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Bienne

Lueur d'espoir pour le collectif Biotop?

L’ancien Lycée technique situé à la rue de Boujean suscite le plus grand intérêt du Parti socialiste biennois, bien décidé à soutenir le collectif qui souhaite voir perdurer le centre culturel créé dans le bâtiment. Problème:le canton, propriétaire de l’endroit, a émis un ordre d’évacuation, actuellement en suspens suite à un recours. Mercredi, une fondation s’est déclarée intéressée par le rachat de la bâtisse.

Photo: Adrian Streun

Julien Graf

Le collectif Biotop veut croire en ses chances de survie et désire mordicus poursuivre ses activités culturelles dans l’ancien Lycée technique situé à la rue de Boujean. C’est ce qu’ont martelé mercredi les membres du collectif à l’occasion d’une conférence de presse. En effet, depuis le 26 mars, le collectif occupe illégalement ce bâtiment, propriété du canton de Berne. Ce dernier cherche depuis des semaines à déloger ses locataires pour être en mesure de vendre la bâtisse de quelque 2000 m², dont la valeur est évaluée à 3,65 millions de francs.

Or, une lueur d’espoir se dessine pour le collectif: la fondation Pays des merveilles – qui soutient des projets culturels et sociaux en mettant à disposition des immeubles ou des bâtiments –, maintient son intérêt de racheter le bâtiment de la rue de Boujean 31. «La fondation ne fait pas de miracles, mais elle a le capital nécessaire qui financerait un prix d’achat adapté», affirme Boris von der Burg, porte-parole du collectif Biotop.

Des propos quelque peu tempérés par Uwe Zahn, secrétaire de la Fondation Pays des merveilles, joint par téléphone: «Nous restons intéressés, mais nous cherchons un partenaire valable et fiable. L’idée serait ensuite de lui louer les locaux. Il nous faut à tout prix établir un vrai concept financier qui tienne la route. Or, celui proposé par le collectif Biotop est encore insuffisant. Il nous faudrait également examiner en détail l’immeuble avec un architecte, ce que nous n’avons pas encore fait. La fondation n’est pas là pour faire du profit, mais elle doit absolument veiller à être en mesure de couvrir les frais.» L’avocat du canton en charge du dossier, Lorenz Fellmann, confirme la disponibilité du canton à vendre le bâtiment pour 3,65 millions de francs, «à la Fondation Pays des merveilles ou à quelqu’un d’autre. Ce qui est certain, c’est que ce montant n’est pas négociable.»
 

Les socialistes apportent leur soutien

L’autre signal qui peut permettre aux membres du collectif d’y croire: ils viennent d’obtenir un relais politique, en l’occurrence celui du Parti socialiste biennois. «La fraction socialiste au Conseil de ville apporte son soutien de principe au collectif. Le Biotop n’est pas qu’un squat, mais un vrai projet socioculturel, explique le président du PSR Mohamed Hamdaoui. Nous sommes pleinement conscients des difficultés financières que connaissent aussi bien le canton que la Ville, mais nous en appelons au Conseil municipal pour qu’il accueille avec bienveillance et ouverture d’esprit toutes les propositions qui lui seront faites afin de préserver ce bâtiment chargé d’histoire.»

Présents à la conférence de presse, les édiles socialistes ont aussi tenu à rappeler l’importante valeur patrimoniale du bâtiment qui, avant d’abriter le Lycée technique, avait hébergé «La Centrale», une fabrique de boîtes de montres créée à cet endroit en 1896 et fournisseur attitré d’Omega. «Ce bâtiment a un héritage historique et culturel à préserver. La Ville doit en avoir conscience», s’est exclamé Hervé Treu, enseignant à la retraite et membre du PSR.
 

Table ronde en novembre

Malgré un avis d’expulsion prononcé le mois dernier par le Tribunal d’arrondissement Jura bernois-Seeland à la demande du canton, les locaux demeurent occupés, un recours de la part du Biotop ayant encore un effet suspensif durant deux semaines environ. Une fois le verdict de la Cour suprême du canton tombé, le collectif pourrait à nouveau être prié de quitter les lieux dans les plus brefs délais.
Durant la deuxième partie du mois de novembre, une table ronde devrait permettre d’y voir plus clair: comme l’a confirmé le porte-parole du Biotop Boris von der Burg, elle devrait réunir des représentants du canton, de la Ville et de la Fondation Pays des merveilles.    

Malgré une situation précaire, mais désormais fort d’un relais politique, le collectif Biotop entend bien abattre ses derniers atouts.

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