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Tavannes

L’heure de passer le témoin

Après 20 ans d’activité, Marcel Greder, qui a atteint l’âge de la retraite, cède la direction de l’agence ID Voyages à son bras droit, Corinne Dornbierer, mais compte rester actif.

Marcel Greder ne disparaîtra pas de si tôt de l’agence qu’il a fondée il y a deux décennies. Il continuera à prodiguer des conseils quelque temps encore. MAH

Par Marisol Hofmann

Le navire change de capitaine, mais pas de cap. L’agence ID Voyages a tenu bon pendant deux décennies malgré l’arrivée de la vague numérique qui a affecté la branche et, plus récemment, celles du Covid-19.  Même si le secteur du tourisme traverse, depuis deux ans, une mauvaise passe, Marcel Greder reste optimiste quant à l’avenir de son entreprise. «Les gens ont besoin de prendre le large. Cela se ressent», constate-t-il. Une fois la situation apaisée, les affaires reprendront. Il en est convaincu.
La pandémie n’apporte d’ailleurs pas uniquement des défis pour sa branche mais peut-être bien, aussi, des opportunités, considère-t-il. «En réservant des voyages par soi-même sur Internet, on n’est pas à l’abri des mauvaises surprises. Or passer par une agence de voyages permet d’éviter certains désagréments et ce n’est pas forcément beaucoup plus coûteux. Certains l’ont compris et font appel à nos services», relève-t-il. En mettant en lumière l’utilité de son métier, la pandémie aura au moins contribué à le revaloriser et ainsi attirer l’attention d’une potentielle nouvelle clientèle.
Vous l’aurez compris, Marcel Greder sait garder son calme et son assurance même en cas de turbulences. Il n’est pas du genre à se défiler face aux obstacles. Bien au contraire, c’est un fonceur. «Lorsque je crois fermement en quelque chose, je vais jusqu’au bout.» Quitte parfois à prendre quelques risques…
Il a par exemple eu la brillante idée, alors qu’il travaillait encore pour les CFF, d’aménager un bureau dans les locaux de ces derniers, à Tavannes, pour y établir une agence de voyages. «J’ai un peu fait ça dans le dos du directeur», souffle-t-il. Et son audace a payé: son initiative a finalement séduit son supérieur, ou plutôt ses supérieurs puisque de nouveaux bureaux du genre ont fait apparition, par la suite, dans d’autres gares.
«Je suis un lion», se plaît-il à dire. Un animal qui en impose et qui n’hésite pas à montrer les crocs lorsque quelque chose lui déplaît. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait, lorsqu’il s’est senti en désaccord avec son précédent employeur. Il a quitté son poste pour ouvrir sa propre agence de voyages, embarquant avec lui, au passage, le réseau de clients qu’il avait créé jusqu’alors. «Tous étaient persuadés que j’allais me planter», se souvient-il. Il s’en amuse  encore.
Vingt ans plus tard, Marcel Greder est toujours là, debout, face à la tempête Covid qui grogne encore. Il a su se forger une réputation. Ses clients l’apprécient pour son tempérament, mais aussi sa disponibilité et sa «tchatche». «En campagne, l’ambiance est plus conviviale dans les agences de voyages. Nous prenons le temps pour nos clients. Ici, ils ne sont pas traités comme des numéros», assure-t-il.
 
Une retraite active
Le Tavannois, qui a soufflé cette année sa 65e bougie, passe le flambeau à Corinne Dornbierer, avec qui il travaille depuis de nombreuses années et à qui il voue une totale confiance. Mais il n’est pas prêt à quitter le navire pour autant. «Je vais continuer de travailler un peu. Si j’arrête tout et perds du jour au lendemain le contact avec la clientèle, qui m’est si cher, je déprime!» lâche Marcel Greder.

 

Bien qu’à la retraite, celui qui a toujours vécu «à un rythme de fou» ne compte pas ralentir la cadence. Le repos ne fait pas vraiment partie de son vocabulaire. Il n’y a qu’en vacances, qu’il passe plus de temps à l’horizontale qu’à la verticale. Il aime l’action, bouger, se dépenser. Et, rassurez-vous, ses petits-enfants sont là pour y veiller. La famille et le sport sont un peu les deux moteurs de celui qui s’est d’ailleurs longtemps investi pour le FCTT.  

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