins de la ville. Une grande salle pour la psychomotricité sera en outre aménagée dans les combles de la partie Est du bâtiment. La gauche a tenu à souligner ces aspects pédagogiques, arguant que l’augmentation du nombre d’élèves allait de pair avec une augmentation des besoins. Elle a ainsi défendu une rénovation complète du bâtiment. «Rénover juste la façade serait une illusion... de façade», a glissé Maurice Rebetez (PSR), avant d’ajouter que cela ne servait à rien d’avoir «une jolie boîte à l’extérieur» s’il n’y avait rien à l’intérieur.

«Tout est école»

Lena Frank (Grüne) a également souligné l’importance de ce bâtiment historique pour Bienne et son centre-ville. «Et beaucoup d’habitants se demandent pourquoi rien n’est encore fait pour rénover ce bâtiment», a poursuivi Maurice Rebetez. La conseillère municipale Barbara Schwickert, en charge des Travaux publics, de l’énergie et de l’environnement, a précisé que la rénovation de la façade uniquement s’élevait à trois millions de francs.

Cédric Némitz, directeur de la Formation, de la culture et du sport, a tenu à faire disparaître la distinction faite entre l’école «classique» et l’école à journée continue. «Tout est école», a-t-il martelé. «L’EJC, c’est aussi l’école et nous avons des besoins pour les deux entités». Il a en outre assuré qu’il n’y avait «aucun souci de manque de salles de classe au centre-ville d’ici les dix prochaines années» car la Ville a plusieurs plans, incluant notamment la rénovation de l’école de la Plänke ou la construction de l’école de la Champagne.

L’école a continué d’occuper les discussions du Conseil de ville le reste de la soirée. Le Parlement biennois a ensuite largement accepté l’octroi d’un crédit pour l’aménagement de deux classes d’école enfantine dans l’EMS Cristal. Tous ont salué ce projet.