Vous êtes ici

Abo

Vallon

Les paroisses à l’écoute des besoins de la base

Les paroisses réformées doivent faire face aux pressions budgétaires. Afin de redéfinir au mieux ses prestations, le Syndicat de l’Erguël (de Sonceboz à La Ferrière) invite la population à se prononcer lors de soirées-débat

Quelles sont les attentes de la population, jeune et moins jeune, envers l’Eglise réformée. Dans le Vallon, on cherche à le savoir. A-Stéphane Gerber

Michael Bassin

«Qu’est-il important que les paroisses de l’Erguël vous proposent comme prestations?» Cette question, c’est celle qui figure sur le formulaire distribué lors des quatre soirées-débat organisées par le Syndicat des paroisses réformées de l’Erguël. Les participants sont invités à donner une «note» à une vingtaine de prestations listées, allant de l’animation pour les enfants à l’aumônerie, en passant par les cultes ordinaires, les visites à domicile, les études bibliques ou la présence sur internet par exemple.

2000 heures biffées

Ce formulaire et le contenu des débats qui en découlent constituent le cœur de la démarche du Syndicat de l’Erguël, qui veut se pencher sur l’avenir de ses paroisses. Ou plutôt qui doit s’y pencher. «Nous avons pallié les pressions budgétaires cantonales des années passées en créant le syndicat (réd.: formé de huit paroisses, il s’est constitué en janvier 2012).

Il s’agissait concrètement de maintenir les offres traditionnelles des paroisses, tout en regroupant certaines activités en région», rappelle Philippe Nussbaum, pasteur et membre du comité de pilotage Erguël 2017.

«Ce modèle a fait ses preuves, mais nous devrons le revoir car de nouvelles pressions budgétaires vont nous faire perdre quelque 2000 heures de travail pastoral par année dès le 1er janvier 2018. À ces réductions de postes vont s’ajouter des diminutions de recettes fiscales perçues auprès des personnes morales et par de nouvelles directives cantonales qui vont redéfinir à quoi cet argent ne pourra plus être utilisé», explique-t-il. 

«Nous devrons donc faire avec moins de forces et de moyens tout en gardant une église active, ouverte et dynamique. C’est un constat, nous ne gémissons pas. Mais nous aurons à redéfinir comment remplir au mieux ce rôle sociétal et spirituel qui nous tient à cœur.»

C’est justement à cette redéfinition des prestations que le Syndicat des paroisses veut associer la population.

Cette idée a émergé à la suite d’une journée de réflexion réunissant les membres des conseils et les professionnels des paroisses. «A cette occasion, la diversité propre à l’Eglise réformée s’est exprimée: Faut-il se recentrer vers les cultes et la lecture de la Bible? Faut-il s’ouvrir à plus de culture ou à des activités plus laïques? Il faudra faire des choix difficiles au vu de la situation financière.

Quoi de plus logique donc que de demander leur avis aux participants et acteurs de cette Eglise?», explique le chef de projet, Vincent Musolino. Car les membres du comité de pilotage le soulignent, les activités des paroisses sont multiples. «Parfois, lorsqu’elles pensent à l’église, certaines personnes n’imaginent que le culte du dimanche. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. Sous l’eau, il y a toute une activité sociale, d’accompagnement,  voire culturelle», insiste Beatrix Ogi, présidente du Syndicat.

Toucher largement

Les initiateurs de la démarche ont vraiment envie d’ouvrir leurs soirées au plus grand nombre. Ainsi, il n’est surtout pas question de les réserver aux assidus du culte dominical. Toute personne intéressée et habitant une commune desservie par le Syndicat de l’Erguël y est conviée.

«Nous aimerions entendre toutes les catégories d’âges», ajoute Beatrix Ogi. Pour attirer le monde, plus de 6000 tous-ménages annonçant ces rendez-vous ont été distribués et l’ensemble des personnalités et des autorités politiques du Vallon ont été invitées.

Une première soirée s’est tenue à Villeret le 4 novembre, trois autres auront encore lieu d’ici à février 2016. Le comité de pilotage se réunira ensuite pour discuter des résultats et pour proposer des pistes concrètes.

«En mars 2016, l’assemblée ordinaire du Syndicat donnera alors, si elle le souhaite, mandat au conseil du Syndicat pour coordonner la suite des travaux, et en particulier la mise sur pied d’un nouveau budget pour 2017 qui prendra en compte les orientations décidées lors des quatre rendez-vous avec la population. La possibilité d’une modification du règlement d’organisation du syndicat est ouverte. Tout doit être fait pour rendre l’Eglise réformée plus conforme aux vœux de la population concernée», explique Vincent Musolino.

L’idée est ainsi de pouvoir mettre en œuvre les changement dès 2017 afin d’être totalement prêts au 1er janvier 2018.

Dans ce projet Erguël 2017, il est question des prestations fournies par les paroisses. S’agissant de l’organisation future des paroisses, les membres du comité de pilotage indiquent qu’à ce stade «tout est ouvert», que ce soit le statu quo, un modèle de syndicat moins fourni ou une fusion. Mais à les entendre, d’éventuelles modifications n’interviendraient qu’après 2018.

INFO:

Les trois soirées-débat encore à venir:

jeudi 3 décembre, à 20h à la maison de paroisse de Renan;

lundi 11 janvier, à 20h à la cure de Saint-Imier;

mardi 2 février, à 20h à la salle de paroisse de Corgémont.

Les huit paroisses concernées sont: La Ferrière, Renan, Sonvilier, Saint-Imier, Villeret, Cormoret-Courtelary, Cortébert-Corgémont, Sonceboz.

 

À lire également sur le même sujet:

L'avenir des paroisses en question

Articles correspondant: Région »