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Moutier

L’exécutif préfère la ruelle de l’Ours pour l’école ménagère

Après étude de toutes les options pour sa localisation par le Service des bâtiments, le Conseil municipal a retenu deux pistes. Au Conseil de ville de choisir, lundi soir.

Si le législatif suit la recommandation, les élèves investiront deux étages du bâtiment, en vieille ville. DSH

Par Dan Steiner

Dire que le Conseil municipal de Moutier a opté pour l’Ours n’a ici aucune connotation émotionnelle, mais découle d’un ratio coûts/bénéfices, qu’ils soient financiers ou non. L’exécutif recommande en effet au Conseil de ville, qui se réunit lundi soir pour sa première séance de l’année, de préférer l’option ruelle de l’Ours8 pour y implanter provisoirement son école ménagère. Du provisoire qui doit tenir 20 ans voire 30.

Située dans un immeuble rénové, elle se déploierait sur deux étages, une surface utile de 460 m², et coûterait 85'000 fr. par an de location.

Car, fin 2015, le refus par le peuple d’une nouvelle construction – avec école enfantine et appartements – à la rue du Viaduc avait fait repartir le dossier de zéro, ou presque. Mandaté par la Municipalité pour disséquer les options disponibles, le Service des bâtiments a remis sur la table la rénovation du bâtiment du Clos, où cuisinent actuellement les élèves, mais dans des locaux peu adaptés, l’installation dans le complexe Moulindustrie ou encore reçu une offre de plusieurs sociétés de la cité.

«Au cours de cette étude, M.Laurent Schaffter (réd: artisan de la place et propriétaire) s’est approché dudit service afin de proposer la location de locaux à la ruelle de l’Ours 8. Une première analyse de faisabilité a conclu à la viabilité du projet, ce qui a été validé par le Conseil municipal le 21 avril 2020», indique l’analyse du Conseil municipal soumise au législatif.

Meilleur rapport qualité/prix
Ce dernier aura finalement le choix entre cette solution et l’acquisition de conteneurs, à l’image de ce qu’a choisi Valbirse, par exemple. Cette option découle, on le rappelle, d’une motion du Ralliement des Prévôtois jurassiens (RPJ) acceptée sous la forme moins contraignante d’un postulat, en juin dernier. Avant de préciser les avantages et inconvénients des différentes solutions, il est important de noter que, peu importe la variante retenue, la Ville planchera sur une nouvelle construction pour le long terme, dont elle estime la facture à 2 millions de francs.

Cette parenthèse refermée, on peut dire que le rapport montre des différences de prix au terme des deux prochaines décennies. Après 20ans, la location des deux étages de la ruelle de l’Ours aura coûté 1,7 million. Pour se faire une idée, en comptant les coûts de fonctionnement, une nouvelle construction revient, elle, à 2,96 millions. Restent les conteneurs, qui peuvent être revendus, mais à environ 25% du prix d’achat, sans parler de la désinstallation. Le rapport estime donc qu’il est possible de ne rien en retirer à la vente, in fine.

Autres problèmes des conteneurs: ils «mangent» une partie de la cour de l’école secondaire, leur surface utile telle qu’elle a été calculée par le RPJ est insuffisante par rapport au minimum recommandé – ce qui ferait 1,43 million de francs pour 20 ans –, alors que ces bâtiments légers, bien que rapidement mis en place, nécessitent une climatisation estivale et un chauffage hivernal permanents. Pas très écolo.

Au final, tant le Conseil municipal que la Commission technique (à trois contre un et deux abstentions), la Commission scolaire (à l’unanimité) et la Commission des finances (sauf une voix) privilégient la dépense périodique de 85'000 fr. par an, charges comprises, pour la location des locaux de la ruelle de l’Ours.

Mais que fait la police?
Dans un autre registre, pour cette séance relativement courte – mais qui pourrait être rallongée par des discussions qui ne manqueront pas au sujet des postes cantonaux, lire en page5 –, les membres du Conseil de ville prendront connaissance de l’un des deux rapports annuels de la Commission de gestion et de surveillance.

Composée de neuf élus, elle a comparé le fonctionnement et le coût de la police cantonale à Moutier, alors qu’une police municipale existait en parallèle jusqu’en 2009. Après différents entretiens, le groupe conclut que l’ancien et le nouveau système aboutissent à une qualité similaire. Postées en majorité à Moutier pour le Jura bernois, les forces de l’ordre bernoises interviennent en moyenne en 17 minutes, en 10 s’il s’agit d’une urgence, ce qui entre dans les clous. Toutefois, le système en place depuis 2010 est deux fois plus cher (dépense nette de 643'369 fr. en 2019), pour un poste de moins (4 EPT).

Réponses exécutives
* Peu de touristes électoraux Ensemble-Prévôtois voulait savoir combien des 59personnes soupçonnées de tourisme électoral ou domicile fictif dans le cadre du vote de 2017 habitent encore en Prévôté. Et si ces cas sont considérés comme «problématiques». L’exécutif répond qu’il y avait 61 noms, et que 18 sont encore à Moutier. Dont 14 font «l’objet d’un contrôle du canton et de la commune».

* Economies «contre» paix La raison pour laquelle Moutier n’a pas participé au capital de la Fondation Albert Gobat pour la paix est économique. La Ville soutient la démarche, mais elle ne pouvait la considérer comme dépense essentielle.

* L’EMSp reste à Moutier La Direction cantonale de l’instruction publique assure qu’aucun déménagement à Bienne de cette filiale du Gymnase français n’est prévu.

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