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Bienne

«Noël doit nous pousser à réfléchir»

Rebondissant sur la problématique du harcèlement, la Paroisse réformée de Bienne a choisi de parler durant son culte de Noël de quatre femmes au courage particulier.

Les pasteurs Pierre-André Kuchen et Luc N. Ramoni veulent dépoussiérer le message de Noël. Photo Didier Nieto

Didier Nieto

La Paroisse réformée de Bienne poursuit sa tradition de cultes de Noël décalés. Dimanche, pour la quatrième année consécutive, elle s’efforcera de «dépoussiérer le message de Noël en l’adaptant à la réalité d’aujourd’hui», expliquent Pierre-André Kuchen et Luc N. Ramoni. Les deux pasteurs qui officieront à l’église du Pasquart tiendront un discours ancré dans l’actualité: s’inspirant de la problématique du harcèlement qui défraie la chronique depuis plusieurs semaines, ils évoqueront le destin de quatre femmes qui ont, à leur manière, «répandu un message de tolérance et de construction».
Et parce que le culte se veut avant-gardiste tant sur le fond que sur la forme, le choix de ces quatre femmes reviendra aux paroissiens. «Nous avons établi une présélection de 12 noms, que nous avons imprimés sur des bulletins. Les gens sont invités à choisir les quatre femmes dont ils aimeraient entendre parler au soir du 24 décembre», explique Pierre-André Kuchen.

Marie et Michelle Obama
Cette liste contient des femmes issues de différentes époques et de différents champs d’activités. Elle comprend notamment la chancelière allemande Angela Merkel, l’ancienne First Lady Michelle Obama, la vierge Marie, la présidente d’Amnesty Suisse ManonSchick ou encore Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis. On y trouve aussi Kathrine Switzer, la première femme à avoir couru le marathon de Boston, ainsi qu’Elisabeth Kübler-Ross, la psychiatre qui a révolutionné l’accompagnement des personnes en fin de vie avec sa théorie des différents stades émotionnels. «Le point commun de toutes ces femmes est d’avoir, à un moment donné, osé aller à l’encontre d’un courant établi. Grâce à leur courage, elles ont ouvert de nouveaux horizons», résume Luc N. Ramoni.
Détail amusant: les deux pasteurs ignorent si ces 12 femmes étaient toutes des chrétiennes. «Leur religion n’a pas d’importance, c’est ce qu’elles ont accompli qui compte.» Et ce sont leurs actes qui trouvent justement un écho particulier dans le message de Noël. «Cette fête ne prône pas uniquement l’amour, le respect et l’égalité. Elle doit aussi nous pousser à réfléchir à la manière de façonner notre société», relève Pierre-André Kuchen. «En tant que pasteurs, nous ne disons pas que nous connaissons les solutions. Nous proposons d’en chercher, voire d’en inventer ensemble, pour gérer les enjeux du siècle qui s’ouvre. Et les 12 femmes que nous avons choisies montrent ce qu’il est possible de faire.»

Toucher un autre public
Avec cette approche moderne et interactive qui bouscule les codes établis, la Paroisse réformée veut s’adresser à un public qui n’est pas forcément habitué aux bancs de l’église.
Lors du culte de Noël de l’an dernier, Luc N.Ramoni et Pierre-André Kuchen – qui étaient pour l’occasion accompagnés de Nadine Manson – s’étaient glissés dans la peau d’animateurs radio pour une célébration qui se voulait proche d’un sketch. «C’est une édition qui avait été bien reçue, même si certains n’étaient pas convaincus au départ», souligne Luc N. Ramoni. «Les gens s’habituent gentiment à notre culte de Noël.»
Mais pour ceux qui n’apprécient pas les écarts à la tradition durant cette période des fêtes, le culte du 25décembre sera, lui, parfaitement conventionnel.
A noter que le culte de dimanche, qui débutera sur le coup de 23 h, sera ponctué d’intervalles musicaux assurés par le groupe de jazz Simili. Un apéritif sera servi à la sortie. 

Culte de Noël: donné par la Paroisse réformée de Bienne dimanche à 23h à l’église du Pasquart (fbg du Lac 99a).
www.ref-bienne.ch

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