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Shell Eco-marathon 2016

L’Urban en tête, l’Evo III est 3e

Avec ses deux véhicules Consomini, la HE-Arc Ingénierie obtient ses meilleurs résultats en 14 participations

Le team HE-Arc pose fièrement devant ses deux véhicules: le Consomini Evo III, au 1er plan, et le Consomini Urban. LDD

Rappel des faits: Le Shell Eco-marathon Europe est une compétition pour les étudiants en ingénierie. Cette année, ils étaient plus de 3000 en lice, venus du monde entier. Objectif: faire parcourir à leur voiture la plus longue distance en consommant le moins d’énergie possible. Deux types de véhicules peuvent y prendre part: les Urban Concept, qui répondent à un cahier des charges strict, et les prototypes, qui laissent plus de liberté à leurs concepteurs.

Philippe Oudot

La Haute Ecole Arc a fait un carton ce week-end sur le circuit du parc olympique de Londres qui accueillait la 31e édition du Shell Eco-marathon Europe. Accompagnés par quatre professeurs et adjoints, ainsi qu’une pilote externe, les 13 étudiants en Conception de systèmes mécaniques de la HE-Arc ont en effet, avec leurs deux véhicules Consomini, décroché la première place dans la catégorie Urban Concept, et sont montés sur la 3e marche du podium en Prototype.

Comme l’indique Thierry Robert, professeur à la HE-Arc Ingénierie, qui participe avec ses étudiants à cette compétition depuis 14 ans, le véhicule de catégorie Urban Concept (qui en est à sa 7e participation)a concouru dans la catégorie «carburant alternatif» (il fonctionne à l’éthanol). Le prototype Consomini Evo III, lui, est alimenté par un moteur à essence. «Le règlement nous interdit en effet d’utiliser le même carburant dans deux catégories», précise Thierry Robert.

Quasi équivalent

En termes de performances, les deux carburants sont comparables, avec même un léger avantage pour l’éthanol. En revanche, sa consommation est supérieure, d’environ 20%. Au niveau mécanique, il ne faut que de petites modifications pour faire tourner un moteur à l’éthanol. Comme le veut le règlement de la catégorie Urban Concept, les véhicules, qui sont censés circuler en agglomération, doivent avoir quatre roues, un volant, un système de freinage et des phares.

Le Consomini Urban de la HE-Arc a ainsi parcouru ce week-end, l’équivalent de 347 km avec un litre de carburant, soit 0,29 litre pour 100 km. En réalité, la voiture a effectué huit tours de circuit (17,9 km en tout) en 43 minutes, le rapport entre distance parcourue et carburant consommé étant ensuite ramené à un litre. Par rapport à la course de l’an dernier où elle avait terminé 2e, le Consomini Urban a amélioré ses performances de 50 km «grâce à l’installation d’un variateur de vitesse qui permet de maintenir le régime du moteur au niveau de son rendement optimal», explique le professeur. Un dispositif d’autant plus important que la piste présentait, pour la 1re fois, un dénivelé important.  

Dans la catégorie Prototype, le règlement laisse une beaucoup plus grande marge de manœuvre aux participants en termes de conception et de conduite. En terminant cette année sur la 3e marche du podium, le Consomini Evo III a aussi amélioré son résultat par rapport à celui de 2015, à Rotterdam, où il avait terminé en 8e position. Elle a en effet parcouru l’équivalent de 1708 km avec un seul litre d’essence, ce qui correspond à une consommation de 0,06 litre pour 100 km!

Lors de ces compétitions, explique Thierry Robert, les véhicules ne roulent pas à vitesse constante: «On accélère à fond pendant quelques secondes, puis on coupe le moteur et le véhicule avance en roues libres, avant une nouvelle accélération. C’est en effet à forte charge que le rendement du moteur est le meilleur.»

Ces excellentes performances, Thierry Robert les attribue aux progrès réalisés dans la conception des véhicules, bien sûr, mais aussi au fait que la compétition s’est déroulée plus tard dans la saison. «Ces dernières années, elle avait lieu en mai, soit en pleine préparation des examens pour les étudiants, ce qui leur donnait peu de temps pour leur projet. Cette année, ils ont pu davantage soigner les détails.» Il estime aussi que c’est un excellent exercice, en termes de formation: «Dans leur futur travail d’ingénieur, ces étudiants sont en effet appelés à plancher sur des produits industriels, qui devront être compétitifs. Le fait de travailler ainsi sous la pression du temps est donc une très bonne mise en train.»

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