Les quatre saisons de la vie

Julie Gaudio

Célébrer la Femme un 8mars semble naturel. Le choix de la journée internationale des femmes comme date relève pourtant d’un heureux hasard de calendrier. Qu’importe, celles-ci seront au cœur d’un joyeux ensemble de mouvements chorégraphiques dimanche au Théâtre Nebia, avec trois pièces dansées par les élèves du Centre de Danse classique contemporain (CDCC), du Center of Movement (COM) et de la compagnie Origines Uniques.

Dans «Elle(s)», la danseuse et chorégraphe Thaïs Martinez Fraga a décidé de mettre à l’honneur quelques-unes de ses élèves et anciennes élèves, regroupées dans la compagnie de danse contemporaine Origines Uniques qu’elle a créée à l’été 2018. Ce sont donc cinq femmes qui célèbrent la féminité, sur la composition des «Quatre saisons» d’Antonio Vivaldi. «J’ai toujours adoré cette musique car elle me fait vibrer», témoigne Thaïs Martinez Fraga. «Elle a aussi profondément marqué ma carrière car elle accompagnait la première création à laquelle j’ai participé en tant que danseuse pour les Grands Ballets canadiens de Montréal, où je venais d’être embauchée après mes études», ajoute-t-elle.

Les étapes de la vie

«Elle(s)» ne raconte en réalité pas l’histoire d’une femme en particulier, mais les différents moments de la vie de toutes les femmes, suivant les mouvements des «Quatre saisons» de Vivaldi. Ainsi, le printemps symbolise la naissance et l’enfance, l’été l’adolescence et ses déconvenues, l’automne l’âge adulte et la maternité pour finir par l’hiver avec la vieillesse.

Pour concevoir la pièce de 50minutes, les danseuses sont parties du premier mouvement du printemps et ont ensuite tâtonné et improvisé pour parvenir à un ensemble harmonieux. En ce qui concerne la musique, Thaïs Martinez Fraga a mélangé la version classique des «Quatre saisons» de Vivaldi, avec celle revisitée par le compositeur électro anglais Max Richter.

Pour la chorégraphe et ses danseuses, la pièce se veut avant tout une célébration de la Femme, pas un geste militant dénonçant tel ou tel phénomène de société. «Nous ne voulons pas déprimer le public mais plutôt passer un bon moment tous ensemble», précise Thaïs Martinez Fraga.

Un dimanche au féminin

Les danseuses promettent ainsi une création chorégraphique joyeuse, en témoignent les poudres de couleurs utilisées pour la communication du spectacle. «Et l’histoire n’est volontairement pas trop détaillée, pour que chacun puisse aussi imaginer ce qu’il a envie de voir», explique Thaïs Martinez Fraga. «Mais il y a tout de même suffisamment d’éléments, comme des accessoires par exemple ou les costumes de Christiane Loth, pour comprendre le fil de l’histoire», poursuit-elle. Même si les danseuses ont entre 14 et 33ans, «tout le monde peut s’identifier aux personnages, y compris les hommes», assure Thaïs Martinez Fraga. Les jeunes danseuses se sont aussi inspirées des histoires de leurs grands-mères pour composer le tableau de l’hiver/la vieillesse.

Avant de voir la Femme naître et renaître dans «Elle(s)», les élèves du CDCC danseront en première partie sur la musique romantique «Die schöne Müllerin» du compositeur suisse Joachim Raff, jouée en live par quatre musiciens sur scène. Puis, dans la pièce «Si l’amour embellit les femmes, les femmes, elles, embellissent l’amour», les élèves du COM évolueront dans une ambiance jazzy sur des morceaux de Benny Goodman et Glenn Miller. De quoi célébrer la gent féminine sous toutes ses facettes, le temps d’un dimanche après-midi.

«Elle(s)», dimanche 8 mars à 14h au Théâtre Nebia. Infos et billetterie sur le site www.nebia.ch/hors-saison