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Proactif, Berne?

Nettement tendancielle, l’intelligence artificielle

L’exécutif dit oui à un postulat lui suggérant de préparer le futur technologique dans les meilleures conditions.

Le monde évoluerait-il plus vite que les Etats? Celui de Berne fait tout pour prouver le contraire. Photo: LDD

Par Pierre-Alain Brenzikofer

Présenter sa vision politique, économique et même sociale du développement de l’intelligence artificielle dans les limites cantonales? C’est ce que demandaient dans un ardent postulat les socialistes Hervé Gullotti, Michel Ruchonnet et Samantha Dunning.

Postulat que le gouvernement propose généreusement d’adopter vu sa forme peu contraignante. Du côté de Berne, en effet, on est prêt à considérer la numérisation dans une perspective plus globale, par exemple dans le programme gouvernemental de législature 2018 à 2021.

Tout est dans le cadrage
Les auteurs de l’intervention eux, suggéraient à Leurs Excellences de tenir compte des conditions cadres nécessaires pour préparer l’économie au tout numérique, ainsi que des mutations profondes que la formation va subir. Il était aussi question des conditions cadres à fixer pour protéger le monde du travail.

«Le gouvernement exposera ses réflexions en matière de développement d’une cyberadministration au niveau cantonal et communal (guichet virtuel)», plaidait encore un rosissant trio persuadé que la numérisation de la société avance à grands pas. Eu égard à ce qui précède, l’urgence avait été réclamée et accordée: «L’évolution technologique est rapide et les mesures d’adaptation prennent du temps», avaient à cette fin plaidé les auteurs du postulat.

Langue docte
Dans une réponse écrite qu’on qualifiera de docte, le Conseil exécutif juge, lui aussi, que le passage au numérique aura un impact profond et encore peu tangible sur l’économie et la société. Il s'avoue cependant réticent à émettre des hypothèses concrètes quant à l’évolution du phénomène et, sur cette base, à définir des mesures envisageables. «L’enjeu de la numérisation croissante ne peut être abordé en définissant une fois pour toutes des mesures au sein d’une stratégie arrêtée. Il doit plutôt faire l’objet d’un processus stratégique, plaide-t-il. Le monde évolue et une stratégie doit reposer sur des hypothèses, rester ouverte à des solutions alternatives et toujours pouvoir s’adapter. Un tel processus stratégique permet d’identifier à temps les opportunités qui se présentent et de les saisir.»

Flexibilité et doigté
L’Ours considère qu’il est important de suivre ces transformations de manière régulière et flexible. D’ailleurs, glisse-t-il, le canton intervient déjà dans différents domaines touchant à ce sujet.

Cela dit, l’exécutif ne s’est pas laissé dépasser par les événements. Au niveau de l’école obligatoire, par exemple, il existe des recommandations indiquant comment et à l’aide de quels moyens techniques le nouveau module «Médias et informatique» doit être mis en place. Des formations continues sont organisées à l’intention du corps enseignant.

Bien évidemment, la puissante Association des communes bernoises s’est également mobilisée pour concocter de nouveaux modèles de gestion.

TIC et informatique
Au niveau du secondaire II, l’informatique devient une discipline obligatoire au gymnase.Les compétences en matières de médias et de TIC (Technologies de l’information et de la communication) y sont promues sous tous leurs aspects.

Sachez encore et enfin que l’Office d’informatique et d’organisation élabore actuellement, en collaboration avec la Chancellerie d’Etat, une nouvelle stratégie de cyberadministration pour le canton. Celle-ci se concentrera sur la hiérarchisation et la coordination des nombreux projets en cours ou prévus. Une des mesures de la stratégie consistera à élaborer une loi sur la cyberadministration qui régisse les principes et l’organisation de la numérisation au niveau de l’administration cantonale, ainsi que, en conformité avec la législation fédérale, la communication électronique d’écrits juridiques et les échanges en ligne avec les autorités. Le canton dispose déjà d’un guichet virtuel, le portail de cyberadministration BE-Login (www.be.ch/login), qui sera équipé ces prochaines années de nouvelles fonctions telles que l’inscription au moyen d’identités électroniques et l’échange de documents entre particuliers et autorités.

Vous savez (presque) tout!

 

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