On a marché sur la lune au marché bio

Rose-Mary Voiblet

Après deux jours d’intenses activités, le 27e Marché bio de Saignelégier a fermé ses portes hier soir sur une note de satisfaction générale. Plus de 60 producteurs, une trentaine d’associations et magasins de produits écologiques ainsi que 26 artisans avaient envahi la halle du marché-concours cette année. Fervents disciples, curieux ou simples badauds, ils auront été près de 25 000 pèlerins entre samedi et dimanche à explorer ce jardin d’Eden.

Le plus beau et le plus grand

Ce marché étant considéré comme le plus beau et le plus grand du genre à travers le pays, bon nombre de visiteurs émanaient d’outre-Sarine. Comme quoi, pour peu qu’on lui colle l’étiquette de bio, le rösti ne connaît plus de barrière. Si, comme le relevait un artisan sur place, les adeptes de ce qu’il faut bien nommer cette « philosophie de vie », sont de plus en plus nombreux, leurs suffrages vont en priorité aujourd’hui à la vente directe par rapport à celle en grande surface. Certes un peu plus chers, voire pour certains produits nettement plus élevés en ces lieux qu’en magasin, la vente directe permet avant tout le contact et par là même un échange bénéfique.

A l’heure de clore cet épisode 2014, la présidente du comité d’organisation Lina Dubied se disait ravie de son bon déroulement, au niveau participation notamment: «Belle ambiance, le monde a été très intéressé, les divers ateliers, animations et autres spectacles ont été bien suivis et appréciés, aucun incident, dans l’ensemble l’édition est une réussite.» Mais après un tour d’inspection du côté des exposants, la présidente de reconnaître que les affaires avaient nettement moins marché que l’an passé.

Une année 2013 qui, rappelons-le, avait été exceptionnelle en tous points. «D’après les personnes concernées, le phénomène est à mettre sur le compte de «l’économie». En tous les cas, ce phénopmène a été vérifié tout au long de l’année sur d’autres marchés.»

Influences cosmiques sur terre

Comme nos ancêtres, les peuples primitifs, l’agriculture bio et biodynamique en particulier redécouvre aujourd’hui les influences cosmiques sur la terre, les plantes, les animaux et les hommes. Comme la lune et le soleil, Mars, Jupiter ou Saturne et d’autres galaxies pourraient elles aussi imprégner le monde de leur magnétisme.

Pour tenter d’y voir un peu plus clair, par le biais de Bio Jura, Saignelégier se retrouvait donc dans le « cosmos » le temps de son marché. Dans un chapelet de couleurs et de subtilités cosmiques étincelant de mille charmes, les nombreux ateliers et autres forums auront suscité l’intérêt de tous. Mais entre ces petits pots de confitures, de miel et de gelées, ces pains d’épeautres dorés, ces huiles et savons parfumés, dans l’effluves de ces fromages de chèvres, saucisses séchées ou brochettes de légumes basanés, c’est sûrement la « soupe aux choux » populaire qui aura fait l’unanimité.

Au final, si dans cet univers du bio déjà bien particulier, durant un week-end le monde a pu marcher sur la lune, c’est surtout grâce à l’astre du jour, qui pour une fois n’a pas hésité à briller.