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Énergie

Mieux consommer pour davantage économiser

Outil disponible en ligne pour suivre la consommation de son bâtiment, ConsoBat n’était jusqu’ici qu’en français et relié à aucune station météo du Jura bernois. La version 3.0 comble ces deux lacunes.

Diminuer la température des radiateurs quand il fait assez chaud ne suffit pas. Il est aussi conseillé de baisser le chauffage lui-même. Pexels

Par Dan Steiner

Si on peut dire que l’on est définitivement entrés dans la saison froide, il n’est pas nécessaire de faire tourner son chauffage à fond pour s’intéresser à sa consommation, mais également à l’eau et l’électricité utilisées durant les mois passés. Si certains particuliers, certaines gérances d’immeuble, certains chauffagistes effectuent et répertorient déjà les relevés de leurs compteurs, tous ceux du Jura bernois se heurtaient jusqu’à aujourd’hui à l’absence de degrés-jours pour la région. La version 3.0 de l’outil en ligne ConsoBat permet désormais d’obtenir la précision requise pour son monitorage énergétique. Vos méninges chauffent? On reprend depuis le début.

C’est en effet ce matin que le conseiller en énergie pour le Jura bernois, Jean-Luc Juvet, a présenté cet outil mis à disposition gratuitement par energie-environnement.ch, la plateforme d’information des services ad hoc des cantons romands, y compris celui de Berne. Son but: fournir des conseils pour faire des économies d’énergie et donc d’argent, de ménager les ressources naturelles et de préserver tant l’humanité que la biodiversité. Vaste programme.

A chacun son rythme

ConsoBat centralise ainsi le relevé que chacune et chacun peut effectuer à la fréquence qu’elle ou il souhaite – de chauffage, d’eau, d’électricité, idéalement le plus souvent possible. Ces degrés-jours, que l’on peut enfin régionaliser, déterminent «dans quelle mesure la météo exige un besoin en chauffage», résume Jean-Luc Juvet. «J’ai commencé mon mandat (réd: pour le compte de l’association de communes Jura bernois.Bienne) le 1er janvier 2020, et le 9 janvier, un bureau d’ingénieurs m’a demandé où trouver ces degrés-jours pour le Jura bernois. Je pensais les lui communiquer facilement, mais j’ai été éberlué de ne pas dénicher cette information très utilisée dans le domaine», raconte-t-il.

S’il existait bien une station de MétéoSuisse à Courtelary et Moutier, leurs données n’étaient pas encore reliées à la plateforme en ligne. Pour son monitorage, la ou le propriétaire d’une maison à Sorvilier ou Belprahon avait, pour optimiser sa consommation, le choix entre les données météo de La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel ou Fribourg. Pas idéal, donc. Autre amélioration notable: l’outil-web est désormais disponible en allemand, ce qui devrait pouvoir intéresser les cantons d’outre-Sarine.

Concrètement, il s’agit de créer un compte en ligne, étape des plus aisées. Reste à ajouter un nouvel objet, par exemple sa maison, en entrant les informations cruciales que sont les m² chauffés, le nombre d’occupants, la station météo utilisée – il n’est pas nécessaire que ce soit la plus proche, notamment à cause de l’altitude – ou le type d’habitation (individuel, collectif, administratif, scolaire). Une fois ce pas franchi, on créera encore les compteurs que l’on souhaite surveiller: chaleur (chauffage, eau chaude, électricité des installations techniques liées au chauffage), électricité (prises, éclairage) et autres (eau potable, arrosage, production d’électricité photovoltaïque).

Contrôler l’efficacité de ses rénovations

C’est toutefois après cela que l’assiduité des utilisateurs est mise à l’épreuve, puisqu’il s’agira, au long cours, d’entrer les données dans son compte, histoire que la plateforme puisse générer les graphiques et les indicateurs voulus. La signature énergétique, par exemple, est un graphique qui présente – idéalement au fil des semaines – la consommation d’énergie de chauffage en fonction du froid extérieur. «Les points d’une installation qui fonctionne bien se trouveront sur une droite», explique Jean-Luc Juvet. «Or, en réalité, certains s’en écartent, ce qui montre un problème de chauffage.» Si le point est en dessus, c’est que l’on a trop consommé; en dessous, peu, par exemple si l’on était en vacances.

Le tableau de bord, comme celui illustré en fond de page, renseigne également sur sa consommation. «Il y a énormément de chauffages qui fonctionnent mal. Une chaudière qui tourne pour rien, par exemple.» Bêtement, il n’est pas suffisant de mettre tous ses radiateurs sur zéro. Faut-il encore que le chauffage soit coupé pour qu’il ne turbine pas inutilement en essayant d’alimenter les radiateurs. «Celui qui rénove doit également pouvoir contrôler qu’il fait réellement des économies», ajoute Jean-Luc Juvet.

Pour finir, on notera encore que l’outil en ligne permet aux propriétaires d’immeubles de calculer précisément les charges de leurs locataires, également pour ceux qui mettent fin à leur bail prématurément. On n’arrête pas le progrès.

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