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Bienne: place du Marché-Neuf

Les blindés sortent des casernes

La Brigade blindée 1 se déploiera ce week-end au centre-ville afin de présenter ses activités à la population et expliquer sa raison d’être. Une première à Bienne.

A la rencontre de la population, la Brigade blindée 1 cherche ainsi à présenter ses activités. LDD

Didier Nieto

«Ton pays, ta sécurité, ton armée». C’est sous ce slogan que l’armée suisse s’en va depuis deux ans à la rencontre de la population. Des manifestations ou des journées portes ouvertes sont régulièrement organisées aux quatre coins du pays afin «d’informer les citoyens sur ses activités et d’expliquer sa raison d’être», a expliqué hier le major Chenaux lors d’une conférence de presse. La Brigade blindée 1, dont le gradé est responsable de la communication, se déploiera à Bienne ce week-end dans le cadre de cette opération.

Les troupes occuperont la place du Marché-Neuf et la place Centrale dès vendredi après-midi et jusqu’à dimanche à 16h. «Les soldats feront une démonstration de tout ce à quoi ils sont confrontés. Ils expliqueront en quoi consiste leur mission, présenteront les différents corps de métier et répondront à toutes les questions», poursuit le major Zürcher. Les militaires seront entourés d’une dizaine de véhicules et de tentes qui abriteront une exposition «dynamique et interactive».

Armée et horlogerie
Egalement au programme de la manifestation: une conférence vendredi à 17h30 au Palais des Congrès consacrée à l’impact du contexte géopolitique sur l’économie et la situation sécuritaire. Professeur de relations internationales, Alexandre Vautravers fera notamment un état des lieux des conflits en cours dans le monde.

Le directeur de Tissot François Thiébaud parlera ensuite de la capacité de l’horlogerie suisse à traverser le temps. Un exposé qui tissera des liens entre l’industrie horlogère et l’armée, toutes deux contraintes d’innover.

«La Brigade blindée est une unité technique, elle doit constamment adapter sa technologie», détaille le major Chenaux. «Nous avons d’ailleurs choisi de tenir notre manifestation à Bienne car c’est une ville de l’innovation.» La conférence sera suivie d’un débat public auquel participera notamment le brigadier Yvon Langel, commandant de la brigade.

Samedi, la fanfare militaire se produira à plusieurs reprises sur la place du Marché-Neuf.

Manque de visibilité
Le major Chenaux assure que cette présence à Bienne n’a rien «d’un exercice de propagande ni d’un show». «Nous présenterons nos activités avec les moyens qui sont les nôtres», insiste-t-il. En s’affichant dans l’espace public, l’armée cherche-t-elle à combler un déficit d’image?

«Non. La population a le droit de savoir ce que nous faisons. Après tout, c’est elle qui nous finance.» Le gradé reconnaît tout de même que, par le passé, l’armée n’a pas volé son surnom de Grande muette. «La communication vers l’extérieur n’a pas toujours été facile, c’est vrai.»

En provoquant le contact avec la population, l’armée cherche en revanche à compenser un manque de visibilité. «Autrefois, tout le monde ou presque effectuait son service militaire. L’armée comptait 800 000 soldats, qui étaient souvent proches des gens. Avec les différentes réformes, le nombre de militaires est passé à 200 000. Les troupes se sont petit à petit retirées dans les casernes et sont devenues moins visibles.»

L’année passée, continue le major Zürcher, les différentes expositions militaires ont attiré 360 000 visiteurs en Suisse. «Notre présence dans l’espace public répond donc à un besoin.»

«Pas de sécurité à 100%»   
La Brigade blindée 1 – il en existe deux en Suisse – est principalement engagée en Suisse romande. Elle compte 8000 soldats, répartis en plusieurs bataillons: chars, artilleries, aide au commandement ou exploration. A vu des types de menaces actuelles, des tanks ont-ils encore vraiment une utilité dans une armée moderne? «Oui, ils couvrent tous les spectres de danger, tranche la major Chenaux. L’armée est une assurance contre les risques potentiels.»

Le militaire rappelle par exemple qu’après les attentats de Charlie Hebdo, l’armée française a prêté main-forte aux forces policières pour garantir la sécurité. Reste que les tanks n’ont pas empêché les attaques terroristes... «La sécurité à 100% n’est pas possible. Mais les chars protègent les soldats et la population en cas de conflit.» L’armée, ajoute-t-il, est le fruit d’une décision démocratique.

«Ses différentes missions, dont fait aussi partie l’aide en cas de catastrophes naturelles, sont définies par les deux Chambres fédérales.»

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