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Ligne ferroviaire du Vallon de Saint-Imier

Montrer davantage les crocs !

Le PLR de Saint-Imier taxe de molle la réaction du CJB

Christian Tharin et le PLR imérien veillent au grain. Blaise Droz

Blaise Droz

Au début de ce mois, le Conseil du Jura bernois a fait connaître la position qu’il défend et qu’il transmettra à la Berne cantonale sur le nouveau plan stratégique du trafic ferroviaire grandes lignes de l’Office fédéral des transports (voir nos éditions du 24 mars et du 6 avril).  L’OFT prévoit de distinguer deux types de réseaux grandes lignes, soit un réseau de base et un réseau premium. Il compte inclure la ligne Bienne - Moutier - Delémont - Bâle dans celui de base ce qui implique une diminution des prestations assurées. Dans le même projet, l’OFT propose de requalifier le statut actuellement mixte de la ligne Bienne – La Chaux-de-Fonds pour en faire une ligne purement régionale.  Pour la première, le CJB s’oppose fermement à la distinction proposée entre un réseau de base et un réseau premium. Il voit là le risque d’un réseau à deux vitesses avec la menace réelle d’une détérioration massive de la qualité de l’offre dès que l’on s’écarte du réseau premium.

«Les différences de qualité très marquées entre les deux offres ne sont pas acceptables, estime-t-il. Si toutefois la différenciation entre réseau de base et réseau premium devait être maintenue, le CJB demande à ce que la ligne Bâle – Bienne – Arc lémanique soit attribuée au réseau premium.»

Il s’agit d’une prise de position ferme et bienvenue que le PLR imérien salue selon Christian Tharin, le jeune conseiller de ville imérien qui avait tiré la sonnette d’alarme au sujet de l’avenir de la ligne du Vallon de Saint-Imier.

«Or, s’étonne-t-il, le CJB oublie sa fermeté et adopte une position molle s’agissant du projet de l’Office fédéral des transports (OFT) de déclassement de la ligne Bienne  – La Chaux-de-Fonds.»

Désaccord
Ce qui le dérange, c’est que le CJB affirme qu’il peut accepter la classification de la ligne Bienne – La Chaux-de-Fonds, dans le réseau régional seul, à la condition que le volume et la qualité de l’offre actuelle soit au minimum maintenue par le canton de Berne. D’un côté, le CJB s’oppose fermement au choix de l’OFT, mais de l’autre il semble accepter sa proposition quand bien même elle porte les germes d’une diminution de trafic dans une partie importante du Jura bernois.

«En gros, le CJB accepte que cet Office fédéral se décharge entièrement sur le canton qui déterminera et financera seul l’offre de transport ferroviaire dans le Vallon de Saint-Imier. C’est trop risqué et nous attendions du CJB qu’il se montre beaucoup plus ferme dans ce dossier»,
insiste le jeune politicien.

Craintes réitérées
Du coup, le PLR imérien s’est fendu d’un communiqué dans lequel il réitère les craintes qu’il a déjà formulées, à savoir que l’attrait de Saint-Imier et du Vallon pâtiraient d’une diminution de l’offre ferroviaire, que des entreprises pourraient renoncer à s’implanter en Erguël et que les étudiants des écoles de Saint-Imier seraient eux-aussi pénalisés au point d’être tentés de choisir une autre école si l’offre de transports public stagne ou diminue. Le communiqué rappelle également la future ouverture d’Authenti-Cité, le joyau touristique que Camille Bloch qui prévoit d’accueillir 100 000 visiteurs par année, en misant beaucoup sur le train.

A cet égard, le maire de Courtelary, Benjamin Rindlisbacher, confirme qu’il est également fort inquiet de ce déclassement. Il attend cependant que les communes du Vallon adoptent une position commune et concertée, ce qui ne saurait manquer de survenir prochainement. Benjamin Rindlisbacher plaide aussi au nom des syndicats scolaires qui doivent jongler avec les horaires des chemins de fer pour préparer ceux des écoles.

Pour le secrétaire de la Conférence régionale des transports, Francis Daetwyler, il faut cependant se concentrer sur les vrais enjeux et pas seulement sur la cosmétique. Membre influent du CJB en matière de transports publics, il rappelle que la prise de position du 5 avril a été prise à l’unanimité et qu’elle reflète ainsi clairement un état d’esprit général et surtout une recherche de véritable efficacité.

Pour Francis Daetwyler, il est en particulier beaucoup plus important à ce stade, de demander une amélioration des infrastructures (lieu de croisement supplémentaire) et  de mettre la pression sur les CFF en acceptant la mise en concurrence des compagnies,  (CFF et BLS notamment) non seulement pour les lignes rentables mais en déterminant des lots qui incluraient la ligne Bienne - La Chaux-de-Fonds et la ligne Sonceboz - Moutier par Tavannes, dont l’exploitation par les CFF est insuffisante.

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