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Jura bernois

L’heure n’est pas encore à la fête, mais...

A Saint-Imier, Tavannes et Reconvilier, on attendait aujourd'hui avec fébrilité le point de presse fédéral pour savoir où l’Imériale, la Fête des Saisons et Chaindon s’en allaient. A Valbirse, on s’était fait une raison.

Tout ce monde massé au centre d’un village, ici celui de Tavannes, une image qui paraît presque anachronique. Photo: archives

Par Dan Steiner

Inutile de faire durer le suspense: la Fête du village de Valbirse, qui déroule ses fastes tous les deux ans, n’aura pas lieu en 2020. Ou du moins pas sous sa forme actuelle, elle qui devait se tenir pour la 16efois les 28 et 29 août. On se souvient que, il y a deux semaines, Court annonçait également que ses réjouissances annuelles ne seraient pas.

Pour ce qui est de l’Imériale, de la Fête des Saisons tavannoise et de la Foire de Chaindon, les organisatrices et organisateurs temporisent encore puisque c’est également ce qu’a fait le Conseil fédéral, cet après-midi.

«Nous avions trois options», explique Maurizio Minello, responsable du raout valbirsien, qui se tient depuis la fusion à Malleray, une solution plus adéquate que la précédente alternance avec Bévilard. «L’annulation pure et simple, le report à 2021 ou une version light, cet automne.»

Le calendrier (sera) chargé
En fait, aucune des trois n’a été choisie. Ni celle d’attendre encore un peu pour voir s’il était tout de même possible de fêter ensemble. «Si elle était maintenue, la confiance serait-elle de retour? Les personnes âgées seraient-elles à l’aise dans une cantine, au milieu du monde?» s’interroge-t-il.

Et puis le calendrier de 2021 est déjà bien chargé, notamment avec la Fête du sport, événement qui joue au jeu de l’alternance avec la Fête du village. «Cela fait trois décennies que cette dernière est organisée de cette manière. Un certain équilibre serait ainsi chamboulé...» estime Maurizio Minello. Seule décision prise: elle n’aura pas lieu àMalleray en août.

Evidemment, l’absence de manifestation a une incidence sur la trésorerie des sociétés participantes. A Bévilard-Malleray, le FC ne met pas tous les œufs dans le même panier et peut compter en majorité sur les cotisations de ses membres et ses sponsors. Mais, outre ce rendez-vous bisannuel, il s’appuie également sur son tournoi à six et l’Open Air du Palace, lors duquel il régale. Renseignements pris, ces deux sont encore maintenus. Pour le moment.

«En tout, ces trois événements comptent pour environ un 1/5 dans notre budget», estime son président, Nuno Lureiro. «On a de la chance d’avoir des réserves, mais elles servent aussi à l’achat de matériel.» Encore dans le flou pour la suite, lui et son comité n’ont évidemment pris aucune décision quant aux entraîneurs, aux défraiements ou aux autres frais relatifs à des transferts de joueurs pour leur première équipe, qui lutte toujours pour retourner en 2e ligue régionale. Mais ça, notre rubrique sportive en débattra en temps voulu.

«Environ 80% du budget»
Du côté de Reconvilier, d’autres se font peut-être un peu plus de soucis. «Pour nous, elle aura lieu! On est optimistes de nature.» Reste que le risque plane sur le HC du président Cédric Seuret. Celui d’un report à 2021 de la Foire de Chaindon. «Ah là, ça serait un sale coup», assène-t-il. La manne que rapporte la manifestation pour le club de hockey? «Environ 80%. Nous avons des réserves, mais elles ne sont pas excessives. On devrait trouver des solutions pour réduire les frais quelque part, mais je ne vois pas bien où», grimace-t-il.

Si cela peut le rassurer, le boss de la Foire, Ervin Grünenwald, devrait patienter jusqu’à juin-juillet avant de prendre une décision quant à la tenue du raout agricole, mais surtout populaire. «Les inscriptions pour l’année suivante sont transmises lorsque tout le monde quitte la Foire, et celles-ci étaient à retourner jusqu’à fin février. Nous en avons reçu à peu près le même nombre qu’habituellement, moins environ 10%», indique-t-il.

Aussi, les différents encaissements auprès des quelque 500 forains et des sociétés «ne se feront pas tant que nous ne verrons pas le bout du tunnel», ajoute Ervin Grünenwald. «Et puis nous devons faire comme si la Foire avait lieu, c’est plus facile que de faire le contraire et de devoir l’organiser en peu de temps.» Chaindon, conclut-il, n’est pas non plus un festival, comme, disons, le Chant du, et n’a pas d’engagements pris avec des groupes de musique. Patience plutôt sereine, donc.

Tout n’est pas à jeter
A Tavannes et Saint-Imier, le discours est similaire, bien que l’Imériale se tienne déjà les 26 et 27 juin. «Nous allons attendre la fin mai», suppose Christian Hug, dont ce doit être la 20e édition en tant que responsable de l’organisation, la 22e en tout au sein du comité. «Tous les à-côtés, comme les cliques ou les animations de rue, ont déjà été annulés. Et notre caisse pourrait supporter une année blanche.»

Au contraire de la Fête des Saisons, l’Imériale avait déjà obtenu une dérogation quant à l’utilisation de la vaisselle consignée, l’an dernier. A Tavannes, on va tenter de n’utiliser pour l’instant que les verres, comme en 2019, si la Préfecture accepte cette sorte de compromis. Mais, ça, c’est déjà du détail. «On prendra une décision début juin. Et puis si certaines sociétés ont déjà commencé à construire leur char, elles pourront le réutiliser l’an prochain», note Jonathan Hirt, président de la Fête.

Pour toutes les personnes impliquées, reste à savoir si les sponsors, souvent les commerces et entreprises locales pourront reprendre leur rôle de soutien financier... Laissons déjà passer la crise.

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