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Pompiers

L’Ouest et l’Est ne feront qu’un

Les deux arrondissements du Jura bernois seront regroupés dès janvier 2020. Ce changement intervient au moment où l’inspecteur Patrick Villard prend sa retraite.

Les inspecteurs Patrick Villard (à g.), pour l’Ouest, et Didier Wicht, pour l’Est. Le premier prend sa retraite, le second pilotera l’entité unique. Stéphane Gerber

Michael Bassin

Selon qu’ils officient d’un côté ou de l’autre du Pierre-Pertuis, les 14corps de pompiers du Jura bernois sont aujourd’hui placés sous la surveillance d’un inspecteur différent: Patrick Villard, à l’Ouest, Didier Wicht, à l’Est. Tel ne sera plus le cas dès janvier prochain, puisque les deux arrondissements seront regroupés.

Ce changement a été exposé, jeudi, à Plagne, à l’occasion du rapport des commandants. «Certaines régions du canton l’ont déjà vécu, d’autres le vivront. Ce n’est rien contre le Jura bernois», a précisé le major Wicht.

La carte du pragmatisme

Le moment choisi pour opérer cette union n’est pas dû au hasard, puisque le major Villard prendra sa retraite AIB à la fin de l’année. Didier Wicht endossera seul l’uniforme d’inspecteur pour le Jura bernois. A ses yeux, cette nouvelle structure a l’avantage de suivre la logique de la centralisation: «Les fusions de corps et l’accroissement des collaborations permettent d’avoir un pilotage unique.»

L’inconvénient, c’est que Didier Wicht ne pourra plus compter sur un vis-à-vis pour échanger. «Surtout que, avec Patrick Villard, nous travaillons en grande complicité», note Didier Wicht. Cela dit, le Neuvevillois ne se fait aucun souci. Il sera épaulé dans ses fonctions par une équipe de feu, composée de Claude Etienne, Wilfred Lerch et Patrick Tissot.

La tâche principale de l’inspecteur? Veiller à ce que la ligne donnée par le canton soit appliquée sur le terrain. Jeudi, en présence des commandants et de la préfète, Didier Wicht a résumé sa philosophie en six principes: rester pragmatique, ne pas jouer la concurrence, se concentrer sur l’essentiel, oser demander, s’en ternir aux directives et collaborer.

Ce dernier point lui tient particulièrement à cœur. «Si chaque corps veut s’équiper pour prévoir la grosse catastrophe qui n’arrive qu’occasionnellement, cela va engendrer des coûts, nécessiter de l’instruction et de la maintenance. Mieux vaut être prêt pour les tâches courantes et travailler ensemble en cas d’événement plus conséquent.»

Ce mouvement tendant à la collaboration est déjà bien emmanché. Sur une échelle de 1 à 10 et pour le secteur qu’il supervise jusqu’à présent, Didier Wicht lui attribue une note de8. Assez logique pour les pros du 118.

 

Au four, au moulin et à la motopompe depuis 40 ans!

Une page se tourne avec le retrait de Patrick Villard. Le citoyen de Frinvillier, qui s’inscrit dans une lignée familiale de cinq générations de commandants, aura accumulé 40ans de service, dont 23en qualité de commandant, 32d’instructeur et 9d’inspecteur. «Tu as joué un rôle prédominant dans le développement du monde des pompiers du Jura bernois», a résumé, jeudi, Hans-Peter Scholl, au nom de l’inspectorat cantonal. Plusieurs intervenants ont appuyé – parfois avec humour – l’hommage au «capitaine Crépine de Frinvillard», expert motopompe, dont l’engagement et la jovialité ont été relevés. L’intéressé a expliqué que sa longévité tenait au soutien de sa famille, à la compréhension de ses employeurs et à la camaraderie. Lui qui a suivi des cours un peu partout a aussi mis en exergue la richesse du plurilinguisme, en Suisse et dans le canton. Il est également revenu sur quelque temps forts de sa carrière, à l’image de l’exercice Piranha, à Frinvillier, en 1986, avec bouclement de la N16, hélitreuillage, 160pompiers et présence du gratin politique. A l’heure de quitter ses fonctions, le major Villard observe que les pompiers ont, depuis les années 80, effectué un bond en avant. «Les fusions ont beaucoup apporté. Au niveau de la structure, du fonctionnement et du matériel nous sommes efficaces. Et ceci avec des moyens financiers limités, car c’est un service de milice.» Reste un point faible: les forces vives. «Les employeurs doivent jouer le jeu», plaide-t-il. Jeudi, les pompiers ont aussi pris congé et honoré un autre de leur collègue très engagé, Christophe Schwab, membre du Team Ouest.

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