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Secours routiers

Les secours à Tramelan, les hydrocarbures à Sainti

En vue du départ de Moutier, l’Assurance immobilière réorganise ses mandats. Le CRISM va perdre son statut de centre de renfort cantonal, qui sera réparti entre Tramelan et Saint-Imier.

A l’avenir, ce seront les sapeurs-pompiers de Tramelan qui s’occuperont de toutes les opérations de désincarcération, comme ici, lors d’un exercice de démonstration. photo-prétexte, a-keystone

 

Par Philippe Oudot

L’Assurance immobilière du canton de Berne (AIB) se prépare en vue de départ de Moutier. Depuis longtemps, le corps des sapeurs-pompiers de la ville de Moutier, – le CRISM, pour Centre de renfort, d’interventions et de secours – occupe une place importante dans la structure des sapeurs-pompiers du canton. En plus de ses missions de lutte contre le feu, le CRISMS assume le rôle important de centre de renfort cantonal.

C’est en effet lui qui intervient en cas de gros accidents nécessitant l’intervention de services de désincarcération d’un ou de plusieurs véhicules sur tous les types de routes, y compris les autoroutes, ainsi que pour tous les types de véhicules (camions, bus, engins spéciaux). Ce sont les interventions de catégorieA. Par ailleurs, le CRISMest aussi formé pour lutter contre les hydrocarbures sur routes, autoroutes, cours d’eau, etc.

Tâches cantonales
Mais les choses vont bientôt changer en raison du départ prochain de la cité prévôtoise. «Avant même le 1er vote sur l’appartenance cantonale de Moutier, nous avions annoncé qu’en cas de départ, les missions confiées au CRISMseraient réaffectées, car ce sont des tâches cantonales. Suite au vote du 28mars dernier, nous avons donc planché sur la façon de redistribuer ces tâches», explique Didier Wicht, inspecteur sapeur-pompier d’arrondissement.

Concrètement, le corps des sapeurs-pompiers de Tramelan, qui est déjà formé pour la désincarcération pour des voitures de tourisme (catégorie B), devrait reprendre toutes les missions de désincarcération. Un changement qui ne devrait pas poser de problèmes, assure Didier Wicht, «car Tramelan ne part pas de zéro et ses sapeurs-pompiers ne sont pas des novices! Mais ils devront suivre une formation pour les interventions de catégorie A.»

Spécialisé contre les hydrocarbures
S’agissant de celles en cas de pollution aux hydrocarbures, c’est le corps des sapeurs-pompiers de Saint-Imier qui devrait reprendre le flambeau. Mais comme le relève Didier Wicht, ce n’est rien de très nouveau, car ce corps a déjà des compétences et de l’expérience dans ce domaine, puisqu’avec Moutier et Bienne pour le Bas-Vallon et le Plateau de Diesse, Saint-Imier est déjà un des trois centres spécialisés en la matière.

Avec cette vaste réorganisation, Moutier va donc perdre son rôle de centre de renfort. Effectivement, constate Didier Wicht, «mais en fait, nous ne retirons rien à Moutier, c’est simplement Moutier qui a choisi de partir!»

Les communes du Jura bernois viennent d’être informées de ces changements en profondeur à venir, qui sont actuellement en phase de consultation. Concernant le calendrier de mise en œuvre, Didier Wicht indique que pour l’Assurance immobilière, cela pourrait aller très vite, «car on ne va pas forcément attendre le départ de Moutier. Les préparatifs se feront dès l’an prochain, et nous pourrions être prêts en 2023. Cela dit, on pourra toujours attendre un peu si le gouvernement devait nous le demander.»

Apoint nommé
André Ducommun, conseiller municipal de Tramelan en charge de la Sécurité publique, indique qu’il va officiellement informer ses collègues du Conseil municipal lors de leur séance de ce soir. C’est en effet un changement de taille qui demande réflexion. Notamment en matière de formation. Peut-être aussi en termes d’investissements, même si le corps tramelot pourra compter sur des contributions supplémentaires de l’AIB et de l’Office fédéral des routes. Cela dit, poursuit-il ce projet tombe à point nommé, «puisque nous planifions depuis des années un nouvel hangar pour les pompiers!»

Du côté de Moutier, son homologue Jean-Jacques Clémençon ne se montre guère surpris et constate que ces changements étaient attendus, puisque le CRISM assumait un mandat cantonal. Il s’attend même à ce que les missions soient réattribuées avant même le départ de Moutier.

Quant à savoir si le CRISMpourrait se voir confier les missions qu’il assumait jusqu’ici dans son nouveau canton, Jean-Jacques Clémençon se montre plutôt dubitatif, sachant que le Jura a déjà son propre centre d’intervention à Delémont.

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