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Menno Canto interroge le groove de ses ancêtres

L’ensemble vocal revisitera la musique anabaptiste les 24 et 25 novembre à Regenove. Un métissage musical inattendu.

L’ensemble vocal Menno Canto, qui présentera prochainement son nouveau concert, répète une fois par semaine depuis plusieurs mois. Photo: Raphael Schaefer

Par Aude Zuber

«‹Boom boom Harmonioom› est une tentative de revisiter un héritage choral particulier, celui des anabaptistes ou mennonites et ses dérivés... Autrement dit, notre passé», explique Aurèle Gerber, directeur du groupe Menno Canto, au sujet de la nouvelle production de l’ensemble vocal.

Collaboration passionnée
Pour mettre sur pied ce nouveau projet, la formation a collaboré avec Usinesonore. «L’association nous a apporté son aide au niveau administratif et logistique, nous répétons par exemple dans leurs locaux. Mais nous les avons avant tout approchés pour leur intérêt envers les créations musicales», commente Aurèle Gerber.

La production «Boom boom Harmonioom» s’inspire des cantiques traditionnels mennonites et de l’Ausbund, un très vieux recueil de chants anabaptistes. «Ce livre qui date du 16e siècle fait mémoire, en vieil allemand, des anabaptistes persécutés», détaille-t-il.

Les cinq membres Gerber du groupe sont justement issus de familles victimes de ces persécutions. «Nos ancêtres ont dû fuir la région de l’Emmental et ont trouvé refuge sur les hauteurs jurassiennes», relève le batteur Vital Gerber.

Métissage musical
Menno Canto ne s’est pas contenté de reprendre ces textes anciens. Les membres du groupe les ont revisités. «Nous les avons fait entrer en résonance avec des références actuelles», indique le directeur de l’ensemble vocal.

De cette manière, l’œuvre alterne les ambiances et les allusions (metal, jazz, electro, rock...). Du slam est même introduit dans la création. «Par ce genre musical, Thomas Richard apporte un regard critique sur ce passé historique et questionne l’actualité», ajoute Aurèle Gerber.
Touche contemporaine
Un autre exemple de touche contemporaine est la référence au groupe de metal brésilien Sepultura. «Une de leurs chansons évoque les racines sanguinaires en faisant référence à la persécution de la minorité indienne en Amazonie dans leur pays. Nous avons voulu faire le lien», raconte-t-il.

Menno Canto présentera sa nouvelle création dans trois lieux différents (voir ci-contre). Originaires de Tramelan, les compositeurs et le directeur ne pouvaient faire l’impasse sur Tramelan. Pour ce faire, ils ont choisi un lieu des plus originaux. «Nous nous produirons dans le magasin de seconde main Regenove, car comme nous, ils redonnent vie à quelque chose, eux aux objets, et nous, aux chants anabaptistes», note Nicolas Gerber.

Et le compositeur de conclure: «De plus, nous voulions nous adresser à un public le plus large possible, autant aux mélomanes de La Chaux-de-Fonds qu’aux personnes qui fréquentent Regenove.»

Tournée de concerts
L’ensemble vocal Menno Canto se produira aux dates suivantes:
Berne le 17 novembre à 20h, à la Nydeggkirche.
La Chaux-de-Fonds le 18 novembre à 17h, à Ton sur Ton.
Tramelan le 24 novembre à 20h et le 25 à 17h, au magasin Regenove.

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