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Moutier

L’Entente jurassienne veut la tête de la préfète

Par voie de motion, les partis autonomistes demandent au Municipal d’intervenir pour que Berne lui retire le dossier prévôtois en vue du nouveau vote.

Pour les partis de l’Entente, la préfète doit être démise de la surveillance de Moutier. archives

 

Par Philippe Oudot

A Moutier, le communiqué publié à fin juillet par la préfète du Jura bernois Stéphanie Niederhauser est resté en travers de la gorge des partis autonomistes. Elle avait en effet remis à l’ordre le Conseil municipal, estimant qu’il n’avait pas à prendre position sur une décision de justice le concernant directement. «Le jugement du Tribunal administratif n’ayant pas été contesté au Tribunal fédéral, il n’appartient plus à des autorités communales de contester maintenant ou d’interpréter ces décisions judiciaires», avait-elle écrit.

Pour rappel, les autorités prévôtoises s’étaient réjouies de la décision du Ministère public du Jura bernois concernant les cas de domiciliations fictives lors du vote du 18 juin 2017. Alors que la préfète avait fait état de 44cas problématiques, le Ministère public n’en avait condamné que trois.

Une forme de censure
Dans la motion urgente qu’ils viennent de déposer à l’attention du Conseil municipal, les partis de l’Entente jurassienne assènent que cette décision démontre qu’il n’y a pas eu de tourisme électoral massif et que l’administration communale a tenu correctement son registre électoral. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme une forme de censure de la part de la préfète «qui n’applique ni à elle-même ni à d’autres élus qui se sont largement et publiquement épanchés en interprétations fallacieuses».

Suite à la décision du Ministère public, les auteurs de la motion, emmenés par Julien Berthold (PCSI), assènent que «le Conseil municipal aurait tout loisir de demander la révision de jugement du Tribunal administratif et que la préfète n’a pas à anticiper la décision du Conseil municipal en la matière ni le jugement à venir du TA si une procédure de révision était engagée».

Intervention partisane
Les partis de l’Entente estiment qu’au travers de son «intervention partisane et polémique, la préfète sort de son rôle et se décrédibilise». Soulignant que le Conseil municipal et le Conseil exécutif collaborent de mieux en mieux pour régler le processus en vue du nouveau vote, les auteurs de la motion dénoncent «les interventions intempestives de la préfète qui tendent inutilement la situation».

Pour l’Entente jurassienne, Stéphanie Niederhauser ne répond plus aux impératifs d’objectivité et d’impartialité qui incombent à sa fonction, en particulier sur la question de l’appartenance cantonale de Moutier. Par le biais de leur motion, ils invitent donc le Municipal à intervenir auprès de l’autorité de surveillance – à savoir le Conseil exécutif. Ils estiment en effet que «le comportement hostile de la préfète envers les autorités de Moutier» justifie l’ouverture d’une procédure de sanction.

Qui plus est, les motionnaires demandent au Conseil municipal d’intervenir auprès de la Direction de la justice afin d’obtenir «la récusation de la préfète dans le cadre de la procédure d’autodétermination et plus généralement à demander qu’elle soit démise de la surveillance de la commune de Moutier».

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