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Votations fédérales

Les Jeunes libéraux-radicaux tiennent à la presse régionale

La section jurassienne bernoise de la jeunesse du PLR est l’une des rares, si ce n’est la seule, à ne pas s’opposer au train de mesures d’aide en faveur des médias. Un mot d’ordre voté par son comité grâce à la voix prépondérante du président.

Cette affiche de campagne en vue des votations de ce dimanche parle à quatre des sept membres des Jeunes PLR du Jura bernois. Keystone

Par Dan Steiner

Dans un Parlement comme le Grand Conseil bernois, une situation de ce type soulève à coup sûr une sorte de brouhaha, la plupart du temps hilare. Fixés sur les points verts et rouges qui s’affichent en fonction du vote de chaque députée et député, les yeux s’écarquillent jusqu’à la fin du délai imparti pour se prononcer. Au hasard sur une motion ou un postulat. Puis s’affiche le décompte des voix et, là, c’est l’égalité parfaite. Comme on connaît généralement l’avis de la personne qui occupe la présidence, dont la voix est alors prépondérante, l’issue du vote ne fait pas de doutes.

Le vote des Jeunes PLR du Jura bernois (JLRJB) sur leurs mots d’ordre en vue des votations fédérales et cantonale, lui, n’a pas bénéficié de cette technologie. Et si c’est le président qui a eu l’honneur de le faire basculer d’un côté plutôt que de l’autre, c’est toutefois dans une direction que l’on n’attendait pas. Sur l’objet du train de mesures en faveur des médias, soumis au peuple suisse ce dimanche, Djelel Juillerat a fait pencher la balance en faveur du oui. Soit contre l’avis de la plupart si ce n’est de l’intégralité des sections libérales-radicales du pays, toutes générations confondues.

Contrairement au PLRJB, dont la directive est le résultat d’un sondage auprès de ses membres, celui des jeunes émane du comité, fort de sept personnes, précise son Reconvilierain de président. «Et même si nous avions réalisé un sondage, nous n’aurions pas forcément récolté davantage de réponses.» La section est forte de 25 membres.

Au plus près de la région
Pour les JLR suisses, ce paquet de 151 millions de francs annuels supplémentaires durant sept ans (lire aussi Le JdJ de vendredi et d’aujourd'hui pour des explications détaillées) est «un poison pour la liberté d’opinion et la diversité des opinions», peut-on lire sur leur site internet. Pire, il aurait comme effet d’«affaiblir également la position des médias en tant que quatrième pouvoir». A l’instar de trois de ses collègues du comité des JLRJB, Djelel Juillerat soutient plutôt que cette aide financière facilitera la transition numérique de médias régionaux. «Nous avons besoin de médias indépendants, forts et pluriels, nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie.»

Cela a déjà été relevé à maintes reprises, cette manne profitera également aux grands groupes de presse helvétiques, mais proportionnellement moins qu’à ceux de notre région. «Ce fut un long débat», note Djelel Juillerat, par ailleurs candidat aux Grand Conseil et au Conseil du Jura bernois. Comme ailleurs au PLR, les membres du comité des JLRJB militent pour le moins d’intervention(nisme) de l’Etat possible. «Mais nous avons réfléchi à petite échelle. Malgré les impuretés de cet objet, nous avons conscience que les médias régionaux – RJB, le QJ, Le JdJ – se battent pour survivre, notamment avec la fuite de la publicité sur des plateformes comme Facebook. Mais il n’y a que dans ces médias-là que l’on peut découvrir le sort du Médicentre de Péry-La Heutte ou des articles sur les personnes centenaires de notre région.»

Et le risque de perte d’indépendance si la libération de ces sommes est acceptée? «Un journaliste qui fait de sa passion son métier ne va pas se départir de son impartialité.» Actif dans la vente au Garage du Lion, à Tavannes, Djelel Juillerat ajoute qu’il ne serait d’ailleurs pas contre un positionnement un peu plus prononcé des médias, dans certaines circonstances, plutôt que de feindre «une fausse impartialité».

A Bienne, on suit Berne
Reste que, pour le président, il n’y a pas de loi ou de solution parfaite, mais refuser cet objet ferait perdre un temps considérable en la matière. D’autant qu’un non permettrait à celles et ceux qui le défendent de rappeler, quand le dossier sera rouvert, qu’il ne fait pas longtemps que le souverain s’est prononcé. Quant aux trois collègues de Djelel Juillerat qui se sont rangés du côté du niet, ce dernier indique qu’aucun n’en est un fervent défenseur mais qu’ils suivent simplement la ligne idéologique du bateau amiral: moins d’Etat. «Certaines personnes regardent au cas par cas, d’autres restent fidèles à cette ligne.»

Comme la section Bienne-Seeland des JLR – une septantaine de membres –, qui suit les recommandations du PLR cantonal. Simon Leray, partage ainsi l’avis de ce dernier. Pour le président de la section seelandaise, «les médias comme le Bieler Tagblatt ou Le JdJ sont extrêmement importants pour la région, mais doivent pouvoir évoluer dans un marché libre».

Un oui à une taxe, un
En ce qui concerne les votations de dimanche, il n’y a pas qu’au sujet de l’aide aux médias que les deux sections jurassiennes bernoises des libéraux-radicaux s’en vont dans des directions différentes. Cette fois, ce sont les JLR qui suivent la section cantonale en soutenant l’imposition des véhicules en fonction des rejets de CO2, en sus d’une taxe sur leur poids. Le PLRJB, lui, recommande le non. «Là, par contre, j’étais seul», sourit Djelel Juillerat, unique membre du comité de sa section à rouler pour le non. «Je suis d’avis que des gens ont la nécessité de posséder une voiture, parfois plus lourde, et ne devraient pas être taxés injustement pour cela.»

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