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Concours

Les élèves du ceff Industrie ont la tête dans l’espace

Depuis novembre dernier et jusqu’à fin avril, six apprentis de 3e année planchent sur la réalisation d’une CanSat, dans le cadre du projet organisé par l’Agence spatiale européenne.

L’enseignant Pierre-Alain Burri (à g.) accompagne son équipe composée d’Andy Monnin, Chiara Hirtzel, Joel Kukiele, Sobhan Sarwary Mohammad, Jan-Rémy Brea Parra et Kilian Tièche dans la réalisation d’un satellite tenant dans une canette. SGO


Par Sébastien Goetschmann

 

Un défi à la fois technique et humain. Voilà à quoi s’attaquent, pour la première fois, six étudiants du ceff Industrie, à Saint-Imier. Depuis novembre dernier et jusqu’au mois d’avril, ils participent, en compagnie de 14 autres équipes de tout le pays, au concours SwissCanSat chapeauté par la HES-SO.

«Ce challenge s’inscrit dans le projet CanSat, une initiative éducative de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui est organisée dans plus d’une vingtaine de pays», ajoute Pierre-Alain Burri, l’enseignant en électronique qui accompagne l’équipe du ceff.

L’objectif de ce concours, réservé aux élèves du secondaire I et II, et âgés de 14 à 19 ans, est de leur permettre de concevoir, construire et lancer un satellite miniature. Une CanSat, donc, car le satellite doit avoir le volume et la forme d’une canette, soit un diamètre extérieur de 66 mm et 115 mm de hauteur. Réussir à intégrer tous les systèmes d’un satellite dans un si petit volume, voilà le principal enjeu du projet.

«Les équipes se retrouveront à la mi-avril à la station de sondage aérologique de MétéoSuisse à Payerne pour le lancement des CanSat. Les satellites miniatures seront lancés à plus d’un kilomètre d’altitude à l’aide de ballons-sondes de MétéoSuisse», indique la HES-SO dans sa description du concours.

Ensuite, durant leur descente freinée par un parachute et qui s’effectuera entre 8 à 10 m/s, ces canettes bourrées de technologie devront notamment recueillir des données sur la température et la pression de l’air et les transmettre à une station au sol. «Il s’agit de la mission primaire, imposée par le concours», relève Pierre-Alain Burri. Une mission secondaire, que les élèves ont pu définir eux-mêmes, sera également effectuée. «Notre équipe a choisi de mesurer la qualité de l’air, soit sa teneur en particules, la proportion de CO² et les composés volatiles, de déterminer le champ magnétique terrestre, et l’engin sera encore équipé d’un système de géolocalisation par GPS.»

 

Réunion de compétences

Pour composer son groupe, Pierre-Alain Burri a décidé de prendre des étudiants en 3e année, qui n’ont pas l’échéance d’un examen de fin d’apprentissage en 2022, et de rassembler plusieurs types de profils. Ainsi, deux électroniciens se chargent de la partie embarquée –circuits imprimés et appareils de mesure–, un informaticien s’occupe de la collecte des données et de leur représentation graphique, deux dessinateurs en microtechnique construisent le squelette de l’appareil et un électronicien en multimédia gère la communication sur le suivi du projet, avec des publications régulières sur les réseaux sociaux et l’intranet du ceff.

Pour l’enseignant en électronique, le principal intérêt de ce projet interdisciplinaire et créatif se situe au niveau de la communication. «Les élèves travaillent souvent seuls, mais là il faut se coordonner, décider des priorités pour que chacun puisse avancer sur la partie qui le concerne», prévient-il. «Ce que j’apprécie, c’est de pouvoir collaborer avec d’autres corps de métiers», confirme Joel Kukiele, l’informaticien du groupe.

Outre l’attrait pour le domaine spatial, relevé par l’ensemble des étudiants, tous affirment également développer de nouvelles compétences dans leur domaine respectif. «En plus, cela nous permet de réaliser quelque chose de concret, que nous avons conçu nous-mêmes», se réjouit Sobhan Sarwary Mohammad, apprenti électronicien.

Quant à l’aspect compétition, celui-là passe largement au second plan. «Remporter ce concours serait une très belle récompense», accorde toutefois Pierre-Alain Burri. «Mais je crois que la motivation est surtout présente parce qu’ils aiment ce qu’ils sont amenés à concevoir pour ce projet.» Lors du lancement des CanSat, à Payerne, la meilleure équipe obtiendra tout de même l’honneur de représenter la Suisse à la finale européenne organisée par l’ESA, du 20 au 25 juin 2022, dans un lieu qui reste à définir.

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